Un Tindersticks sur la platine c'est
beaucoup plus qu'un simple plaisir. Pas une valeur sûre, non, juste
un geste vital, une démarche, un besoin récurent.
Sur le nuancier marbré des artistes de
Nottingham, pas mal de teintes à chérir, selon, l'humeur en
fonction, ou quelques températures à espérer. Des textures
quoiqu'il arrive, un taux d'humidité, une profonde idée des
moiteurs, des ricochets, des avalanches en douceur, des cascades au
diaphragme fulgurant, une démarche vers un refuge, une discographie
comme une chaine de montagne liquoreuse, une chartreuse. Un ventre
rond de rustine à licher.
Une voix, un groupe pop, des cordes et
des idées originales de mélancolie autour de cet escarpement de
hanches douillettes, des valses pour nos susceptibilités, des
valseuses pour les susceptibilités, et des couleurs cuivrées à se
perdre, aspirent à aimer religieusement ces chansons là.
Pourtant ici, Tindersticks rompt le
format d'avant, la durée, va chez une major pour une seule fois, se
fâche avec les fans d'alors, parce qu'un virage est là et divise.
Sur « Simple Pleasure », plus rien ne sera véritablement
comme avant, de la soul s'affirme comme la rondeur d'une fesse, des
rythmes comme le mordorée d'une approche. « A night in »
a pris des formes, s'est cuivré à dandiner des commissures, le
tangage s'est resserré, on oublie l'avant, on ne pense pas à la
suite, Tindersticks évolue.
C'est un album particulier dans
l'essence Tindersticks, une étape qui avec le recul et mon affection
que je leur porte, devient une panacée, une pierre dans mon mur
porteur.
Et puis va savoir pourquoi dès le jour
incertain venu, on n'a d'oreille que pour les Tindersticks, comme si
l'on n'avait plus personne où aller.
Le suivant « Can our love »
confirmera la constance dans la métamorphose. J'aime tout chez
Tindersticks....depuis l'évidence 1995 ma découverte comme tant
d'autres entichés.
Mais je m'égare, un album des
Tindersticks sur la platine, c'est du plaisir tout simplement.
Tindersticks 1999 « Simple
Pleasure » label : islands
3 commentaires:
Je m'y suis remis. Il me fallait te lire et envie de m'y replonger. Son chant me fait mal, dans le sens faire du bien. Bon, c'est un peu personnel. Parmi la musique que j'aimais, Catherine qui n’adhérait vraiment pas à tout, surtout qand ce n'était pas dansant, me rejoignait volontiers sur des artistes comme Lambchop, Nick Cave et bien entendu Tinderstick. Surtout Curtains, mon premier écouté.
Depuis, je craignais de ne pas savoir écouter avec assez de distance. Alors je tombe sur la pochette de ta chronique. Si belle, si sensuelle et troublante.
j'hésite, je te lis mais laisse la musique soul dans la salon.
Je te lis "de la soul s'affirme comme la rondeur d'une fesse, des rythmes comme le mordorée d'une approche. « A night in » a pris des formes, s'est cuivré à dandiner des commissures, le tangage s'est resserré,"
Alors je passe l'album, sa voix me serre l'estomac. Mais c'est tes mots qui l'emportent. Rien de morbide. J'avais même oublié l'épaisseur du son ... et c'est avec plaisir que je retrouve "mon" chanteur. Voilà, ça va, je me sens bien. Merci
PS: j'avais aussi oublié. "If She´s Torn" un slow mon vieux, celui là je ne loupais pas. Putain de souvenirs.
Connaissant tes gouts musicaux Dev, j'imagine qu'il y a qq poignées d'albums qui vont te toucher. Cave et Lambchop.. y'a aussi Callahan qui me happe bien. A une autre époque, un autre temps on les aurait appelé des crooner. Ici, il y a la féminité, le romantisme, les violons comme un bouquet de fleurs.. c'est autre chose, c'est eux, uniques Tindersticks. Puis ça me plait quand tu te sens bien
Difficile de jeter un album .. même la période "constellation" assez différente me plait beaucoup. Pour "valeur sûr", je trouvais l'expression usuelle très musclée ou administrative. Tindersticks, c'est que des sensations très fortes à chaque fois.. et même différentes à chaque écoute.
J'ai tendance à écouter les tout premiers en priorité, mais l'ensemble de leur discographie est inattaquable. Excellent également en concert...
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