Avec « Brother where you bound »,
Rick Davis s'est retrouvé aux commandes de
Supertramp pour la
première fois. Séparation à l'amiable et en douceur, mais une
certaine rugosité s'est fait sentir avec cet album 84, grave et
rock. Disparue la touche poétique et romantique de Roger Hodgson,
qui en parallèle, sort aussi son premier album solo. C'est un peu
Peter Sinfield qui se sauve des King Crimson et laisse un groupe plus
mathématique.
1987, deuxième album du nouveau
Supertramp, annoncé sous les feux par Zégut le dimanche soir sur
RTL, j'ai gardé mon casque jusqu'à minuit. La pochette, toujours
aussi belle, une habitude chez eux, le son, les 80's bien sur, en
pétard à l'époque, mais bon, c'était Supertramp. Côté Hodgson
ça sonnait moins 80's, j'allais m'y réfugier avec ma tète de
bougon.
Et pourtant, « Free as a bird »,
je le réécoute très souvent, enjoué par l'entrain, la vigueur
d'écriture rock-jazz de Davis. Ce fut quand même pour eux à ce
moment là, le syndrome du deuxième album. Il est extrêmement
musical, très gai, léger, même s'il persiste un thème progressif
« An awful thing to waste », mais qui se réduit en
timing (chanson très conseillée, du calibre de « Crime of
century » ou « Rudy » ou « brother where you
bound »). Enlevé et très arrangé, il pourrait se confondre
avec un opus commercial, une sorte de facilité pour rebondir sur une
autre carrière. Il n'a d'ailleurs pas battu des records et sera boudé par les fans.
« Free as a bird » a pris
de la bouteille, s'est peaufiné, parfumé, pris du chien et bien
vieilli, je l'ai pourtant boudé à l'époque. La moitié de voix est
fidèle, le clavier aussi, quel bonheur ce piano Davis, ce saxo
Helliwell qui cartonne, indispensable omniprésent.
Seul hic, l'apparition officielle de
Mark Hart pour remplacer Hodgson au chant, déjà sur scène sur
« Cannonball ». J'étais dans la salle quand je l'ai vu,
j'ai eu mal, j'étais en rogne, non pas qu'il soit mauvais, mais
qu'en fait ça le fait pas du tout, sauf en choriste. Mais c'est une
vieille histoire, « Free as a bird » est un album qu'il
est bon de remettre par nostalgie, pour écouter un bon Supertramp à
fond. Il faut les avoir aimer très fort pour se faire la malle dans
ce disque, accepter la séparation, écouter Hodgson en solo pour se
faire une raison, car comme en 1984, Roger sort en 1987 son deuxième
album solo « Haï haï » que j'aime beaucoup, mais qui
sonnera la fin de sa carrière « créative ».
Le vinyl exciste en trois teintes ,
jaune, rouge et la version officielle bleue. L'oiseau de la pochette
est découpé
Supertramp 1987 « Free as a
bird » label : A&M
6 commentaires:
Hé! Ho! Je revendique la pochette ROUGE! :)
Haaa ces Supertramp. j'ai une relation particulière avec leur musique: Je passe du Quiproquo "Crime.." que nous avions cru être ceux qui allaient nous consoler de la fin de Genesis (nous ne pouvions pas deviner à l'époque) au tubesque mais si sympa de "Breakfast.." Le reste à travers du piochage..
Yes.. j'y ai pensé à la pochette rouge, pense ben.... mais Google image à fait reset sur cet objet rare..les salauds !!!
moi aussi relation très particulière..jamais réussi à les lacher, malgré les clichés etc etc... je suis très accroc au premier Lp, il me rend dingue... les autres comme une évidence, et Breakfast, pas écouté depuis des années :C..bizarre, la dernière fois, je suis passé de "gone to Hollywood" à "child of vision " direct ..
Marrant que tu soies dans Supertramp, je viens de finir un arrangement du groupe pour des élèves.
Et du coup, j'en ai ré écouté un max...
Toujours le même plaisir !
Quel groupe !
Bon là au moins tu sais aussi où Sheller a piqué son piano "ostinato" (j'cours tout seul...).
Eh Pax..tu m'apprends pour Ostinato.. de nom. Mais maintenant que tu me dis.. :D
C'est le genre de détail que j'aime bien entendre pour le contexte.
Pour Supertramp, ça remonte à loin et je ne démords pas.
Tu sais que je trouve pas "Brother where you bound" en CD réédition..il est hyper rare..peut être bientôt en deluxe ?? je pourrais bouffer du bitume 72h sans dormir sur Cannonball.
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