vendredi 27 avril 2012

Louis Ville

Un petit étranglement de gosier, un déglutition sèche, l'écoute du dernier album de Louis Ville me chamboule. Une âme de paysage qui danse dans un regard, de la poésie violemment humaine en chuchotis désespérés. Des « veillées incessantes » et des « beaux riens » qui nous insufflent de belles souffrances.
Je suis en équilibre.
Un corps que l'on croit dépérir, et une libido sans dessus dessous. On se recroqueville devant ces remugles de cul qui sentent plus fort que le cendrier qui fait l'aumône, nos galbes deviennent des sensualités de poussières pâtissières. Et cette envie de saignée qui fait surfer la main sur la veine, ronger le frein, cette trace de cosmétique qui n'en finit plus. Embrasse-moi comme si c'était la dernière gorgée de salive.
Le zinc sent la vieille éponge, le verre culotté écluse les âmes échouées et des haleines séchées par des alcools forts. Des visages du monde entier dansent, crooneur de cabaret, le rauque est aussi dans la paume, le glauque glisse sur les dentelles jaunies, le rideau s'ouvre. Tarir ses fantasmes, museler, à quoi sert de s'aimer si l'on creuse pour rien?

Je reviens d'un voyage.
« .. Cinémas.. » de Louis Ville est sorti en 2011. Il ressort ces jours-ci « ..Moteur! » avec en édition de luxe, quatre nouveaux titres, dont « Hotel pourri » en duo avec Mell, et surtout « Attends-moi » avec Marcel Kanche, dont on ne sort pas indemne. Quel logique collaboration, Louis Ville à mi chemin entre Kanche et Arno.
Louis Ville 2011/12 « ..Cinémas../ Moteur! » label : Balandras Editions-Sherzo Productions
http://www.myspace.com/louisvillesinger
http://www.louis-ville.fr/
    .

5 commentaires:

La Rouge a dit…

C'est magnifique cette musique, je ne connaissais pas. Et puis ta plume trempe dans de pigments pures. C'est musical tes mots. Bravo.

Anonyme a dit…

nous cherchons la lumière

charlu a dit…

Moi non plus je connaissais pas... j'ai un pote qui l'a vu y'a 15 ans en concert .. j'ai honte..je découvre et je suis KO..... La lumière la lumière ..ça c'est sur...une belle lumière tamisée encre-sang.

Anonyme a dit…

je ne sais pas si tu lis les commentaires sur tes anciens post, mais bravo, je découvre ton texte grâce au Juke box mental de Vincend du 16/12

charlu a dit…

Ehhh coucou par là Dev.. j'ai balancé les liens chez Djimmy..

Le disque te plait ??

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...