dimanche 20 janvier 2013

Harry Nilsson / Randy Newman


J'ai découvert la discographie de Randy Newman il y a très peu de temps, des airs de Beatles flirtant avec Elton John, Al Stewart ou Billy Joel. Ses cinq premiers albums pour le prix d'un disque, une aubaine dans la caisse d'occas, du coup, j'ajoute en bonus cet hommage 70, Harry Nillson meets Randy Newman. Nilsson, vous savez, la voix extraordinaire qui fit chavirer la planète entière avec son « Without you » en 1971.
Sa voix ici est contenue, maîtrisée avec intelligence et dévotion. Randy Newman est au piano, le meilleur de ses compositions. Deux talents, deux amis, un bel hommage rempli de connivences intimes et d'amour de la chanson.
Randy Newman, c'est des ballades piano, de la chansonnette de cabaret, de la joie jazzy, de la fraicheur poétique et un engouement pour une gaité légère.
Est ce rencontre qui électrisera Nilsson avec « Schmilsson » un an après ? Ceci dit, « Nilsson sings Newman » est une bien belle récréation pour tout le monde, un opus de grande classe. Idéal pour se ressourcer devant la cheminée, prendre des forces, avant d'attaquer le séminaire des fadas :D

C'est avec cette sucrerie dominicale qui réchauffe chaleureusement que je voudrais remercier Jimmy, The boss of GJSF et le CMD, et tous les participants pour... tout à l'heure :D

Harry Nilsson 1970  « Nilsson sings Newman » label : réédition 2000 buddha records
http://www.discogs.com/artist/Harry+Nilsson
http://randynewman.com/
http://fortheloveofharry.blogspot.fr/2007/03/nilsson-sings-newman-1970.html








David Fenech


 
Le parcours de David Fenech est labyrinthique, comme sa discographie et sa musique, d'étroits couloirs sinueux, glauques et primaires. Tantôt tribal, tantôt joyeusement délirant, « Grand huit » se joue de nos formats classiques. David Fenech est chroniqueur musical, possède son label , Demosaurus, et travail à l'Ircam, ce qui explique l'approfondissement sonore expérimental de son jazz rock improvisé. Sa musique est robotique, il est aussi électronicien.
On démarre sur « Petit huit » qui ressemble à un doux délire funky de Kim, l'autre français libre.
« Confieso que he vivido », comme un miaulement humain, est une recherche sonore au beau milieu de paroles capturées à la façon de Dominique Petitgand.
« Mister master » est une élucubration de tuberculeux, les expectorations sont aussi grasses qu'Alvarius B, façon cabaret Tom Waits.
La folie touche à son comble lors du « lacher de luciole »...une douce injection qui commence à faire son effet, un manège perdu et interminablement toqué.
David est cinglé, autant que le Père Ubu, la preuve, « Boeuf bourguiba / opera en toc » embraye avec un blues ubuesque. « Jaune d'oeuf » émeut dans sa joie ronchonneuse même si la camisole xylophone nous couvre les paupières.
« Le petit soleil » a la même voix qu'Ignatus ou Flop.. encore d'autres fous joyeux de par ici, sur une musique qui sonne comme « La fosette ».
« Grand huit » nous ramène à la vie debout, avec ce formidable déhanchement funk torride.
« Solaris » dramatique et « Heeels » irréversible, c'est un bidouilleur habité. « Coralingo »... « Love that feel », ce mec est aussi dingue que Daniel Johnston, ou Danny Cohen, sa vision sonore déglinguée.

Expérimentations, esprit punk, liberté foutraque sombre, David Fenech est un casseur de portées, un brouilleur de format, il neige des flocons fluorescents sur cette pochette surprise qui est le fruit de cette arbre fushia devant lequel je me prends à revenir très souvent, pour contempler la folie d'un asile d'artistes libres. D'ailleurs il a collaboré avec Ghedalia Tazartès qu'il héberge sur son label, mais aussi Rhys Chatman, Sébastien Roux, Pascal Comelade, Gong, Jad Fair, le trompettiste Jac Berrocal, Klimperei le groupe bricolo des révolus nantais Collectif-effervescence.
Tout ceci explique cela, sa liberté, ses ouvertures a bâtir un album cubiste et fauve avec une touche de naïf cauchemardesque.
« Grand huit » est un disque large, sans barrière aucune. Une pilule acidulée qui plonge dans le coma ultra décalé, un trip coloré.


http://davidfenech.fr/wp/

vendredi 18 janvier 2013

GJSF BMD 5


Eh ouaih, un an que Jimmy & co a lancé ce grignotage de disques inter-planétaire.. une année commence, la saison 2  :D
Les fadas sont dévoilés ici.

à lundi

mercredi 16 janvier 2013

The Alvaret Ensemble



 
Théorème de Pythagore, interjection et collision d'ensembles, deux droites parallèles coupent une rosace à compas.. et la rose des sables se déchire sur les points cardinaux. Thalès cathédrale et lemme en corollaire flasque, les additions se multiplient. Tout construire sur des règles.
 
La tour Saint Jacques à Paris exhibe ses cotes sur des principes impairs. Aucun angle droit, aucune mesure paire, rien n'est d'équerre. Ce monument aux niveaux gauches est unique au monde (comme ma tour à moi). Même les marches en colimaçon se moque du rapporteur. Comment créer un mythe, défier les lois cartésiennes ?
Greg Haines, Jan et Romke Kleefstra (proche de Machinefabriek), Sytze Pruiksma, Nils Frahm, Sytze Pruiksma, Peter Broderick... sont tous des éléments chimiques purs, des faiseurs d'ambiances à ériger des tours transperçant l'horizon. La jonction de ces humbles paysagistes est un séminaire artistique improbable. Un fantasme, une toile à atteindre.
Et pourtant l'auberge Denovali a convoqué cette nouvelle génération expérimentale, défiant toutes les lois mathématiques, contournant tous les théorèmes. Cette intersection là est un phénomène biologique où tous les éléments ne font qu'un.
Food défiait déjà les grands cerveaux, The Alvaret Ensemble propose une nouvelle désobéissance, une autre interjection lumineuse en superposant le piano, le violon, les percussions, des effets, le cuivre (d'une extrème finesse) et des textes psalmodiés, comme sur Winter Family. Rien ici n'est mathématique, prévisible, la première expérience collective de The alvaret ensemble est un paysage impressionniste sans explication possible, un instant unique gravé, diffusé très très loin d'ici..personne n'en parle.. peut être est ce une menace blanche fantomatique .. peut être je l'ai rêvé.
 
 



The Alvaret Ensemble 2012 « the alvaret ensemble » label : denovali
http://greghaines.wordpress.com/2012/03/12/alvaret/
http://romkekleefstra.blogspot.fr/
https://soundcloud.com/#denovali/the-alvaret-ensemble-eac
http://www.denovali.com/thealvaretensemble/









lundi 14 janvier 2013

Sissoko - Budd



La musique est proche de moi, chaque instant, elle me longe, immuable. Jamais elle ne me lâche, collée, agglutinée, telle une sauvageonne qui m'accapare à perte de vue. Une amante. C'est un casque, un air, une mélodie ou un souvenir, une touche ambiante, un son, une parole, une langue et un souffle à l'oreille, c'est une chose virtuelle qui me flatte l'âme. Il m'arrive même d 'écouter onduler le silence. Je marche toujours avec elle accrochée à mon bras, intenable et indécente. Les êtres fantômes qui m'entoure en bipèdes zombies, sont misérables.
Elle me dépose à un endroit précis, cerné de muse et de spleen, je deviens égoïste et ne suis plus moi, je suis à ce point exact avec l'émotion précise impressionniste.
Je ne suis pas musicien, je ne la tiens pas entre mes doigts telle que je la conçois. Elle m'injecte uniquement. Un jour je prendrais les armes ? j'aiguiserai les accrods mineurs.
De n'importe quelle humeur elle est là, petit chant tribal en vaste symphonie, sous d'autres habits, une autre coiffure. C'est la même, c'est la mienne. Elle se déguise. Solennelle ou légère, brasier ou tendre baiser sur le nez, je veux errer sur les chemins et qu'elle sache que je suis pénétré à ma façon. Il m'arrive même d'être jaloux, peur qu'elle ne s'échappe de mon casque, que je l'écoute un autre jour avec la magie abîmée.

 



Je découvre deux chefs-d'œuvres bouleversants en même temps, l'un sable chaud, l'autre vallées enneigées, déboussolé, paumé, chaud et froid. Deux traditions, deux façons différentes de faire chanter les cordes.. violon, kora... sud ou nord... rien n'y fait, la musique est une histoire d'amour. Ces deux disques là sont la même chose, juste mon cerveau est géostationnaire.
Je reste sans voix auprès de ces deux disques qui ne déclenchent chez moi, que des émotions.



Harold Budd 2012 « Bandit of stature » label : darla
http://haroldbudd.com/
Ballaké Sissoko 2012 « At peace » label : no format
http://www.noformat.net/album-sissoko-at-peace-32.html






samedi 12 janvier 2013

Lau nau


Laura Naukkarinen est une virtuose celte voguant près des côtes de ses terres natales la Finlande. Son récent refuge chez Fonal est une bénédiction artistique entourée par les eaux, sur lesquelles viennent flotter des cordes claires. Cette fille est folle, libre et sa langue un véritable chant d'agace-pissette. Si les vikings ont navigué autour de sa presqu'île, elle en est la luciole guidant les naufragés. Jamais elle n'a été aussi pure, aussi biologique, même si « Kuoleman tappajan kuolema » va flirter avec ses glissements modernes syncopés, sa houle devient gonflée dans la plus écumeuse des séductions. De petits délires vocaux font de ce disque bleu un mini opéra celte de sirène des bois.
La tempête est toujours ponctuelle et Lau Nau revient à la douceur de son littoral, de ses fjords d'où l'on contemple la mer d'huile qui berce chaque coque.
Lau Nau est une petite fée indomptable, un ange des littorales glacials. Chaque note acoustique est un feu follet volcanique qui nous pique la peau, un folk scandinave à grand coup de cymbales et d'arpèges chaleureux. Le dernier morceau est un aveu, elle ne connait pas la vérité des âmes, elle s'évapore dans une nébuleuse d'anticorps qui nous immunise à vie. Un instant magique, avec toujours ce design cartonné à bague de Fonal.



Lau Nau 2012 "Valokiukkanen" label : fonal
http://www.launau.com/lau_nau.html
http://www.fonal.com/pressmaterial_launau.php
https://soundcloud.com/#launau
https://soundcloud.com/#fonal/sets/lau-nau-valohiukkanen





jeudi 10 janvier 2013

Townes Van Zandt 69


Il est beaucoup plus facile pour moi de mettre sur laplatine un album de Townes Van Zandt qu'un Dylan par exemple. Du moins à n'importe quel moment de la journée. Il est le gars qui balaye ce qui me freine chez Dylan, et l'emporte vers la country carrée de Johnny Cash.
C'est pas clair ? Bon, en gros Townes Van Zandt incarne à lui seul ce que j'aime chez Dylan et Cash, une country songwritée, avec comme mot d'ordre les balades tranquilles, le pondéré.
Mickey Newbury le découvre dans un bar, c'est le début d'une discographie merveilleuse de trente ans. La cuvée éponyme de 1969 est celui que j'écoute le plus, une homogénéité, des chansons imparables, un disque parfait... et puis « Fare thee well, Miss Carousel » fait mouche, entre autre.
Il est précieux d'avoir quelques opus de ce troubadour américain pour se laver le cerveau. Un Nick Drake outre-atlantique.



Townes Van Zandt 1969 « Townes Van Zandt » label : domino 2009.
https://townesvanzandt.com/








En bonus la reprise de Nacho Vegas que je vous ai présenté il y a qq semaines.

James Yorkston and Friends 2025

  L'ombre pyramidale s'allonge sur les asters. L'aulne au dessus de ma tète a déjà montré ses chatons avant de pioncer pour quel...