Tel un cabot aux babines baveuses, je
m'approche de ma niche sans savoir pourquoi je m'en étais éloigné,
ni si je vais y retrouver mon foin.
Bancal plus encore qu'Eric Chenaux, et
à la manière de Devendra Banhart quand Michael Gira l'hébergeait
sous son aile de jeunes dieux, j'écoute ce blues déglingué à
l'état pur sans fioriture.
C'est un son de labeur poussiéreux
sans confort aucun, un isolement expérimental dont il a l'habitude.
Il est seul avec sa guitare et prend à
chaud ses morceaux comme pour survivre et ne rien perdre pour le cas
où. Et il fait ce qu'il veut, à sa façon, à l'ancienne. C'est
presque de la poésie avec une certaine douleur qui fait de ce blues
bancal une musique viscérale.
Les doigts jaunis sentent le goudron,
les accords la dérive, c'est un bœuf tribal à l'abandon.
J'ai découvert Ignatz chez (K-RAA-K)3
records en 2005, déjà complètement acidifié à l'époque. C'était le tout début. Il est passé
chez Fonal, pas moins barges.. du Dylan en mode défoncé avec dedans
des airs de blues Malien, accompagné d'un violon acerbe, à la
Velvet.
Ignatz 2013 « Can i go home now ? »
label : fonal
5 commentaires:
Merci, ça me semble vraiment bien. Vais écouter ça plus tard. Merci pour les autres aussi.
Ne nada Mymy la disquaire, tu es dans mes tablettes.. garde au chaud.
Perso, le Chenaux m'a bien embarqué.. et comme par hasard, c'est encore un d'chez toi ;D
"boeuf tribal à l'abandon"... Mais où vas-tu chercher tout ça?
Hypnotique. Ça fait du bien de lâcher prise.
J'en sais rien Carl.. en plus je trouvais ça foirreux ;D
J'avais jamais entendu le Ignatz se lâcher comme ça en version blues. Une prise brute , un moment exact par chez lui. L'ai pas vu des masses dans les bacs ce disk.
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