J'ai l'attache parisienne et la
confidence champêtre, tout près de la queue de vache. L'intimité
est telle qu'on dirait un souffle murmuré à l'oreille. Isolement,
tout faire soi-même, vivre à l'écart, une liberté vertigineuse.
Je suis allongé et j'écoute, il me semble tout savoir au fond, mais
entendre les notes répétitives me soigne. Impossible de bouger.
La radio néerlandaise s'est emparée
de cette audace artistique. Jorane, Hildur, c'est la violoniste
Colleen qui retient tout mon souffle cette fois-ci. Des trois cordes
graves, la française s'octroie la liberté de jouer un instrument
différent pour chaque morceau. Un talent d'envergure.
500 copies, une douceur hypnotique, une
pochette vultueuse de dentelle jaune vieillie sur un flan de belette.
Mort aux vaches, un mythe, un label de disques précieux. Colleen,
pas un disque depuis 2007. Juste avant il y a cet instant de grâce,
à l'attache parisienne au beau milieu du quartier chinois « The
thumb piano song ».
Colleen 2006 « Mort aux vaches » label : staalplaat
http://colleenplays.org/