« The open road » de John Hiatt est un très bon cru et vient ajouter une pierre de plus à l'édifice discographique du vieux cow-boy. Guitare/basse/batterie dans la plus pure tradition américaine, le country voyou qui chevauche les vastes collines est directement calé sur les références Springsteen, Bob Seger ou Johnny Cash, même si Hiatt en est une aussi. Son frère suicidé quand il avait 9 ans, son père disparu à 11, il a croisé le diable sur le crossroad le propulsant à Nashville à 18 ans pour ne plus jamais en sortir. De major en major, il tissa sa toile et sa notoriété à grands coups de succès commerciaux. Plus grand chose à démontrer depuis le début des années 2000, il roule et fait son chemin en compagnie des plus grands du circuit country blues. « The open road » et « Homeland » sont des petits bijoux torrides..je vais me resservir un sky. (8/10)
John Hiatt 2010 " The open road" label : new west
D'Indianapolis à Nashville, on part vers Atlanta avec une autre discographie touffue et plus discrète. Shawn Mullins lâche un excellent cru lui aussi, « Light you up » son onzième album. Cet ancien militaire reconverti a mis un pied dans la musique en publiant des cassettes auto produites en 1989. Un grand saut dans une major en 99 pour atteindre les charts et les récompenses. Chez Vanguard depuis 2006, cet opus 2010 touchent un autre country-blues , très proche de Tom Petty cette fois-ci quand il est produit par Jeff Lyne. Toujours Johnny Cash derrière. Il y a aussi des petites balades à la Minor Majority « can't remember summer », des cordes, des accords bateaux, du passé héréditaire, de l'americana, ça coule tout seul, comme mon deuxième whisky. 7/10
Shawn Mullins 2010 " light you up" label : vanguard
Bon, le jean devient cradoc, les tiagues brûlantes, la chemise épaisse et le whisky bourbon en dose cow-boy. Tout le monde danse en groupe un country pur pendant que les hors-la-loi rôdent dehors. On vire direct sur Chuck Prophet et les chromosomes de souche pure. Pedal steel, voix Cash, violon cajun, le saloon n'est pas loin, Billy the Kid non plus. Whitey Morgan and the 78's, arbore une profondeur terreuse sans équivoque, un poil trop à mon goût. 4/10
Whitey Morgan and the 78's 2010 label : bloodshot
L'air devient nébuleux, les idées brumeuses, il fait hyper chaud..un petit tour de l'autre côté de la frontière, à Toronto, un peu d'air frais avec Doug Paisley qui me berce, me lave. « Constant companion » s'approche de Bonnie « Prince » Billy et de Birch Book dans l'élévation écolo de son country. La particularité de ce disque c'est qu'il y a Feist à la voix sur « what i saw » et « don't make me wait »... une présence féminine enfin (Jennifer Castle y chante aussi). Un démarrage ordinaire qui ne casse pas les pattes à un hyène malgré qu'on puisse discerner une certaine beauté dans les mélodies et l'interprétation. Tout devient somptueux à partir de « end of the day », et « come here my love » est LE cadeau, car « Constant companion » est un disque à la lumière unique qu'il faut écouter jusqu'au bout. 8,5/10
Doug Paisley 2010 "constant companion" label : no quarter
Pour mettre un terme à cette péripétie américaine dans son plus bel habit, il est tant de finir en beauté et de s'attarder quelques secondes sur le plus patiné, celui qui nous a le plus imprégné de son country/blues/rock depuis quelques décennies, avec l'accordéon qui donnait un air celtique à ce fameux album 87, « The lonesome Jubilee » SON disque … bien, jusqu'ici, rien d'original, un classique (à réécouter d'urgence), sauf que le Cougar est comme tous les ans de retour, mais cette fois-ci, quasi nu. A l'image de ce grand retour au Mono depuis que les Beatles ont tout réédité à plat, repris par Bob Dylan et ses premières galettes aussi en mono, John Mellemcamp vient de balancer un trésor brut, authentique avec du matériel de base (le strict nécessaire). Et c'est parti, un disque rétro qui sent la gomina, l'enregistrement antique, la route 66 en chevrolet, une espèce de vieillerie inespérée en ces temps de numérisation à outrance. Merde, quand même, ce retour au mono, au vinyl de plus en plus présents dans les bacs...nous les quadra, on a quand bien fait de ne pas lâcher prise.....une ultime secousse avant l'extinction ?
Ceci dit, la voix se place exactement entre un Dylan ivre, un Sringsteen ensommeillé, et surtout, un arrière fond très Tom Waits, aussi bien dans la voix que dans l'esprit rudimentaire des cordes et des vents qui sentent l'encaustique d'un cabaret. « No better than this » 2010, pour une pause musicale sépia outre-atlanqtique. 9/10
John Mellemcamp 2010 "No better than this" label : rounder
2 commentaires:
Hello,
bon petit article sur Shawn Mullins, qui mériterait un peu plus de publicité en France !
Oui tu as raison, et y'en a plein des comme ça, des bons aux oubliettes.
Merci du post.
BYE
Enregistrer un commentaire