dimanche 22 août 2010
jeudi 19 août 2010
Thomas Köner
Le soleil est revenu recaler le calendrier, mais des traces de gris continu à traîner ses nuages dans mes enceintes. Si toutes les nuances dansaient sur Gildur Gubnadottir, une seule teinte plaque le son de cette trilogie gothique : noir. Thomas Köner propose un superbe objet chez Type records, un triple album et dépliant cartonnée avec de très belles photos, grises et blanches.
Une démesure sans précédent est contenue dans ce son, un univers très sombre, un drone intergalactique, abyssale, extra-terrestre, un cosmos absolument maîtrisé. Les espaces infinis laissent souvent libre court à des tonnes de disques planants insipides et monotones. Maître en la matière, Thomas Köner injecte ici des substances totalement glaciales, hypnotisantes, pétrifiantes. Un énorme bloc à flipper pour un long voyage nocturne immobile.. à regarder les étoiles gronder.
Une démesure sans précédent est contenue dans ce son, un univers très sombre, un drone intergalactique, abyssale, extra-terrestre, un cosmos absolument maîtrisé. Les espaces infinis laissent souvent libre court à des tonnes de disques planants insipides et monotones. Maître en la matière, Thomas Köner injecte ici des substances totalement glaciales, hypnotisantes, pétrifiantes. Un énorme bloc à flipper pour un long voyage nocturne immobile.. à regarder les étoiles gronder.
Quelques label au catalogue légendaire s'éteignent doucement (last visible dog), Type lui explose littéralement, prend une dimension à l'échelle du son de ces trois disques proposés séparemment en vinyls, et numériquement regroupés: un objet tectonique rare.
Thomas Köner 2010 "Permafrost / Teimo / Nunatak" label : type
mardi 17 août 2010
Hildur Gudnadottir
Une mouette dans un paysage d’Utrillo comme les cordes graves d’Hildur Gudnadottir sur mon chemin Saint-Sulpice. Elle existe cette mouette, elle est bien là au dessus de moi et tournoie et crie dans le ciel de zinc, légèrement en avance sur l’hivernage citadin. « Without sinking » dans les oreilles n’est pas un rêve non plus, et pourtant, tout danse comme le dos de l’océan anthracite qui vacille et gronde sous la menace. Le bleu cobalt est noyé dans les gris; l’asphalte, le zinc, la pierre, le ciel et la pochette du disque… Le plomb aussi est en avance sur le planning, il est au dessus de nos tètes, sur les visages, les longues jupes assombries et dans mon casque. De longues vagues épaisses de cordes gonflent leurs poumons avant d’expirer vers des creux silencieux. La musique respire, souffle comme un drone céleste pleurant sur des archets. elle évoque une intimité artistique aux ambiances classiques. Elle invoque les abysses par des pluies cendrées chassant l'écume. Aucun espoir titané à la surface, le déluge de cordes caresse la mer de suie léchant ses récifs charbons.
C'est beau et majestueux comme la nuit sur l'océan, voire un matin crachin de chagrin qui n'en finit pas de poindre et traine ses larmes de viole pour chanter les pleurs du goéland qui plane au dessus de la métropole aux avenues d'encre.
Mouette, goéland, viole, violoncelle, tout est manège, et la menace sélacienne argentée culmine sur « opaque », les notes n'ont jamais été aussi graves et les remouds troublants.
Il semble se profiler un jeu solitaire derrière ce chef d'œuvre, mais trois invités viennent discrètement prêter leur instruments en dentelle et gravitent en sourdine autour ce cette force naturelle imposée par Hildur Gudnadottir (Skulli Sverrisson ; Johann Johannsson ; Gudni Franzson), ce jeu puissant, religieux, achronique.
Bruno, Serge, Edwidge et Narcisse, que faites-vous là à l'Assomption ? Les mouettes sont plus belles sur les remparts malouins.
C'est beau et majestueux comme la nuit sur l'océan, voire un matin crachin de chagrin qui n'en finit pas de poindre et traine ses larmes de viole pour chanter les pleurs du goéland qui plane au dessus de la métropole aux avenues d'encre.
Mouette, goéland, viole, violoncelle, tout est manège, et la menace sélacienne argentée culmine sur « opaque », les notes n'ont jamais été aussi graves et les remouds troublants.
Il semble se profiler un jeu solitaire derrière ce chef d'œuvre, mais trois invités viennent discrètement prêter leur instruments en dentelle et gravitent en sourdine autour ce cette force naturelle imposée par Hildur Gudnadottir (Skulli Sverrisson ; Johann Johannsson ; Gudni Franzson), ce jeu puissant, religieux, achronique.
Bruno, Serge, Edwidge et Narcisse, que faites-vous là à l'Assomption ? Les mouettes sont plus belles sur les remparts malouins.
Hildur Nudnadottir 2009 "without sinking" label : touch records
quand on aime : esmerine; le mer, la nuit, tous les matins du monde... l'automne en août....
mercredi 11 août 2010
Marc Morvan & Ben Jarry
Un disque de chevalet revient sans cesse autour de mes inspirations depuis presque un an. Comme un ressac culturel, un énorme coup de cœur intime, une appropriation récurrente, je m’offre abondamment ce privilège précieux d’écouter les balades raffinées d’ « Udolpho », la collaboration acoustique de Marc Morvan (guitare, mots, voix..) et Ben Jarry (violon et violoncelle). C’est avec à peu près la même lumière que Nick Drake, que je distille à chaque écoute le spleen encordé de ces morceaux classiques, littéraires et celtiques. Cet album m’appartient, il n’est jamais très bien rangé quelque part.. si je pouvais familièrement l’emmener avec moi partout où je vais ….
Cela se passe à Nantes et gravite autour du collectif effervescence. Avant, Marc Morvan c’était 3 guys never in.. à peu près la même chose avec de l’électricité en plus. Ben Jarry pour avoir côtoyé des univers post-rock, apporte une légère progressivité dans les morceaux.
Cela se passe à Nantes et gravite autour du collectif effervescence. Avant, Marc Morvan c’était 3 guys never in.. à peu près la même chose avec de l’électricité en plus. Ben Jarry pour avoir côtoyé des univers post-rock, apporte une légère progressivité dans les morceaux.
Marc Morvan & Ben Jarry "Udolpho" 2009 label : baleine
quand on aime : this melodramatic sauna; nick drake; smog; cohen
jeudi 5 août 2010
Paul Weller
Putain de disque qui déchire grave sa mère….euh oui, à l’écoute de la nouvelles cuvée de Paul Weller, une tachycardie me bat les tempes et me laisse sur place, absorbé. Un brûlot de pop anglaise défile sans répit sur 16 pistes et 40 minutes chrono. De la soul dans les cordes vocales, de la jeunesse dans les veines (la même qui habite McCartney depuis à peu près toujours...est ce le prénom qui veut ça?
) et des remugles de The Jam dans le bulbe, transcendent ce nouvel album fraîchement fringué de son électro-psychédélique. Une cure de jouvence pour ce vieux teenager éternel en perpétuel rajeunissement. Je kiffe à donf…. « find the torch/burn the plans »…..
Paul Weller 2010 "wake up the nation" label : island
quand on aime : paul mccartney; steve winwood; rubber soul; jack bruce....
mardi 3 août 2010
Clogs
Clogs est un collectif que l’on range au rayon « musique nouvelle » ou « musique contemporaine » dans les bibliothèques. Chez les disquaires, les mêmes galettes sont mêlées à la pop indépendante (rapport au label). Ceci dit, la trame du groupe est classique (néo-classique pour les puristes adeptes de la secte deutsch grammophon) à tendance expérimentale.
Cette fois-ci, le nouvel opus de Clogs, par le biais de présences pop, touche le point culminant d’une pop-classique qui leur est rapidement étiquetée depuis des années. En effet, Shara Worden (My brightest diamond) offre sa voix extraordinairement lyrique (les disques de Clogs sont habituellement strictement instrumentaux) ; Sufjan Stevens contribue en sourdine à structurer les morceaux en chansons ; et enfin, quelques membres de The National (Mat Berbuger et Bryce Dessner) finissent sûrement à insuffler un air pop à « The creatures of the garden of lady Walton » .
D’une fraîcheur sans précédent, baroque et enlevé, les morceaux défilent dans une logique savamment construite sans aucune retenue. Clogs et The National sont hébergés par Brassland et principalement distribués en France par Talitres, un collectif bordelais au catalogue excitant. La pochette très "Douanier Rousseau" réalisée par Hvass&hannibal (qui a aussi réalisée les deux dernières pochettes des Efterklang, autre groupe expérimental néo-classique) est une excellente mise en image du son qui s’en échappe: mathématiquement naïf, fleuri et fauve, léger et grave à la fois, exubérant, symphonique, surréaliste et pédant, romantique, royal et mélancolique.
Pour finir et pour n’oublier personne, la tète pensante de Clogs est Padma Newsome, auteur-compositeur et multi-instrumentiste et ami d’étude de Shara Worden, collaboration concrétisée sous les plus beaux hospices.
Cette fois-ci, le nouvel opus de Clogs, par le biais de présences pop, touche le point culminant d’une pop-classique qui leur est rapidement étiquetée depuis des années. En effet, Shara Worden (My brightest diamond) offre sa voix extraordinairement lyrique (les disques de Clogs sont habituellement strictement instrumentaux) ; Sufjan Stevens contribue en sourdine à structurer les morceaux en chansons ; et enfin, quelques membres de The National (Mat Berbuger et Bryce Dessner) finissent sûrement à insuffler un air pop à « The creatures of the garden of lady Walton » .
D’une fraîcheur sans précédent, baroque et enlevé, les morceaux défilent dans une logique savamment construite sans aucune retenue. Clogs et The National sont hébergés par Brassland et principalement distribués en France par Talitres, un collectif bordelais au catalogue excitant. La pochette très "Douanier Rousseau" réalisée par Hvass&hannibal (qui a aussi réalisée les deux dernières pochettes des Efterklang, autre groupe expérimental néo-classique) est une excellente mise en image du son qui s’en échappe: mathématiquement naïf, fleuri et fauve, léger et grave à la fois, exubérant, symphonique, surréaliste et pédant, romantique, royal et mélancolique.
Pour finir et pour n’oublier personne, la tète pensante de Clogs est Padma Newsome, auteur-compositeur et multi-instrumentiste et ami d’étude de Shara Worden, collaboration concrétisée sous les plus beaux hospices.
Clogs "The creatures of the garden of lady Walton" 2010 label : brassland
quand on aime : Rachel's; Boxhead ensemble; Max Richter; Deaf Center; Efterklang....
King Crimson
Puisque nous sommes dans le progressif, il faut quand même, puisque j'ai avoué ma faiblesse, vous lâcher quelques mots sur King Crimson et la réédition 2009 de « In the court of the crimson king » que je viens d'acquérir et dont l'original vinyl, bouleversa mon adolescence. C'est aussi un aveu, celui des limites de ce style rebondissant d’autres groupes beaucoup moins accessibles pour moi qui venais de sombrer littéralement sur les très apaisés « I talk to the wind » et « Moonchild ». Le mellotron remplaçait le symphonique et les nappes n'en finissaient plus de s'étendre à l'infini. Laissant donc les grands 8 tonitruants (passage du "coq à l'âne") à la gloire de ce mouvement musical et de la pléthore de groupes qui surgirent alors, je gardais de cet œuvre à la pochette improbable, le planant, l'engourdissement et me dirigeais alors vers Barclay James Harvest, groupe qui fut progressif jusqu'à Octoberon avec les morceaux symphoniques de Wolly Wolstenhome, et Pink Floyd (atom herat mother & medley). Ce « chef d’œuvre troublant » et les rêves poétiques illuminés de Peter Sinfield, sont la première pierre jetée à l'histoire du rock pour une évolution musicale radicale, dont Porcupine tree par exemple garde le flambeau.
Toute cette retenue sur le style n'enlève rien à la passion que je voue à King Crimson dans son ensemble, sauf que « In the court of the Crimson King » a hypnotisé mes treize ans bien au dessus de n'importe quel autre disque. Aussi, le trouble est une nouvelle fois très présent avec des versions alternatives, étendues et instrumentales de « Moonchild » et « I talk to the wind » justement, et un DVD contenant 5 versions différentes de l'album intégral. Ce n’est pas une pub, juste un petit moment à moi que je dissèque, triture, passe et repasse, un rendez-vous intime pour un disque universel qui mériterait un roman à lui seul.
Toute cette retenue sur le style n'enlève rien à la passion que je voue à King Crimson dans son ensemble, sauf que « In the court of the Crimson King » a hypnotisé mes treize ans bien au dessus de n'importe quel autre disque. Aussi, le trouble est une nouvelle fois très présent avec des versions alternatives, étendues et instrumentales de « Moonchild » et « I talk to the wind » justement, et un DVD contenant 5 versions différentes de l'album intégral. Ce n’est pas une pub, juste un petit moment à moi que je dissèque, triture, passe et repasse, un rendez-vous intime pour un disque universel qui mériterait un roman à lui seul.
King Crimson 1969 "In the court of the crimson king " label : island
quand on aime : barclay james harvest; moody blues; procol harum; les grands disques...
dimanche 1 août 2010
Procol Harum
Un album pour mettre en musique ce travelling arrière huileux de mes vieilles croutes et le pavé musical dans lequel je suis plongé en ce moment ("rock progressif" d'Aymeric Leroy). Quelques labels cartonnent dans la réédition, Rev-ola ou Salvo ici, peut être les dernières armes pour revigorer l'industrie du disque, via quelques nostalgiques comme moi. Il n'empèche, je suis faible et je craque sur quelques unes d'entre elles, les rééditions anniversaires de King Crimson, et ici Procol Harum avec la pièce maîtresse de sa discographie (selon les critiques) "Shine on Brightly". 1968, le proto-progressif fait rage depuis la défragmentation du rock de Rubber soul. Les morceaux déstructurés incorporent le jazz, le classique et le psychédélisme pour un mouvement musical devenu obsolète, mais qui est toujours là (chronique sur Mothlite 2009). L'émotion est toujours intacte, palpable, inaltérable.....du moins en ce qui concerne la musique... pour la peinture je reste très septique.
Je ne sais pas quelle pochette est sortie à l'origine, mais ma préférence va au buste vert, l'autre fait très Santana.
PROCOL HARUM 1968 "shine on brightly" label d'époque : fly records label de réédition : salvo music
quand on aime : moody blues; barclay james harvest (70's); king crimsom...............
Toile perdue
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Thomas Köner 1993
La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...
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