samedi 7 avril 2012

Eric Clapton 74




Les fans purs et durs du guitare-hero Eric Clapton, se sont heurtés à cet easy blues façon JJ Cale, avec encore dans le ventre sa carrière époustouflante : Yardbirds, Blind Faith, Derek and the dominos, Cream. Le conformisme a pris possession du jeu endiablé de Clapton, pour un blues funky reaggae posé, un album rocking-chair. Comment lui jeter la pierre après le tumulte, la dérive. 1970, le premier album solo « Eric Clapton » se résume à une bande d'amis à la rescousse du génie de la gratte en plein naufrage. « After midnight » de JJ Cale était la reprise phare du disque. Ici, c'est « I shot the sheriff » gros succès illustrant sa résurrection, trois ans après.
Fini le guitare-hero et les soli endiablés, Clapton se contrôle, se restreint même, devient subtil et lucide. Place à la mélodie, à l'hyper cool 70's américain d'un grand guitariste britannique en vilégiature.




Tout est concentré autour de cette résidence ponctuelle de Miami. La pochette, la température, le refuge et la convalescence. De super musicos, une sublime choriste, un raz de marée commercial, des critiques dithyrambiques, cet album reste unique dans la carrière de Slowhand, et surtout une renaissance. Ce succès sera dupliqué en 77 avec « Slow hand » justement et le retour à JJ Cale « cocaine ».

La version 2004 de « 461 ocean boulevard » propose un live Londonien assez moyen en son, et 5 bonus out-takes qui vont à merveille avec l'ensemble de l'album, y'a juste plein de soli en plus, du blues easy cool sur 6 à 8 min.

Voilà pour clore un samedi blues décontracte en final, avec un pic millésimé dans la carrière d'Eric Clapton.
Un disque qu'on ne devrait plus présenter, mais c'est tellement bon à chaque fois. J'ai révisé mon bac avec ce disque en boucle, version vinyl...ça fait un bail, tellement familier.

Eric Clapton 1974 « 461 ocean boulevard » label : polydor
http://www.ericclapton.com/
échelle de richter 9
après 1000 écoute (K7, vinyl, cd et deluxe)
















11 commentaires:

Pascal GEORGES a dit…

Tu peux y'aller... Sacré album.
Marrant, hier me suis regardé après écoute approfondie son dvd des enregistrements sur Robert Johnson. Je fais bosser mes élèves sur les riffs de Clapton et cette précision incisive et j'avais besoin de matière.
Ils ont besoin de culture et de références...
Clapton est une somme... prochaine étape par lui, donc, le blues, ce blues là.
Avec le visionnage de ce DVD à l'appui.
Passionnant que ce Dvd, immensément respectueux et au passage un régal de voir Gadd, East,le regretté Billy Preston, Stainton (un pianiste merveilleux et très discret coté carrière)et un 'tit jeune Doyle Bramhall II.

Un maître cet Eric Clapton.
As tu lu sa bio ?... Captivant de A à Z.

Cet album a bien tourné chez moi, lui aussi... tellement ciselé et précieux. Un rayon de soleil dans la prod rock de cette époque.
Changé ma vision du boulevard... du moins celui près duquel j'habitais et que je longeais pour aller au bahut...

Merci de le remettre au dessus de ma pile à écouter ce week end.

Pascal GEORGES a dit…

Un peu d'accord avec toi sur la surenchère.
Mais avis un tant soit peu expéditif, même si, il y quelques années j'ai eu aussi tendance à penser de la sorte.
Pour sur, je ne vais pas en écouter à longueur de journée...
Mais, on peut aussi parler de musique, avant de s'esbaudir devant le seul critère de la virtuosité...
Tous les guitaristes que tu cites sont également de formidables musiciens - ce n'est certes pas le coté guitar héro qui m'importe dans une démarche artistique.
Ce critère est fondamentalement réducteur et met la musique de coté.
Ce n'est donc pas ce qui m'importe dans l'appréciation d'un artiste. En rester là est oublier qu'avant tout il y a derrière l'instrument des musiciens et leur langage s'exprime par l'instrument, entre autre forme de moyen de communication musicale.
Pas de pensée, pas de concept, pas de musique.
On ne peut reprocher à Clapton de n'être musicien, que l'on aime, ou pas. Sa démarche est tout de même artistiquement impliquée.
Alors, son débit de doubles croches franchement... je m'assois dessus.
Je préfère essayer de comprendre comment il arrive à me faire tripper sur sa reprise du bon vieux "Sweet Home Chicago", que je connais au delà de par coeur, et que, malgré tout, j'arrive à écouter en entier quand c'est lui qui le joue.
Bref, quand le débat virtuosité commence à parasiter celui de la musique, j'ai plutôt de la réticence.

charlu a dit…

Oh j'arrive un poil en retard sur le débat..je me doutais un peu des controverses. Je suis d'accord avec beaucoup de choses..il est une somme, et on a chacun une période à soi.
C'est un maître incontestable, mais je pense que les fans de la première heure, ont du mal avec ses recents travaux et sa moumoutte.
Je suis adepte de la période group, les 4. Puis qq pièces de sa carrière solo et le sublime concert "Just one night" tokyo79..puis après !!! j'ai lâché avec l'arrivée nauséeuse de Phil Collins, revenu milieu 90's avec les opus que tu sites et un autre concert "24 night". Ceci dit 461 est vraiment un point unique, et y'a plein de petits albums solo sympa après (75/79) un poil sous estimés .. par contre franchement, le dernier avec sa tronche Dora en gros plan !!!!
Son langage est inépuisable, académique, à user dans toutes les écoles pour sûr.
Merci les p'tits gars..et je vais meprocurer une bio.

charlu a dit…

Yeah... pour Clapton, le virtuose et là tout le temps, pour l'émotion et la chair de Rooster, faut aller chercher du côté Rainbow concert, Just one night, 461, Blind Faith, Layla, et aussi tout ce qui est collaboration.. je l'ai jamais trouvé aussi bon qu'au sein d'un collectif. Par exemple, "Badge" est une sublime chanson live, studio, avec Harrisson.....
Par contre, je ne renie pas son côté "vitrine", raccoleur, il fait transition entre le commercial et l'émotion, il attire un public vers son héroisme à cordes. Clapton ne peut pas diviser, il est tout.. the roots

Anonyme a dit…

J'arrive un peu tard mais je ne vais rien ajouter d'utile ici.
J'ai cet album en vinyle et c'est un des rares que je n'ai pas "transformé" en MP3.
Clapton m'a fait vibrer avec Derek. même type de vibration que le Neil Young.
Ma déception vient probablement de sa volonté à changer.. Et je ne l'ai pas suivi. Vous êtes à deux doigts de me le faire regretter ... Allez, pour résister un petit "Have you ever loved a woman"

Anonyme a dit…

J'ai été bien influencé, j'ai pris le CD à la médiathèque.... A suivre si quelqu'un repasse par là

charlu a dit…

T'as chopé la version deluxe ?? qu'est ce que tu penses du concert ?? j'le trouve un peu moyen en son, mais c'est peut être moi ou les sublime live qu'il a pondu avant 74.
Ceci dit les bonus cd1 sont vraiment top.

Anonyme a dit…

non, non, :-( A la médiathèque ils ont un CD fidèl au disque j’imagine, je vais vérifier, non, 11 titres sur le CD au lieu de 10. "Better Make It Through Today" en + en pos 2 et ils ont recalé à la fin le "Give me strengh"

charlu a dit…

Bon Dev, ça te dis un tour vers la DROPBOX ?? je te le mets dès ce soir si tu veux ...

Anonyme a dit…

?? La Dropbox, c'est quoi donc que ce c'est?

charlu a dit…

C'est un boite qu'à proposé Jimmy y'a qq semaines. Tu mets du son, tu invite, tu accepte l'invit et tu prends le son. 15 sec à installer dans l'ordi. Donne-moi une adresse mail..tu verras..j't'invite.

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