Après Max Richter, c'est au tour de
Johann Johannsson d’apparaître sous l'étiquette jaune ancestrale
Deutsche Grammophon. Le néo-classique rejoins comme les plaques
tectoniques le classique.
Les albums en temps que tels deviennent
assez rares pour ce multi-instrumentiste compositeur producteur
islandais, 6 ans avec le précédent, et une demi-douzaine de BO
entre les deux. Peut être cela revient au même, mais j'aime à
imaginer qu'un album puisse être composé pour un film irréel, sans
image, juste celles que les notes nous proposent, la pellicule qu'on
se fabrique nous à l'écoute d'un disque sublime et
cinématographique comme « Orphée ».
Ce n'est pas une musique de film
certes, mais composée avec l'idée d'un cinéma, un hommage, une
proposition, des ondes de changement, d'Ovide, d'Orphée, Jean
Cocteau qui incarne et renvoie. Johann Johannsson a commencé avec
une formation classique, puis s'est brutalement retiré du jeu en
dessinant des visions sonores à l'aide d'une guitare, des paysages
et des atmosphères. Touch, Milles Plateaux, Mego... Deutsche
Grammophon.
Le classique ambiant me happe depuis
que l'automne annonce la couleur, on est toujours dans l'abyssal ou
le stratosphérique. C'est une méditation, une contemplation, c'est
à la fois acoustique, eletro et symphonique. Un quatuor à cordes,
un violoncelle solo, une voix a cappella, un orchestre et une vague
idée de quelques drone léger pour effleurer du doigt l’hypnotique.
Johann Johannsson est un poète
musicien, comme Orphée, un héro de la musique néo-classique.
Johann Johannsson 2016 « Orphée »
label : Deutsche Grammophon
1 commentaire:
C'est très beau !
Je ne connaissais pas, merci de la découverte.
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