Paris la grise, les grandes villes sont
vides, plus on en met dedans plus elles se dévident. De la cendre
dans le ciel, les ruelles du matin en odeur de mégots mouillés. Les
capitales décapitées, la mienne est dans mes souvenirs, très loin
derrière, c'était y'a pas si longtemps. Partir à la guerre sans
arme, les gens ne s'aiment pas depuis un bail, les masques et les
regards seront là pour nous dire la méfiance et la haine, retourner
au combat, bouffer du charbon, pourtant la planète tourne toujours à
la même vitesse.
Dans les lointains confins on ne parle
que du trafic impatient, les dispositifs tapent du pied, le calme
semble saouler, le paisible leur est pénible, la pollution
atmosphérique manque, vivement respirer de la merde bientôt.
En attendant, dans les prairies,
rocailles et ravines, les géraniums sauvages se succèdent. Le
Mollet est tombé, place à celui des marais et du sanguin.
« Sacré Géranium ».
Ça sent la terre, la danse des
damoiselles, loin des engins. On est bien dans nos jardins. Laissons
les sauvages se passer la main, bâton de merde en relais, se transmettre le début de la fin..
les cultivars Géranium des étalages devant celle des Pyrénées
peuvent bien aller se rhabiller. Pas besoin de vin pour être soul..
qu'à cela ne tienne, juste deux verres de Fronton devant ce rose
bonbon pâle loin des engins crétins.
Dick Annegarn 1974 « Dick
Annegarn » label : polydor
2 commentaires:
Le gris de Paris c'est comme le noir de Soulages. C'est une question d'éclairage. C'est certains que si tu écoutes le "Le Grand Diner" même la couleur rouge tirera vers le bleu triste.
C'est un monde à lui seul ce Dick, aucun équivalent.. Le grand diner .. t'es ouf.
Oui, d'exposition aussi.. et de filtre.. y'en a toujours un.
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