Je me suis posé sur Mendelson depuis
quelques jours. Je reste absolument mué devant cette marée de mots,
ce chef d'œuvre de word spoken.
Ici on parle français. Ici on cause sérieusement,
on psalmodie comme des équinoxes. Je suis anéanti par cette
coalition verbale
J'avais noté plein de bouts de
phrases, « manque de quelque chose... sensation écœurante
d'avoir trop manqué... dans cette douceur blanchâtre..de la laisser
couler en toi... ».... mais « tout se loge au fond de
l'estomac comme du plomb coulé ». J'avais tout à retranscrire.
Un flot d'océan gris qui fout toutes
les couleurs, une seule ride frontale qui avoue toute une vie, « la
force quotidienne du mal comme seule certitude »... qui fait
bouillir. Cette ridelle nasale comme une fissure sismique, la
frontière du front et du doux nez qui brave, la trace des douleurs,
de la belle mélancolie, la plus séduisante qu'on connaisse... je
suis anéanti par cette bouche sans visage, la commissure, la
brillance des muqueuses qui permet la parole...et les mots
crachinent, tombent en averse lourdes et anthracites.
La blessure mélancolique... la belle
blessure que le duvet cerne comme une villosité amoureuse, cette
cerne frontale... ces coups que l'on prends de front, la trace qui
pénètre..... nos rides... nos cassures.....
Mendelson..il faudra mille écoutes
pour pouvoir en remonter.... un Léo Ferré de ta vie, mais un Ferré
qui te parle à toi, à chacun, dans ton oreille, qui se place dans
le coin vide de ta vie qui attend un remplissage. Un peu tout le
monde en sorte.
Mendelson ... « Personne ne
le fera pour nous » 2007 à peine assimilé... Ici d'Ailleurs
vient semer le trouble comme jamais. Un pavé, du son aussi, du
souterrain sous des montagnes... des cimes sombres posées sur des
étendues blanches impavides.
Présenté dans un coffret de luxe 3CD,
le nouveau Mendelson déboule comme un déluge, un bouleversement
météorologique. Le morceau du mi-temps est à crever.. 54 minutes
d'apnée "Les heures".
http://mendelson.free.fr/
http://www.icidailleurs.com/index.php?route=product/category&path=110
4 commentaires:
Tu vas te ramasser avec des groupies gaga si tu continues. Texte ouf! Les filles diront comme moi. Tu as une envolée de mots pas possible toi.
C'est Mendelson qui va rafler sévère... ce fleuve est puissant et sombre..terrible.
J' ai cru que tu t' étais remis au classique et pourquoi pas, on a bien eu du Menuyin chez Sadaya mais tu restes fidèle à ta modernité , poésie surréaliste, instruments sauvages punk et paroles scandées façon slam, c' est vraiment toi.
Charlu dans la box pour Mendelson, ça me semble étrange. Il y a des chansons pour trois CD visiblement mais je crois qu'il manque des pièces? C'est bizarre.
Enregistrer un commentaire