mardi 7 janvier 2025

Gastr Del Sol 2024


 

Juste après la fièvre, j'ai goûté au jour ouateux. Claudiquant, des bruits de paysage et quelques voix ont ravivé ma tète. Mes pas ont crispé la neige et quelques guitares gelées ont flotté autour de moi.

Lourds mes bras, comme des rondins, j'ai marché partout pour voir si la Perce-neige était déjà là. J'ai hiberné comme un vieil ours, un quart de siècle terré et à nouveau cet acoustique nébuleux tout brouillé de drone et de boucles entêtantes. Le piano aussi revient à la vie dans son éveil engourdi.

Je descends la rue des Barbelettes et me dirige vers mon ruisseau. O'Rourke au désespoir de ne plus l'entendre un jour avec Grubbs, et un tourbillon Gastr Del Sol fait danser les Trembles du vallon. « The Serpentine Similar » dans la mémoire et tout dégringole liquide dans mes bottes de caoutchouc.


Je suis apaisé et bien réveillé, l'air me rentre par les pores, les combes sourient avec ses ravines herbeuses, la lumière nouvelle se teinte de jazz éthéré, elle chasse toutes les moisissures de automne engorgé. Je vais sûrement revenir par la rue du Moulin de Pont jusqu'à mon Épaule. La douzaine de morceaux peuvent bien repasser à nouveau et l'heure recommencer.

Gastr Del Sol 2024 « We have dozens of titles » sur Drag City

 

4 commentaires:

sorgual a dit…

J'ai cru un instant qu'ils s'étaient reformés ... Vraiment cette curieuse musique a pour moi besoin de neige et de calme, loin de mon ciel bas actuel, qui au milieu des bourrasques vomit son indigestion de pluie...

Comme souvent quand je ne sais quoi choisir à écouter ce matin, je retourne à mes classiques : le Eels de l'année dernière (Eeels Time !)était quand même très bon.

Mylène, merci pour tes voeux, je te les retourne en espérant que ta peinture, tes photos et tes mots gardent toute leurs lumineuse poésie. Et encore merci pour les Tiger Lillies (Cuckatoo Prison) que tu m'avais fait découvrir chez Jimmy.

Mylène Gauthier a dit…

Les terribles Tiger Lillies demeurent un excellent plaisir coupable. La peinture avec la vie prolétarienne est difficile pour moi, mais je vais y revenir en trouvant une nouvelle manière de m'y adonner. (J'ai migré sur WordPress, pour la photo et la poésie. https://auseuildespaysages.com | Et pour l'écriture, https://journaldugranddehors.com) Au plaisir Sorgual.

Mylène Gauthier a dit…

Je ne sais pas si cela va t'aider dans ton sommeil, Charlu... (Aille! Aille! Caramba!) La pochette, par contre, est à tomber. Ouah!

DevantF a dit…

Et donc me voici avec des choix pour déjà te souhaiter 2025 … comme tu le souhaites, je ne pourrai participer que modestement à ce qu’elle soit une bonne année. Donc des choix. Revenant de chez le Ranx qui a tapé dans l’exigence et pour l’instant je ne suis pas en phase, donc je me jette chez toi. GASTR… Idem, pas en phase, je soupçonne de la subtilité et un besoin de se laisser aller mais… J’y suis pas arrivé. MOUNT EERIE je reste fidèle à leur musique mais Laspyke m’a encouragé à remettre à plus tard « Un album tantôt sympa, tantôt déroutant, tantôt incompréhensible » Je suis jaloux de son peu de mots pour dire beaucoup.
Donc celui qui m’a compris Simon Joyner, marrant ce besoin d’écouter un artiste raconter sa douleur, ici sobre et puissant. Marrant quand tout va bien de mon côté ? Le bonheur d’être triste ?
Et merci pour tes textes beaux comme des photos, mais des photos au grain qui ferait croire à des toiles. « Ton » 4h du matin, je le connais et parfois je le provoque. Sur le coup je me suis dit que cela ne ressemblait pas à celui de Julien Clerc. « Son » 4h est rutilant, tonitruant plein d’énergie. Et l’album que je possède sans trop savoir pourquoi a trouvé mon oreille, j’avais jeté mon dévolu sur NIAGARA mais je découvre le précédent avec le même bonheur.
Et merci à Mylene pour Karise Eden, c’est de ça dont j’ai besoin. Avant le retour du printemps
Again, bonne année à tous

Gastr Del Sol 2024

  Juste après la fièvre, j'ai goûté au jour ouateux. Claudiquant, des bruits de paysage et quelques voix ont ravivé ma tète. Mes pas on...