mercredi 7 août 2024

Roy Harper - 1977


 

« Le vinyle est un objet d’art pour les pauvres ». Cette phrase d’époque entendue au creux d’un documentaire sur Hipgnosis a claqué dans mon cerveau. L’importance de la pochette qui appâte l’écoute. La musique dématérialisée est un carré d’agneau sans os.

Il faut fouiller les bacs pour retrouver cette idée d’outre-tombe. Le vinyle neuf est devenu un produit pour thuné. Il suffit de retourner une vieille galette d’occasion pour voir au dos l’étiquette Rallye d’origine avec dessus estampillé 42 francs. Ces mêmes 42 sont affichés derrière à la réédition 180g toute fraîche.. mais en euros. J’enfonce des portes ouvertes certes, mais ce doc artistique qui colle à la musique incarnée m’a plongé dans un abattement et un vague à l’âme qu’on finit par assimiler et noyer dans le quotidien. Les bacs à vinyles neufs hors de prix débordent et dégueulent de partout, il faudra les brader un jour. Un nouveau fiasco.

J’ai rêvé de bacs à disques cette nuit. Un rêve bizarre, je fouillais, farfouillais et sortais les galettes d’ocass dans mes préférences. Bob Seger..tiens que des albums inconnus, BJH..merde c’est quoi cette pochette « Octoberon », Murat, il est où le ventre de Dolorès ? Aucune pochette connue. Je reprends « Octoberon » pour voir la date de cette réédition, rien, c’est l’original. Je sors la pochette blanche intérieure, et là-dessus, mes inscriptions à moi. Oui, il y a pas mal d’années, j’écrivais à l’intérieur, date, impression, contexte d’achat. J’ai donc acheté ce disque il y a qq temps, et l’ai revendu. Je ne revends jamais les albums de Barclay James Harvest, ni les autres vinyles d’ailleurs. Y’a un truc qui cloche.

« Dark Side of the Moon », « « Axis, Bold as Love », « Love Supreme ».. rien à voir avec nos empruntes rétiniennes de pochettes officielles qui font du bien à chacune de nos écoutes. La pochette d’album est une chose vitale, ça parait évident à dire comme ça, écouter « The greatest » des Wings et imaginer l’ascension enneigée dans l’Himalaya, le cliché de la statue là-haut posée sur la cime blanche, offrir le vinyle au saphir et ouvrir le poster en matant les crédits.

Il me faut un vinyle rassurant pour me consoler. « Wish you were here », pochette mythique plus que la normale, « Have a cigare » avec au chant Roy Harper en invité. De fil en aiguille 1977, une autre pochette Hipgnosis travaillée en retouche pour Harper, album au contexte historique particulier, toute une histoire avec ceux qui ont créé la pochette de « Bullinamingvase ». J'écoute les pistes, scrute les sillons et le macaron Harvest jaune et vert qui me parle, mate la pochette et lis les paroles. J'aime beaucoup Roy Harper, quand la pochette ajoute et augmente, c'est une autre dimension.

Il fallait que je vous le dise, dans une vie parallèle, ils ont les mêmes disques que nous, mais les pochettes sont différentes.


Roy Harper 1977 «  Bullinamingvase » sur Harvest.


2 commentaires:

Echiré79 a dit…

Dis donc Charlu tu viens de me faire reculer de presque 50 ans et retrouver un de ces artistes que j'écoutais très régulierement à cette épque ........allez je replonge dans sa discographie..... ça tombe bien je suis dans ma période nostalgie !!!!

Charlu a dit…

Ah ah.. explorai le Roy aussi du coup..découvert avec Jethro Tull à l'armée pour moi.. 1992 😜

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...