dimanche 31 août 2014

Luluc



Pas évident à trouver cet album sur les promontoires, pas fréquent de tomber sur une telle rêverie folk. Luluc, c'est un duo Australien, comme Angus & Julia Stone et encore plus magique que leur début. « Passerby » est produit par un membre de The National et rappelle une pléthore de chanteuses folks américaines.
C'est juste une sublime collection de ballades habitées par la lumière, d'adorables comptines dominicales, comme si le soleil revenait après des semaines de grisailles. Et pourtant, c'est languissant avec des airs tristounets, mais la voix est bien posée, rassurante et les mélodies émouvantes, autant qu'Innocence Mission il y a quelques années.

 
Elle a déjà repris Nick Drake sur un vinyl 45T en édition très limitée, et ce n'est pas un hasard.
C'est boisé, adorable, tendre et délicat, un album frais pour les démarrages en douceur d'un dimanche d'été essoufflé.

Luluc 2014 « Passerby » label : sub pop

jeudi 28 août 2014

Comet Control / The Drones / Get Your Gun



Trois albums pour qu’enfin le ciel s’enflamme, une danse cosmique pour retrouver la brûlure, trois pièces telluriques planétaires sont dans les bacs depuis quelques semaines...et la terre tremble.
 

« Blast Magic » des Comet Control, est un psyché rock qui fuzz à travers un cosmos en feu et des boogies aériens. C’est un astéroïde près à percuter, le son est fulgurant avec par moment des allures de Smashing Pumkins (« Fear the haze ») et des Pink Floyd (« Hatts off to life »). Le nom du groupe est parfait pour ces canadiens qui maîtrisent à merveille l'apocalypse.


Comet Control 2014 « Blast Magic » label : tee pee








The Drones revient après une longue absence avec un opus travaillé, complexe, maladif et tortueux. Les australiens anciennement hébergés par ATP recordings, ont gardé leur folie habitée, autant qu’un album de Xiu Xiu. La voix dérangée rappelle Shearwater, la musique abrasive et coléreuse enchantent comme l’architecture raffinée d’un album de 90 DayMen. «  I See Seaweed » est un gros disque toxique, avec en sommet la chanson éponyme.

The Drones 2014 « I See Seaweed» label : not on label







« The Worrying Kind » des Get Your Gun est une furie rock lourde à grande vitesse, les danois convoquent Woven Hands, voire 16 Horsepowers, mais aussi The Doors et Swans. Du plomb, de la fonte, il va falloir danser avec eux pour mériter un automne incandescent.


Get Your Gun 2014 « The Worrying Kind » label : empty tape





lundi 25 août 2014

Her Name is Calla



Her Name is Calla est un de ces groupes rares qui donne du lyrisme à leur écriture pop, en forme de longue épopée post rock avec de formidables élans mélancoliques.
« Navigator » est un album d'amplitude, de poésie avec de sombres nappes délicates, tantôt folk, tantôt gothique, avec un son parfait. Ils sont anglais et ont fait un séjour chez Dénovali, il y a l'incertitude des vents, des cordes qui pleurent, l'imprévisible des flots, des coefficients et des espaces.

On pense à Radiohead, Pink Floyd, Flotation Toy Warning, The Red House Painters, Sigur Ros, Tram.. et puis il y a la voix de tète du chanteur, une autre dimension dans l'intimité romantique progressive.

« Dreamlands » suffit à définir l'envergure et la beauté du disque, « I was on the back of a nightingale » un hymne absolu.
C'est une belle surprise, une grande découverte, je suis sous le charme.


Her Name is Calla 2014 « Navigator » label : function






dimanche 24 août 2014

Esther Phillips 65



Souvent une reprise met en valeur la quintessence d'une mélodie, d'un cerveau musical qu'on finit par intégrer sans se souvenir, à force de l'entendre et de l'avoir entendu.
On oublie, et puis …

Et puis il me fallait cette matinée dominicale et l'envie de fuir cette réalité plombée par un méchant coup de grisou pour ressortir le vinyle d'Esther Phillips. Une cuvée 65, quasiment ses débuts, avec orchestre et cette ambiance jazz lover patiné voire platiné, une époque, une façon de mettre en chant des superbes chansons d'amour.
Des standards avec sa voix, des classiques de jazz orchestré... une pause avec des reprises.
Toutes les chansons sont à tomber, et l'opus démarre sur « And I love him ».. tiens, une fois de plus ce mec là m'a redonner le sourire, un léger espoir. Cette chanson, reprise par une autre voix, une autre interprétation est à nouveau la preuve que Paul McCartney est parmi les plus grands.
Une pléthore de reprises pour les Beatles, surtout les artistes noirs américains.
Esther Phillips transcende cette petite merveille qu'on a tendance à oublier...pour plein de raisons.

J'ai vibré pour toutes ces raisons, j'ai presque pleuré pour le bien être injecté par la voix, les cuivres et les cordes.. c'est un grand album, il n'y a que de belles reprises, il y a « And i love him » une des plus belles chansons de Paul McCartney. « And i love her ».


Esther Phillips 1965 « And I Love Him ! » label : atlantic





jeudi 21 août 2014

John Hiatt 2014



C'est un gris Bayou, de la corde qui colle au rocking-chair. John Hiatt se promène terreux, la foudre est venue s'enfouir dans la poussière, avec en fond une menace orageuse. La croute est cuite et se lézarde, le timbre tourbé comme pas possible, le chant donne la pépie.

L'acoustique encaustique les esgourdes et les caisses en bois.
Les cordes, on savait qu'elles seraient là, tendues dans l'accord.
L'harmonica chante et Marlene racole.
Le vent et le banjo aussi.
Le batteur attend le clin d'œil pour battre et le disque est à jubiler.

C'est du blues, du sec, du noir et blanc, des chœurs gospels et de l'ivresse, c'est du Hiatt. 40 ans après la parution de son premier album, John déboule à nouveau, comme une alerte orange sur des émotions acoustiques.


John Hiatt 2014 « Terms of my surrender » label : new west
 

lundi 18 août 2014

Erik K Skodvin



Erik K Skodin, c’est le boss du label Miasmah. Mais c’est aussi la moitié de Deaf Center, avec Otto ATotland. Svarte Greiner, c’est aussi lui, son pseudo electro.
Sa carrière solo, c’est vers Sonic Piece qu’il faut fouiner.

 
Après le sublime « Flare », il sort la deuxième phase de son dyptique, « Flame ». C’est un jazz éclairé, blanc sur la palette, avec du silence sur le lin. Des instruments acoustiques pour une expérimentation sonore troublante, à écouter au plus sombre de la nuit. Un clair obscur donc, blanc sous la voute pétrole, à boire le jeu des percussions, et des notes de cordes posées précisément.

 
Ce label ci est une aubaine pour les partances cérébrales. On s’enlise, on se laisse prendre au jeu opalescent des notes éparses. Dans un bel écrin de bronze ébène, le son d’Erik K Skodvin hypnotise et injecte une dimension jazz ambiant cuivrée. Violon, violoncelle, clarinette, son et objets, Nils Frahm aux manettes, « Flame » est un gigantesque ciel étoilé, l'exploration d'une nébuleuse cuprifère.


Erik K Skodvin 2014 « Flame » label : sonic piece/miasmah


dimanche 17 août 2014

Alex Puddu



Tous les ans au mois d'août, les Inrock font la pause estivale avec en bonus un verso Sexe, articles et nouveautés artistiques autour du sujet.

C'est en voyant un vinyle à la pochette vintage embellissant le promontoire de mon disquaire, que j'ai eu l'idée moi aussi de reluquer par cette lorgnette là, façon Inrock.
 
Au rayon jazz donc, est réédité ces jours-ci, le deuxième volet des BO des films pornos danois des 70's. C'est exactement l'époque où la musique de boule étaient de véritables compilations de qualité aussi bonnes qu'un Tarantino. De la soul, du jazz, du funk, du suave, du groove et bien sur du saxo. De la même façon, pour les « connaisseurs », la bande son de « Gorge profonde » est un véritable brûlot qu'on peut prendre comme un objet à part entière, sans se soucier des images, si celles-ci peuvent, à certains moment de la journée devenir un soucis.

 
C'est Alex Puddu qui s'y colle, ça s'invente pas.
Y'a des girls, des boys, des hot-dog danois, des bouches trempées, les jeux dégueulasses du docteur Love, des naughty girl, des barbiers, des Miss Butterfly, un Black triangle, y'a un piano lover et des lusty nurses, y'a même Horny au bureau et des afters..
Au début, « Group sex at the birthday party » m'intriguais, je voulais savoir si on soufflait sur des bougies, si on chantait en chœur avec des cotillons... que nenni, ce morceau est comme tous les autres, un très bon feeling de jazz ambiant avec de l'orgue hammond, des grattes, une basse super bien foutue.. C'est d'époque, un poil cliché, et on imagine très bien les pattes d'eph, les prises dans des châteaux avec major d'homme, les coiffures d'époque, les mecs en grosse moustache et des méga triangles noirs .. oui..il y a des castors au Danemark.
Je me moque, mais la musique est bonne, un test à faire avec du monde, non pas pour voir s'ils se foutent à poil direct, mais les sonder, savoir si c'est vraiment le genre de musique étiqueter porno. J'ai vraiment pas souvenir que Dorcel soit un frensh Pudu ou ait convoqué qui que ce soit pour un bon son d'époque sur ses images. C'est la principale raison pour laquelle je visionnais sans le son et non pas pour ne pas me faire pécho, si si....
 

Pour beaucoup de films, la musique est primordiale, pour le porno aussi, je dirai même obligatoire.. ceci dit, ces compilations là, dont le deuxième volume sort cet été (avec un excellent bonus « Feeling saxy »), peuvent se passer d'image. Très ambiant, très pop vintage, Alex Puddu est un orfèvre en la matière, sa discographie ne se cantonne pas aux scènes de sexe.
Les films quant à eux, ont était ressuscités par Pink Flamingo production.

 
On se croirait à San Fransisco, ou sur une plage Ssssound de Bertrand Burgalat, mais ça se passe au Danemark avec Alex Puddu, l'époque en or où les films pornos vibraient sous de la très bonne musique.

Alex Puddu 2014 « The golden age of Danish pornography . Vol 2»
label : schema records
(2001 : Vol.1)




Hildur Gudnadottir 2025

  Avec l'age, je suis devenu un lève tôt. J'ai perdu l’habitude de laisser s'étendre la nuit quelques heures de plus au fond de...