jeudi 23 août 2018

Charles Trenet 1955 / Nat King Cole1946





C’est con, désaxer ainsi des axes, embrayer et rayer de la carte l’Atlantique, arpenter la Route Nationale 7 sous un soleil radieux au son joyeux d’un Trenet comme il se doit, et d'un coup d'un seul se sentir happé par un autre mythique,  trainer sur la route 66 sans avoir pour autant quitté des yeux la ligne blanche des grands classiques.
Les ondes se brouillent, du graillon dans la tuyauterie, l'autoradio aussi fait des bonds et des soubresauts, impact des dos d'âne et Trenet se change en Nat King Cole. Ma belle deux-pattes Dyane vermillon se gonfle les flans pour une plastique Ford Torino orange. Bordel, qui de l'une d'entre elles? Mother Road sur la Route des Vacances et vice versa.
Le soleil est devenu aride, 7 en 66, 55 en 46, Charles et Nathaniel sur la même route passant de Moulins à Albuquerque, tout se mélange, Roanne, Chicago, Santa Monica ou Menton, dans quel sens je suis, départ ou arrivée, le temps s’arrête, je suis en partance vers quelque part. N'importe où, où les petites membranes des portières crachent au fil des paysages des chansons légères qui chantent des traversées.

Nat King Cole 1946 "Route 66"
Charles Trenet 1955 "Route Nationale 7"






 

1 commentaire:

DevantF a dit…

C'est aujourd'hui que je me retrouve aussi dans ce recul dans le temps. Lecture des mémoires de Churchill pour les confronter à G De Gaule. Mis de côté Costello, trop présent ;-) Et tu m'as donné envie d'ajouter le Nat, pas bête comme approche... Allez, je retourne aux années 30 écrites en 50. Pour que la musique accompagne ma lecture. Ciao Amigo

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