samedi 14 septembre 2024

Palace Brothers 1993



L’énergumène disait sautiller sur les plaines. Le désert, les grands espaces. J’avais pourtant l’impression qu’il était là, à mes côtés, vautré brindezingue comme désossé là par une murge dantesque. Il avait beau rugir, ses palmes fuchsia le dénonçaient, il n’avait pas bougé d’un tibia depuis la veille.

« The cellar song » a retenti des heures à faire frémir toute la carne du quartier ((I was drunk at the ) pulpit). La viande à la cave, cuite dans le torchon. Imbibée. Rien du tout les grands espaces, le lion doré à l’ocre moustache du Kentucky macère sur le plancher névrosé de ma cabane. Y’a quand même des gars qui jouent, banjo claudiquant, cordes molles, percussions percluses, un autre monde. Celui-là débute, le Palace Brothers, Will propulsé à sa vitesse, son propre débit en prince.

Pas l’impression qu’ils souffrent malgré la complainte de ses nylons. Pas vu le moindre manque des vastes étendues sudistes qui déroulent juste sous cette vieille porte en bois ajourée. On sent le vent chaud qui passe en dessous, le soleil aussi, l’odeur cury des plantes cuites, du sable poussiéreux et un ciel découragé par des procrastineux.

Quelle aventure ce « There is no-one what will take care of you », ou pas.


Palace Brothers 1993 « There is no one what will take care of you » sur Domino 2012

 

samedi 7 septembre 2024

Jeff Parker 2021


 

Exploration de fond en comble, IARC, ma nouvelle agence de voyage. Après McCraven, DePlume, je m'attarde et prospecte du côté de Jeff Parker le guitariste. Parker, quel nom idéal pour œuvrer dans le jazz. Quelques pièces sur International Anthem Recording Company donc, avec une ouverture sur sa large discographie et d'autre labels (Blacksmith Brother, Aguirre, Rogueart, Clean Feed, Vent du sud...) c'est dire le champ de vision de cet artiste à corde de Hampton, Virginie.

En attendant tout le reste, je patauge et me pamoisonne dans IARC, en physique, sur les enceintes, c'est une pure jouissance. Cette pièce-ci, c'est « Forfolks » sorti en 2021. Il est tout seul avec son élément et ses cordes tendues. Il y a du classique avec « My Ideal » de Whiting/Chase/Robin. Il y a un Thelonious Monk et le « Ugly Beauty », le tout entrecoupé de ses paysages à boucles presque expérimentaux. Deux jours de prises en Californie, un packaging de classe, un son cristallin, un moment intime partagé, un profond voyage entre ciel et terre. Quel son préparé. Quel instant de frissons ankylosés. 

 


Jeff Parker 2021 « Forfolks » sur IARC

 

mardi 3 septembre 2024

Paul Simon - "Negotiations and Love Songs"

 


« Something so wright ». Je ne connais pas de plus belle compilation. Madeleine? Sûrement, le double vinyle ado passait en boucle, et cette chanson à un age où le romantisme collait à la peau grasse et les idées volages à l'âme.

Par pur plaisir ce midi, j'ai embarqué en support physique laser cette simple compile du coup, juste pour que ma chaîne numérique goutte à ce petit plaisir universel sans crier dans la gare, ni même rembourser la mine de rien. Je vais me délecter dans une autre pièce de mon huis clos avec cette vieille connaissance, ce vieux son qui me va comme un gland. J'aime beaucoup Paul Simon, même son dernier album dont pas grand monde n'a causé.

Et « St Judy's Comet ».. « Have a good time ».. à qui le dis tu mon Paulu, « Still crazy..... »

En fait « Neogociations and Love Songs »... » aurait pu être son album, ou même une compilation.


« Rene and Georgette.. et cette version sur « In the Blue Light » J'oublie toute sa discographie, les répartitions, je n'aime pas trop les compilations en général, celle-là est précieuse et terriblement addictive , perdre ses repères, et s'en remettre à. Je ne me suis jamais vraiment remis de cet objet acheté sans imaginer l'effet à l'époque de sa sortie, je ne m'en suis jamais vraiment remis.

Tiens, Paul Simon a discrètement beaucoup compté dans ma vie musicale.


Le laser disc fraîchement acheté ce midi défile sans que j'aille retourner la moindre galette. Là-haut, à l'étage, il y a son habit de vinyle dans sa pochette cuivre et noir, comme « Sensual World » de Kate Busch. Tiens, un autre plaisir.. je vous laisse.


Paul Simon 1988 « Negotiations and Love Songs »

Palace Brothers 1993

L’énergumène disait sautiller sur les plaines. Le désert, les grands espaces. J’avais pourtant l’impression qu’il était là, à mes côtés, va...