dimanche 31 mars 2019

J.S. Ondara



Entourloupe de date, s'arracher des 70's avec un album « intemporel ». Entourloupe visuel, la pochette, et je m'attendais à du bayou d'époque, du blues Johnsson, Muddy à un carrefour. J'étais passé à côté, dans les rayon nouveautés.
C'était sans compter Pap's, l'ange gardien musical de mon casque quotidien. Dénicheur, trieur et défricheur, averti des grands disques qui font frisonner la peau, il a subtilement placé cette galette sublime dans notre boite. Mouche il a fait. Du temps j'ai mis à l'écouter. Une fois dans le crâne j'ai pamoisé mes pensés. Des minutes entières suspendues.
J'écoute cet album comme une obsession, un conte outre atlantique avec une voix qui se balade facile. Dans le contexte, j'ai entendu John Father Misty percutant Terry Calier, puis J.S m'a embarqué ailleurs, chez lui, avec sa patine, son histoire et ses sentiments.

Une pile inachevée d'albums 70's entassés devant moi, un qui passe et qui happe tout, J.S Ondara. Station allongée, je m'assois. La pierre, le ciel, l'herbe, plus rien avec la même lumière. Il est kényan et raconte son Amérique à lui. Merci Pap's pour ce cadeau.

J.S Ondara 2019 « Tales of America »label : verve forecast

vendredi 29 mars 2019

Jethro Tull 1970



Me voilà englué dans les 70's, de fil en aiguille, rangé au même endroit, l'important du son qui a bâti cette décennie, je suis allé vers « Benefit ». Quel bonheur ces chansons quittant le blues originel du groupe, je me vautre par terre éberlué par cette myriade étoilée sur fond vert de cardamines hirsutes. Miniatures petites gousses bandant au ciel, fleurs minuscules.. au loin, pas loin, dans la maison, la flûte de Ian résonne sur ce fond sombre d'un disque attachant.
Le fils a dévasté l'étagère Jethro Tull, il tente, en bloc, quelques uns restent dont « Benefit », bizarre je ne lui ai pas conseillé celui-là, c'est pourtant un de mes préféré, inconsciemment vouloir me le garder pour moi tout seul, pour ma station allongée béat dans la cardamine blanche, le flan bichonné par le jeune et généreux soleil de printemps.

Anderson/Barre/Cornick/Evan .. la dream team. « To cry you a song ».. je vais la bouffer la cardamine, et le mouron blanc qui lutte à l'échelle juste à côté. C'est le troisième album, on est dans le jus, et j'aime beaucoup cette trilogie pré-Aqualung. Pour ceux qui aime bien Jethro Tull, il y a l'album original, pour les dingos il y a la réédition triple de 2013 assurée par Steve Wilson, avec ce qu'il faut de bonus (dont le 45T « Sweet dream / 17 »). Un beau livret avec explications track by track par Ian himself... sa chanson préférée à lui, c'est « Nothing to say ».. eh, c'est pas de l'info de ouf ça ?? moi c'est « Sossity, you're a woman ».

Groupe unique, son inimitable, voix ultra familière, psyché sombre de rock champêtre à sniffer l'humus asséché, folk médiéval enfiévré et binouzes à volonté.. oui je sais pas plus de deux litres par jour et pas tous les jours, des fois c'est trois litres.

Qui va mettre le deuxième CD, j'ai la flemme et j'ai pas eu le temps de compter toutes les belles cardamines hirsutes qui me chatouillent le visage et les guibolles.

Jethro Tull 1970 « Benefit » label : chrysalis



mercredi 27 mars 2019

Bob Seger 1975



Piocher un disque comme celui-ci dans les bacs, c'est la bonne journée bouclée avec la démarche de branleur loser sur le chemin du retour, tel le minot ayant raflé tous les calots des potos sur une seule partie alors qu'il lui restait une seule grosse bille au fond de la poche.
Combien de fois ai-je rabâché le plus beau live de l'histoire de la musique rock. Cette fois-ci, ce disque là, c'est juste celui qui est sorti avant la grosse tournée Bob Seger and the Silver Bullet Band 1975.
« Beautiful Loser » est un album rare, une tuerie blues-rock-soul avec la plus belle voix du monde. Mais nan je l'ai jamais dit. Le « Nutbush City Limits » Seger, c'est sur ce disque là, il a écrit tout le reste, c'est la belle époque, c'est Bob Seger 1975 qui trône classieux.
Un faible pour « Black Night » méconnu, le reste c'est du domaine du classique. « Travelin'man »... Bob Seger les enfants. « Sailing nights »... « Fine memory ».. pour les belles découvertes.

Coïncidence, je viens de finir « Porcelain » le bouquin de Moby.. lui ce sont les cassettes audio de Bob Seger qu'il passait en boucle, accroc lui aussi.
Perpétuel danse d'arguments... Boss, Cougar ?? moi c'est Bob.
C'est cadeau, c'est pour moi.. si si j'insiste.. et du coup, profitez en pour écouter le Live Bullet 75..le plus beau concert de l’histoire.

Un jour, y'a pas longtemps, j'ai chopé ce disque dans les bacs, le Bob 75, le beau Loser, je devais vraiment avoir une drôle de tète de crâneur avec cette galette sous le bras.. la soirée sous le saphir fut égoïstement ardente.

Bob Seger 1975 « Beautiful Loser » label : capitol


lundi 25 mars 2019

Julien Clerc 1971



Une jolie mélodie me taquine. Une envie de belle chanson avec les beaux jours, et ce recul que j'ai vu de là où je suis, vu que la saison, malgré le vent du nord qui griffe un peu la peau du cou, bien loin de la fureur d'un vent mauvais, permet le jardin pendant quelques minutes de la journée. D'ici donc, assis et reposé je reluque. Je la vois. Je l'ai vu mille fois dans cette véranda. 

Le prunus peut bien neiger et le cerisier hurler ses premières pétales, rien n'y fait, je ne vois qu'elle. Je suis dans le jardin, face à la véranda, je me pavane. Elle a au fond des yeux ombres, soleil, ondulations, reflets, cet air feint de ne pas me voir. Rien à faire, je sais que c'est elle. Elle aurait pu s'appeler Adelita et faire bégayer les fées, venir m'étrangler avec ses petits bras... je suis devant la véranda, je flâne, je mate et me régale.

Juste un air passe et me prend, c'est un grand monde que Roda/Clerc. Et puis surtout sur chaque album quelques autres chansons moins connues, et pourtant... « Et Surtout ».


Julien Cerc 1971 « Julien Clerc » label:EMI

jeudi 21 mars 2019

Keren Ann 2019



Oooh..les beaux jours.
S'en-bleuir sur fond blanc...
Qui plus est... qu'à cela ne tienne.. et quand bien même... s'embuer pour un instant.

Keren va mettre tout le monde d'accord. Planer au dessus de toutes. Les plus belles n'ont qu'à bien se tenir. Jadis, naguère et pas plus tard qu'auparavant, allant même jusqu'à toiser du bleu, du blanc et même des débuts de Françoise Hardy bien plus haut, toutes celles qui se réclament en réclame, de presque tout, en ayant beau fouiller et farfouiller vaille que vaille outre mesure, je n'ai jamais autant été chose. Longer un long fleuve doux, comme on nage la nuit.

« Bleue » marquera l'histoire de par ici.

Keren Ann 2019 « Bleue » label : polydor

mercredi 20 mars 2019

La Santa Cecilia





Oh j'étais bien triste ce soir là quand elle est venue me sucer la gorge, faut se les gaufrer ces longues semaines de cendre à taffer comme un âne, enlisé dans la marmelade de nos éphémérides. Son chant à elle est venu sécher la boue sans que je puisse récupérer toutes mes fringues et mes grôles au fond de la tourbe des jours.
Oh, ça tombe comme ça, une langue sur la sienne, des strings et des vents, violons accordéons comme de l'amour enguirlandé, la morosité du cerveau via quelques larmes d'accords orchestrés tombent dans le turgescence des sangs.
"Pa'que trabajar" ??? hein, je vous le dis moi... quelle absurdité ce cirque.. dans quelques décennies, il n'y aura plus de travail, plus d'emploi pour personne, va bien falloir trouver un moyen de nous filer de la caillasse, tant de bipèdes sur la croûte asséchée et plus un job pour quiconque. On pourra danser tous ensemble.
Me faut du chaud bordel, faut que j'aille au charbon, une pilule, un bout de gingembre dans le derche, un petit morceau torride de La Santa Cecilia... Shakira peut aller se rhabiller.


La Santa Cecilia 2016 "Buenaventura" label : universal


















dimanche 17 mars 2019

Musique pour Statues Menhirs



Le vent m'a mené ici. Berchère-La-Maingot. Des heures à arpenter les quelques rues. C'est un beau village de par chez moi posé sur un socle d’argile. Des pavillons fouettés par le recul. De grandes fermes, dont celle-ci bâtie de terre brûlée, comme une forteresse de briques à l'abri de toutes les bourrasques. Combien de briquettes pour ce corps de ferme comme un pouvoir ? Combien de chantignoles rouges cuites dans le four de Saint-Piat qui ne cuit plus, là, à quelques enjambées d'ici, un peu plus bas au creux de la vallée de l'Eure où je suis né.
Quelques bois se dessinent sur les douces collines qui mènent au canal Louis XIV. Je regarde perché sur ce plateau si de l'autre côté de la vallée je vois ma flèche. Il n'y a que les deux pointes de Chartres qui touchent le gris à peine, juste à ma droite.
Le vent se repend comme sur un littoral. Le ciel est pareil. Pourtant la mer est bien loin d'ici, de ces vastes plaines usées. Un drone ce vent, un son lancinant, quelque chose comme une musique ondulante qui s'étale. Pas vu l'ombre d'un être humain depuis quelques nuées. Les crucifères alentours guettent, une seule fleur de brassicacée fait sa merdeuse devant moi. Le colza s'impatiente et elle déjà danse. Les produits ont été déversés, les galettes du littoral vont bientôt s'échouer. Le même gris dans le ciel. Blé d'hiver frissonnant, colza à l'attaque, pour le moment c'est marée basse ici.

Le petit cimetière de Berchère-La-Maingot semble bien occupé, des corbeaux surveillent les silex. Le bec au vent, la plume lissée par le souffle du son des étendues. Les conifères de la colline d'en face offre le meilleur vert bouteille de la région.
Le vent m'a amené jusqu'ici. Il y avait des hommes à un moment donné dans ce beau village reculé, il y a encore des bulbes de boue séchée sur la rue Octave. Je n'ai pas vu les heures passer, juste ces grands peupliers tanguer comme une haie de genets craquants sur un littoral. Bien loin d'ici.

Musique pour Statues -Menhirs 2008 label : arbouse recordings


extrait de l'album "Black Sea" Fennesz 2008


James Yorkston and Friends 2025

  L'ombre pyramidale s'allonge sur les asters. L'aulne au dessus de ma tète a déjà montré ses chatons avant de pioncer pour quel...