Les mésanges picorent les graines de mon Cercis. Un petit bruit crépitant, l’arbre flambe. Fabaceae est picoré, c'est un festin de vifs gourmands, la rentrée des passereaux. D'ailleurs le soleil n'est plus dans les branches, juste en dessous, oblique sur mon front, sa hauteur est automnale.
Les involucres de châtaignes sont pleines. Les arbres ont morflés, combien de perte ? Branches courbaturées, vert essoufflé, air meurtri. Le ciel de mon réveil est devenu absurdement noir. Ou alors je me lève trop tôt. Orion s'installe.
L'arbre de Judée continue sa combustion bruyante, et je me souviens de ce feu de camp amical au bord du Loir. Un instant, je me suis posé près d'un gars isolé aux airs pincés. Au bout de quelques minutes j'ai compris qu'il fuyait cette braise lumineuse. Il en avait contre cet insecticide éphémère. « Interdire les feux de camps tueur d'insectes» il m'a dit. J'aurai bien voulu le consoler, tout ce que j'ai trouvé à dire c'est que peut-être les insectes pouvaient aussi être suicidaires.
Je suis retourné près des amis et du cubi, près du Loir qui nous a offert une discrète grillée de sandres et de lamproies, fraîchement tirées du fleuve.
Au fond d'une tente coulait en débit mou et majestueux la volupté du son nébuleux de Matt Elliott, exactement comme la brume tombante d'un été vieillissant. Plus beau encore que ses précédents, « Farewell to all we Know », celui que je remets, sous mon Cercis à mésanges.
Matt Elliott 2020 « Farewell To All We Know » label : Ici d'Ailleurs
https://www.icidailleurs.com/index.php?route=product/category&path=48
2 commentaires:
Un loustic qui intitule un de ses disques ''Only Myocardial Infarction Can Break Your Heart'' ne peut pas être foncièrement mauvais, c'est Jimmy qui me l'avait fait découvrir.
Et surtout n'arrrête pas le cubi, j'adore ...
Yes, l'est comme ça le Matt, il brille pas dans la gaité :D Celui là de disque est moins plombé.. tjrs dans les bois, mais sans les fantômes systématiques.
ça se vide à une vitesse ce truc !!
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