mardi 29 janvier 2013

Panda Bear



J'ai beau avoir une aversion particulièrement tenace avec les Animal Collective, je reste quand même attaché à quelques morceaux, à quelques idées loin de leurs extravagances vocales tralalatélétubies Beachboyardes. Il y a une pièce de l'un d'entre eux que j'écoute très souvent et qui n'a pas grand chose à voir avec le collectif. Panda Bear tient son premier album seul alors que le groupe cartonne partout, « Young Prayer ».

Une grande pause thérapeutique pour l'Animal, des douleurs, un drame personnel, un disque introspectif, totalement intime et géré seul. C'est leur label à eux qui héberge cette escapade, Paw-Tracks.

Grande simplicité, comme la pochette, acoustique, introvertie et étourdissante, divagations sentimentales, ce disque là est mon rescapé du collectif. Même les albums suivant de Panda Bear me laisseront de marbre. Un disque très rare pour un trip torturé.

L'américain Noah Lennox continue de grossir la discographie du buzz-group Animal Collective, il habite Lisbonne et son dernier album solo en date est « Tomboy » 2010. Rien à voir avec l'émotion de « Young Prayer ».
Un moyen de se réfugier et de faire un pieds de nez à l'animal collective.



Panda Bear 2004 « Young prayer » label : paw tracks.





Je ne triche pas.. ces billets officieux sont des choses rares et particulières dont je veux vous faire partager, et je fayotte pas :D.. vous l'envoie ce soir.

BONUS 1

lundi 28 janvier 2013

Five Horse Johnson


La gueule de bois arrive au point zéro d'un compte à rebours au fil duquel les degrés fondent lentement, comme une distillation inversée.C'est ici que le remède s'impose pour compenser la perte.
 
Sur la pente ascendante, se sont des chemins poussièreux de bourbon qu'il faut franchir.
Un album pour tiser, pour grimper le gosier sec, gravir les échelons, les mètres de bière...
Quand on aime ZZ TOP en plus rural..une petite nouveauté qui chlingue.


Five Horse Johnson 2013 « The taking of black heart » label : small stone



samedi 26 janvier 2013

Paul McCartney 2005




Dimanche 27 janvier : Hangover sound
Grand jeu sans frontière des bloggers mangeurs de disques
5eme édition
C'est pas la messe, c'est pas du bronze, c'est pas du marbre... c'est pas du toc, c'est pas d'la tarte, c'est pas donné, c'est pas d'l'amour non plus... mais alors qu'est-ce que c'est... je vous l'demande... bah, c'est une grosse gueule de bois! (Dimanche matin enclume, ça craint, un disque pour soigner les gueules de bois.)



Dans mon armoire à pharmacie, il y a des disques de Paul McCartney, un en particulier. Le dimanche, alors que le troupeau est rappelé à l'ordre par les cloches, je sors du cageot avec les cheveux lourds comme la lune, des poils qui ne sont pas à moi. J'ai encore ces cris de joie, ces sourires de baleines aux haleines sucre de canne de la veille. Des mains sur l'épaule, des discussions utopiques, des aveux en aparté, des regards qui en disent long. Une longue descente dans le grisé.
Paul a 64 ans quand il sort « Chaos and creation in the backyard », "When i'm sixty four", c'est ici, son plus beau disque. Comme si un jour il avait pris rendez-vous avec lui.

George Martin lui présente Nigel Godrich. Jamais personne ne lui avait parlé comme ça, bousculé, Paul adore, il jouera de tout, comme en 70 et 80, jusqu'aux tubulars bell d' « English tea ». Tout remettre en question, comme un dimanche matin d'enclume, la gueule percutée par un bulldozer, la pantoufle caterpillar.
 
Cette fois-ci l'insolence n'est pas pour l'icône. Il est confronté à la franchise, malmené, il sortira le meilleur. Pour la première fois depuis les Beatles, Paul aura la voix de son age, l'intimité qu'on lui veut, il assumera le temps dissimulé, les années condensées, amassées, il va cesser de se faire passer pour l'éternel jeune homme. Une pause à la gaudriole crane, la noblesse d'un jeune homme qui a vieilli. Du coup, le disque n'est pas sombre, mais mélancolique, nostalgique. La preuve, la guitare sur « How kind of you » est la même que sur « Paperback writer ». Certaines mélodies (« Too much rain ») ont le sourire de « We can work it out », « Yesterday » « The long and widing road », « Maybe i'am amazed ».. du romantisme Polo à l'état pur en nappes fantomatiques trainent sur le mur de cet album. « Jenny Wren » a les ailes du « Black bird ». Jenny en pastille Rennie pour l'estomac. « A certain softness » berce mes sténoses avec son paracétamol slow. Des arabesques mélodiques jamais égalées, de la dentelle harmonique. Un sachet de smecta pour neutraliser les acidités, « Riding the vanity fair » quel breuvage doucereux. Une plongée dans l'intime, loin du brouhaha de la veille, des airs surannés comme il aime, mielleux « honey pie ».
 

Tous ces médocs me soulagent, je regarde à travers la fenêtre, cette mini-cour face à la salle à manger. Des visions grises, Michael le frangin qui capte en clichés, Liverpool.



Quelle gueule de bois !!

Un citrate de bétaine pour mon lobe hépatique... merde, y'en a plus.. tant pis je vais faire bouillir un citron et boire cette infusion.. « English tea ».. limon.

Dommage pour ceux qui assistent à mon apparition post-matinale, je mets pour la énième fois « Chaos and creation in the backyard »..oui je sais, encore et encore. Mon armoire à pharmacie est vide. Je ne participe pas à l'essor charognard des industries pharmaceutiques.. il y a juste ce disque pour moi.

Lustral, de l'aspirine à prendre par les oreilles. Tellement familier ce chant, si rassurant, je tiens debout, miracle, j'ai honte, pourquoi infliger une telle souffrance à la mémoire de nos cellules ? Le cytoplasme bat les tempes, je prendrais bien une Mc Ewan's !!!

« Follow me »....... allez, j'ai des stouts plein de frigo....



Paul McCartney 2005 « Chaos and creation in the backyard » label : mpl

Tout le monde a déjà Chaos !! alors prenez le temps de regarder cette heure de grande maitrise artistique.....



jeudi 24 janvier 2013

Blind Faith




Grand jeu sans frontière des bloggers mangeurs de disques
5eme édition
Les disques, c'est comme le vin, des années avec, des années sans... mais que se passait-il l'année de votre naissance? (Un choix discographique de cette année-là.)
Vendredi 25 janvier : Happy Bithdyear

L’embarras du choix pour cette année charnière, une montagne de disques de grande qualité. Mon choix, Blind Faith, groupe éphémère, mais sommet musical :


Une bouffée d'oxygène pour ceux qui croyaient les Cream disparus. La voix de Jack Bruce est sublimement remplacée par celle de Steve Winwood. Comment peut on chanter le blues placé aussi haut ? Eric Clapton quant à lui passe son temps à se fondre au milieu de protagonistes plus prestigieux les uns que les autres. C'est pourtant lui épuisé, qui lâche l'affaire et se réfugie pour cogiter et tirer les leçons des fulgurances de Cream. Une autre lueur éreintée sortant d'un trafic flingué le rejoint, Steve Winwood avec qui il commence à gratter, écrire. Deux demi-Dieu verront alors débarquer un autre rescapé aux peaux tendues Ginger Baker. Des semaines à mijoter, à approfondir des noirceurs, à filtrer des fatigues pour voir surgir les chansons du diables, jamais autant de pépites sur un même disque. La fulgurance définitive après laquelle plus rien ne sera comme avant pour eux. Comme s'il avait fallu passer par là pour trouver l'apaisement et l'ouverture sur d'autres carrières. Va quand même falloir un bassiste. C'est chez les prog Family, au bout de huit semaines de travail que le trio allait piocher, Rick Grech. Et là mes frères, une véritable bombe épique et ponctuelle va naitre, surgir des flammes comme jamais. La vraie quintessence du blues rock dans ses formes les plus incandescentes et féminines. Le jeu de Baker est à se tordre, les guitares viscérales, la basse salope et la voix immensément divine.
1969, Polydor et Atlantic se percutent devant cette réunion de titans. Si le bassiste est affublé d'un charisme timide, Baker lui, complètement cinglé prend son rôle puissamment et balance, lors de la tournée qui débute illico, un « Under my thumb » épique qui va foudroyer les milliers de hippies qui se précipitent devant Blind Faith. Il avait en studio, phagocyté l'énorme jazz-rock africain « Do what you like ». Clapton lui montre ses incisives au meilleur de sa forme, tandis que Winwood n'en finit plus de monter aux cieux avec un chant totalement habité. Buddy Holly offre son fantôme injectant à Clapton l'idée lumineuse de greffer un manche de Stratocaster sur un corps de Telecaster, permettant une boucle hypnotique à ses riffs (« Well all right »).
Des prises énormes (la version Deluxe  confirme), « Hey Joe » qui split, la planète entière qui s'astique, un quatuor satanique quasiment sexuel, une pochette (les rééditions gardent l’originale) qui dérange mais qui ne sera qu’occasionnellement interdite (contrairement à « Electric Ladyland » la même année), des allusions Christiques (« Presence of the lord »), les mecs sont pompés jusqu'à la moelle pour une autre fatigue, juridique celle-ci. Clapton finira par se réfugier près de Lennon pour sa tournée Toronto et le Plastic Ono Band. Winwood avec sa voix stratosphérique exigera de multiples prises pour un disque quasi live.
Tout ça en quelques mois, un instant unique dans l'histoire du rock, aggloméré compact.
Toutes les chansons de cet album sont des pièces uniques, comme s'il s'agissait d'une compilation. Elles seront d'ailleurs reprises sans cesse pour les sessions live respectives... « Presence of the lord »... « Can't find my way home ».. et « Sea of joy ».. je mets un genou à terre à chaque écoute de celle-ci. Basique, géniale, Am, D, puis E et cassure en A et E pour garder la ligne.... pour la voix, faut demander à Steve de venir chanter. Exactement la musique qui me rend cinglé, à croire
1969, année sextraordinaire, d'une grande richesse culturelle :D..grand cru.




Blind Faith 1969 « Blind Faith » label : universal






mercredi 23 janvier 2013

BULLE

J'ai pris beaucoup de plaisir aujourd'hui à voir de tout, et surtout des tonnes de disques retournés pour chercher des bulles :D
Pis c'est pas beau tout ça ??











Et les bulles de champagne alors !!!! bah c'est pour moi..Tchin à tous...

mardi 22 janvier 2013

Polnareff 81






Grand jeu sans frontière des bloggers mangeurs de disques
5eme édition
Mercredi 23 janvier : Bubbles cover
 
C'est le jour des enfants, avec ma petite dernière, quelquefois, nous cherchons les papillons sur les pochettes de Barclay James Harvest. Allez, ma princesse, en l'honneur de « l'art du disque » et d'une après-midi à buller, on change de thème et on part à la recherche de bulles. (Une pochette de disques avec des bulles dessus.)


Ma carcasse est lourde, mais mon cerveau est une bulle de savon, "je fais le tour de la terre, avec des gouttes d'illusions... je me faufile, attention aux épines... quelque chose dans les nuages. Et pourtant j'ai ma vie dedans, et j'ai peur qu'on crève mon cœur sur des fil barbelés".
Quel acte plus sensuel qu'une fille qui souffle dans un rond dentelé pour faire s'envoler une bulle de savon, son haleine emprisonné dedans près à faire le tour de la terre en effet papillon.

Y'a des bulles sur la pochette, dans le texte et dans l'idée. Minot, j'en avais marre aussi de lire des trucs moches dans les journaux, qu'on me dise ce qui est laid ou ce qui est beau. 1981, 12 ans, « Radio » à la radio. Une grande découverte, même si je flânais souvent avec le 45T de « Holiday » avec sa pochette sublime et la nouvelle moumoute de Poldo. « Holidays », quelle efficacité pop rarement entendu par ici.
Bref, la radio envoie notre exilé fiscal préféré de l'époque. Merde, où sont les filles bronzées en photo ? Les « Tam tam » résonnent aussi sur les onde mégahertz. Et moi je reste avec mon enregistreur K7 où il faut le silence complet dans la chambrée pour capter les chansons du stop ou encore consacré à Polnareff. Le reste est une longue plongée dans sa discographie complète, 45T inclus, avec la ferme idée d'avoir touché un grand génie de la chanson. S'il est un musicien de génie, Polnareff prends des textes, Delanoé, Dreau, Grosz etc. Mais le jazz, la soul, le funk, le rock, le disco et surtout la pop sont dans ses gènes.
« Bulles » est installé dans mon disque dur virtuel (on est quand même en 1981!!). Les balades faciles et efficaces cartonnent, « Elle rit », « Je t'aime », « Joue moi de toi » et « 365 jours par an ». Puis les méga tubes, « Tam-tam », « Radio »... ouaih mais voilà, Poldo est coincé entre les charts et son art. Dedans la bulle, il gronde une chose immense « La tosca » à travers laquelle il place toute son envergure, le progressif, la mélodie, le génie et surtout sa voix de soprano pop insolente. Il y a aussi « Bulle de savon » qui termine l'album sur un morceau grave et progressif, vif et inventif.

Et je me souviens d'avoir laisser les hits aux ondes et prendre pour moi cette extraordinaire Tosca et cette bulle de savon comme un zeppelin gonflé à bloc qui allait m'emmener sur les terres de la pop fantastique. Déjà chiant à l'époque, je fuyais les buzz hertziens, je me suis rué dans ce disque complètement percuté par ces deux instants uniques.
Vous connaissez une chanson aussi farfelue et musicale en France que « Où est la Tosca? »?
Quelle coïcidence, il paraitrait que c'est l'année Bowie avec son grand retour pour mars, et l'année Polnareff sur la toile. Je vous file du poldo depuis quelques jours, ce disque pour le thème est choisi depuis des semaines... , je vous l'envoie, écoutez d'urgence « La tosca » :D

Un son, des synthés, des muscles, du cliché, des hits, les années 80 qui débutent, facile comme sa voix, un talent au service de variété, une de ses plus grosses ventes, un grand retour avant le vide discographique (plus que 2 Lp à venir) , c'est Michel Polnareff en 1981. BULLES


Michel Polnareff 1981 « Bulles » label : epic




dimanche 20 janvier 2013

John Lennon 70




Grand jeu sans frontière des bloggers mangeurs de disques
5eme édition

Lundi 21 janvier : Protest album

C'est aigre un lundi, on se braque, l'humeur amère à reculons, une grosse envie de râler, de crier... de l'intérieur, et pourtant on y va quand même. (Vite! un protest album pour communier...)


Le Plastic Ono Band est né afin de bâtir un protest groupe immuable, au sein duquel n'importe qui pouvait venir jouer. L 'année même où les Beatles explosent, Lennon ne voulait plus se retrouver coincé dans un format figé, un quatuor. Plus aucune contrainte, revendiquer et chanter en tant que tel. Les Beatles était une souffrance terrible sur la fin. Ici, du brut, du Lo-Fi, finies les prises interminables en studio pour accoucher d'un Sergent Peppers pimpant. Des Bed-in pour crier, un docteur pour hurler. Ici, à cet instant précis, tout ressort, un comédon qu'on ravage, du pu jusque dans la gorge. Les cris sur « Mother » ont mis tout le monde d'accord. On traine l'enfance interminablement, à s'arracher la gorge. La voix au service des émotions.
La rupture avec son frère scarabée a plongé Lennon dans un vide sidéral dans lequel il est allé fouiller et ressortir ses blessures. Le docteur Arthur Janov est venu spécialement en Angleterre pour panser les cicatrices du Beatle au plus mal.
De son côté, Paul au fond lui aussi, s'est rué sur le travail, l'amour de la musique et sort aussi sont premier album solo, tout comme George et Ringo. Chacun sa méthode.
Revivre les souffrances de sa naissance pour purger, curer et réapprendre à vivre. Regagner le ventre de sa mère en prenant les sens à bras le corps.
1970, Lennon accepte la présence de Klaus Vorman, Clapton et garde avec lui son autre frangin Ringo.
« Plastic Ono Band » est un chef d'œuvre vocal, avec un piano instinctif qui pleure. Lennon n'était pas un virtuose au clavier, et pourtant, « Love » est à tomber "Isolation" aussi. Juste une ambiance lacrymale sur les touches. Ringo quant à lui dépose sa simplicité et son toucher sur le cerveau de Lennon, léger et ambiant, lui aussi est au plus mal. Clapton, une fois encore parmi quelques cadors se fait discret, pas moins que Spector censé produire l'album... à distance. Personne ne l'aura jamais vu.
C'est donc Lennon qui gère tout, les bande-son sous le bras. Il a tout juste 30 ans, un tournant dans sa vie.
« God »..la souffrance dans laquelle on nait, avec le piano gospel de Billy Preston, « Mother », la souffrance qu'on lui connait, « Well well well »..la colère.. « Working class hero » la souffrance des classes ouvrières.... protest album par excellence. Douloureux, terrible, on ne sort pas indemne de ce disque... même après 1000 écoutes.
C'est chiant les lundi, on a envie de hurler à la face du monde. Vomir nos douleurs.
John Lennon 1970 « Plastic Ono Band » label : apple.




James Yorkston and Friends 2025

  L'ombre pyramidale s'allonge sur les asters. L'aulne au dessus de ma tète a déjà montré ses chatons avant de pioncer pour quel...