lundi 9 mai 2016

Heron Oblivion / Pauw / Night Moves




 


Trois albums psychédéliques aux dosages distincts viennent se déposer sur la météo irradiée par un soleil fraîchement estival. Les couleurs fleurissent et le primaire crible le paysage, comme un pointillisme acidulé, un nouveau triptyque.
 

Heron Oblivion : c'est la voix de Meg Baird sur un rock psyché ankylosé qui fait des merveilles avec des guitares éthérées ... Espers qui vient percuter Six Organs of Admittance ou Comets on Fire.. C'est une aubaine, une rencontre slow-burn inespérée de San Fransisco, une chair sous une cuir dilaté par les premières chaleurs qui proviennent d'en haut, juste au dessus du guignier en fleur sous lequel je me laisse consumer. Je pense à Low, Bardo Pond, Cyann & Ben de chez Gooom....

 
Pauw : sont hollandais, le son coupé à la pop, plus saturé, les chœurs pleuvent, la voix résonnant à travers un micro kaléidoscopique, plus Pram ou Broadcast dans un stade avec pyrotechnie, une basse fauve et des claviers « ovni-tender », une ambiance abyssale, on est projeté dans la décennie 90.

 
Night Moves : Minneapolis et des petits airs princiers si on veut bien les entendre, la pochette très proche de Pauw, un psychédélisme glacial et artificiel plus encore, des guitares à faire froid dans les oreilles, ce son aigrelet là envoie directement vers les 80's. La pop s'impose, le saturé abîme et la voix glisse sur l'hyper saccharosé galactique.



Je retourne vite vers mon Héron préféré, le cendré sur ciel de cobalt. La pochette se détache des deux autres, le son aussi. La lenteur du jeu, des ondes de lourdes escarbilles, comme si ce psychédélisme là avait fusionné avec le silence plombé d'un paysage caniculaire. Y'a du bouillon derrière, de l'humus en dessous, que dis-je, de la lave molle prête à couler paisiblement.
Ils sont un paquet à brandir le flambeau des disques psyché, Heron Oblivion, surement le plus et beau et brulant ces temps-ci.

Heron Oblivion 2016 « Heron Oblivion » label : sub pop
Pauw 2015 « Macrocosm Microcosm » label : caroline benelux
Night Moves 2016 « Pennied Days » label : domino

1 commentaire:

charlu a dit…

j'ai aligné le billet dans l'ordre de découverte et d'écoute.. un hasard, ceci dit ma préférence est telle quelle.. peut être il aurait fallu que j'écoute dans l'ordre inverse.. Heron m'a cramé la tète.

Thomas Köner 1993

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