Des étoiles sont tombées dans mon
café. Des étoiles du matin, délavé, cramé par une nuit sans
lucidité. Ma raison congénitale s'est faite la malle le temps d'un
laps d'exotisme. Je fut ailleurs pour quelques moments. Ces chansons
me rappellent tellement ma docilité hachurée.
Sur mon grand café sans sucre,
« Minus » est venu saupoudrer de la poussière d'étoile.
On dirait la mer qui scintille.
Lui, on dirait Father John Misty qui
chiale, ou Jason Molina avec une voix fluette.
Je n'ai pas cherché à savoir qui
était ce Daniel Blumberg, curriculum ou pedigree je m'en fout, il a
plongé dans mon aube. Il est venu adoucir les forceps de mon cageot,
les bras métalliques irréels grâce auxquels là je suis à demi
debout.
C'est un album céleste et vénéneux,
ça couine et pigne dans le larsen osseux, plein de cordes, c'est pas
de la douleur, c'est la énième courbature à vouloir y retourner,
chaque jour.
Les soirs me rendent dingue. J'aime pas
le matin, pourvu qu'il y ait un gars dans ma tasse à me faire lever
le naseau pour choper la dernière étoile qui lutte.
Daniel Blumberg 2018 « Minus »
label : mute
1 commentaire:
Rêche, c'est ça.. dans la profonde mélancolie y'a du rêche.. un son qui ajoute au "malaise", au soucieux.
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