lundi 29 avril 2019

Lambchop 2019



L'effarement s'est dissipé avec cet album là. Impossible de comprendre sur le précédent, cette fioriture, ces effets sur une des plus belles voix de la pop moderne, cette voix là imparable, tellement suffisante à elle seule, à crooner toutes les plus belles ambiances, « Is a Woman » est encore dans mes veines....imparable sur les chansons piano de Lambchop..... la voix.

Et puis là, sur la deuxième écoute de ce subtile et magnifique « This.. » plus rien, étonnement dissipé, je me laisse à nouveau ensorceler. Wagner une fois de plus.
Accroc soudainement.
Bon, il faudra quand même penser un de ces jours à arrêter ce filtre électro vocal trouble et noyé, malgré tout. Mais pour l'instant, ici sur ce nouvel album de Lambchop, tout passe et repasse inlassablement. La même danse.

Lambchop 2019 « This (Is What I Wanted to Tell You) » label : merge

vendredi 26 avril 2019

Séverin 2019



L'aimant du tarmac. Zincs cloués au sol, plus rien en l'air, qu'hirondelles et alouettes. Impossible d'obtenir la moindre explication des scientifiques, le moindre discours du puceau en règne. Aussi, c'est ainsi, ce matin le globe se lève sans plus aucune carlingue en l'air.
Qui est où, qui est in, ici et là, avec quoi et comment revenir sur ses pas, rebrousser les nuages, crier au bercail ? C'est comment qu'on rentre ?
Elle est là-bas, lui ici, nous sommes quelques part, tout est annulé sur les panneaux, plus aucune rayure sur la voûte.
Va falloir remplir nos gourdes du kérosène en stock pour aller chercher untel à tel endroit, ou sézigue à l'autre bout du Dantzig. Revenir par ses propres moyens, sans ciel ni air, sans conviction ni convection, à la rame, à l'arrache et la mort dans l'âme. Rame.
Va falloir parler à des gens, comment et grâce à qui... devenir un migrant ou rester là, ici, quelque part où l'on est.
Rentrer à pieds, prendre son temps, courir plus pour avancer moins. À moins que l'on erre et marche, flâne et plane.. Rentrer à temps, prendre son pied, coudre un zeppelin, même laid quitte à flamber.

Se trouver au bord du vide en haut de l'escalier d'embarquement. Attendre le Boeing qui va venir en roulant doucement sans jamais pouvoir décoller d'un centimètre vous a t-on dit, l'algeco lourd de l'hyper gravité, puisque depuis ce matin, aucune carlingue ne quitte le sol du tarmac aimant, rien ne décolle, l’abstention des vols, dorénavant, l'abstention à partir de maintenant.

Séverin 2019 «Transatlantique » label : neon napoleon

mardi 23 avril 2019

Baptiste W.Hamon



Transition discutable, quoique. J'écoute « Soleil, Soleil Bleu » et je me dis qu'à chercher Cherchell, Julien le tempéré aurait pu traverser l'Atlantique et folker sur le sec comme Baptiste.
Puis cette ondulation grave dans la voix, comme Orso Jesenska.

« Les hommes en ont assez des ombres qu'on leur donne... bon sang, ça sert à quoi l'immensité.... »

« Bloody Mary » et je pars vers la naissance d'Yves Simon avec sa mélancolie fragile comme l'oiseau. B.W. Hamon sort un immense disque sérieux d'envergure. De l'intimité éparpillée. J'ai l'impression à la première écoute, de l'avoir déjà dans la peau ce disque, pourtant c'est tellement particulier.

Je suis ces jours-ci posé sur l'hexagone, séminaire récurent. Si ma transition n'est pas clair, il y a la couleur des lettres, la grandeur de l'écriture, la jaune du ciel et la bleu du soleil. Traverser l'Atlantique, passer de Miossec à Will Oldham. L'iode ou la poussière, ou les deux, tous les ingrédients valsent et se valent.

Baptiste W.Hamon 2019 « Soleil, Soleil Bleu » label : BMG right


dimanche 21 avril 2019

Julien Baer 99



Penché sur le sable d'une dune, le Jaunay dans le dos qui coule, la Vie pas très très loin, je mate ce minuscule galet qui me cligne de l’œil. C'est pourtant pas l'été. La nuque me brûle et le soleil ricoche sur ce petit caillou rond et « J'aime imaginer ». « Cherchell » et son coucher de soleil m'éclabousse le cerveau.
Piste deux je fonds, Julien Baer a sorti des disques que je glisse toujours dans mes préférences. Intime compagnon.
Une idée passe, la grande plage s'enflamme et l'horizon feu entame l'alu des flots.
10 ans sans un album de lui. Alors je repasse tout, depuis le début, « Cherchell », un autre port, ailleurs quelque part.

Julien Baer 1999 « Cherchell » label : polydor

jeudi 11 avril 2019

Weyes Blood 2019







Bouffé de la tronche par tant de beauté, à vouloir en connaitre plus sur cet album d'un autre monde, et cette artiste troublante, j'ai cherché et suis tombé dans ma recherche sur un billet que j'ai posté en 2015. Ca alors, pauvre cerveau de quinqua en burn-out, c'est-à-dire essayant de garder la cadence sans laisser paraitre le moindre coup de barre.
Ceci dit, en même temps, cette magie là, élégiaque et délétère ne m'a pas totalement laissée indifférent à la première écoute. Pas absolument dans l'ignorance, mais alors quand ?

"Titanic Rising" est un petit miracle, Mimi Parker des Low chantant du The Czars "The Ugly People - VS- the Beautiful People".
Quelle propulsion vers le beau, quelle élévation ses chansons de basse noyée, de synthés planants longeant sa voix grave et nébuleuse. Poésie de nappe Perce-Neige et Pervenches; presque désuet tellement la couleur floue est belle. Une crooneuse de pop crânant les plus beaux disques du genre attire à elle toutes les sensibilités. Bizarrement j'entends parler de trou noir ces derniers temps, de la montée des eaux, dans toutes les chambres...... "Andromeda" ferait presque sangloter, peut-être et sûrement l'effet mellotron.


Weyes Blood 2019 "Titanic Rising" label : sub pop


mardi 9 avril 2019

Lee Harvey Osmond



Quel disque !!! dans tous mes sens. Déjà le pseudo envoie. Il a bien fait. Tom Wilson, ça peut laisser à désirer, ou prêter la confusion.
Alors, pour moi, c'est la découverte, et je ne m'en lasse pas. Cet album est vraiment superbe, parfait, mon parfait.
Et puis, en plus, ce qui n'enlève ni rajoute à l'affaire, « Mohawk » amène une lumière, me pique de nostalgie, JJ Cale nous manque terriblement, à sa façon.. « Forty Light Years ».

Pour plein de raisons, ce nouvel album de Lee délie toutes les forces de frottement. Il happe toute ma journée molle et confortable, douce et accaparée.. comme une incantation des grands espaces, une prière aux épopées musicales, des petites ou grandes histoires à chanter. Tribal et chlorophyllien, caniculaire après une averse, cramoisie et ferreux.. « Mohawk ».

Lee Harvey Osmond 2018 « Mohawk » label : latent recordings


lundi 8 avril 2019

Aidan Moffat & RM Hbbert - Malcolm Middleton





Juste parce que je préfère le crépuscule à l'aurore, j'ai une petite faiblesse pour Aidan Moffat.
Vivement qu'Arab Strap revienne raconter nos journées. L'écosse dans toute sa profondeur.

Aidan Moffat & RM Hubbert 2018 « Here Lies the Body » label : rockact

Malcolm Middleton 2018 « Bananas » label : triassik tusk »

vendredi 5 avril 2019

Les Innocents 2019



C'est tellement facile de faire une chanson belle et heureuse.. il paraît. Quelques accords simples, un air primesautier à batifoler, des mots qui gambadent et un chant qui racole l'estival, même si dehors le muguet n'est encore qu'une idée.
Les rosiers en bourgeon, les matins sont froids et je tombe sous la cascade sans crier grave. Je prends l'eau fraîche sur le visage et ce bouquet fleuri parce que devant nous, l'été arrive inéluctablement.
La belle légèreté est chez Les Innocents une fois de plus. Mais pas que.
Ça à l'air vachement facile d'écrire une chanson belle et jolie, devenir amnésique des tracas, quelques part sur une île pleine de cascades. Faudrait demander à McCartney si c'est compliqué.
Ça paraît idiot comme ça, un herbier, un bouquet, des chansons sur fond bleu cobalt, comme une belle journée d'été sans nuage, ni vent, sans anicroche aucune. Qui ne voudrait pas s'adorer savourer dans les cascades ?

Les Innocents 2019 « 6 1/2 » label : sony

mardi 2 avril 2019

Methyl Ethel 2019



Troublant, toxique et dansant. Synthétique, chimique et contagieux.
Tragique et aérien.

A chaque intro dubitatif, pourtant chaque chanson m'a mis la main dessus, gardant l'haleine, de plus en plus convaincu et plus encore sur le sommet « Trip the mains » puis « Scream whole ». Envoûtant "Post-blue".

Dandy, arty, sombre et festif. Voix androgyne, basse sublime, efficacité incontestable. J'ai lu quelque part la comparaison avec MGMT/Tame Impala.. je comprends tout à fait. Happer et conquis, « Triage » tourne et tourne encore.
Enivrant.

Methyl Ethel 2019 « Triage » label : dot dash / remote control

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...