C’est ma came ça, j’ai beau batifoler dans les bacs, fouiner
et farfouiller à tous les râteliers, kiffer des tonnes de trucs très
sincèrement, dès que j’entends ce genre de musique, plus aucune question ne
vient titiller mes arrières pensées, j’ai le chibre zeppelin.
Ça roule de source, ça fendille la charpente et lime la
trognasse, même pas besoin de chausser du croco ou de vêtir la chemise épaisse
qui schlingue pour être crédible. Je
touche du bois et me laisse bercer par le énième album de la fratrie « Doobie »
Robinson côté Chris.
Chris
Robinson brotherhood 2017 « Barefoot in the Head » label : silver
arrow
Complètement à côté de la plaque,
j'ai tout d'abord confondu dans mes souvenirs Real Estate et Blue
States me demandez pas pourquoi et je ne pense pas que cela ait une
quelconque ressemblance avec un décalage générationnel, voire
d'age plus ou moins tassé. J'ai été honteusement trompé par la
présente commune de « State ».
Puis à l'écoute de cette formidable
collection de chansons pop aérienne et synthétique, j'ai tout de
suite projeté mes rêves musicaux sur le sol britannique. Sans
aucune question de mon cerveau embrumé, je n'ai pas eu le moindre
soupçon New Jersey, la provenance de Real Estate. Je me demande même
si cet Atlantique flottant en plein milieu de mon casque ne gâche
pas un peu le goût du plaisir …. pas la même écoute ni le soleil
quand je me suis éloigné de l'idée d'un autre Shack.
Bref, tout faux, mais ceci dit, rien
n'enlève la belle sensation d'un album agréable, même s'il ne va
pas faire effondrer mes étagères. Une découverte donc, une
correction, et un hymne brita... euh pop made in States avec ce petit
bijou « Darling ».
Quel drôle de nom ce disque, un rituel
à condition que le contentement soit au rendez-vous, que l'idylle de
peau se soit bien passé avant de lâcher la taffe au pieu ou ailleurs.
Qui fume, le contenté, le patenté ?
le fumeur tout simplement, à moins que les deux haleines ne soient
toutes chargées de nicotine et que les plèvres inférieures eut été détendues
comme il se doit... et que les draps s'en souviennent encore.
Bref, toutes les campagnes de
préventions auraient presque un arrière goût de ne pas y aller au
charbon, au casse-pipe. Et pourtant, bientôt les 20 tiges pour 10 boules, ça sent
pas le gang bang à l'envers ça ?? ..
Et au pire y'a la cigarette
électronique pour sex appeal ??
Je suis immédiatement envoûté par
cette musique slow-corps, l'acoustique des peaux, attractions des
harmonies avec en fond une guitare éther altérée refroidissant légèrement
l'odeur d'humus en étuve, 37°C à suffoquer., Celsius sans jeu de mot.
Langoureux, lancinant, épanoui, comme le
son d'un corps las et lourd et vice versa. La guitare résonnant
comme le monochrome de la pochette goudron. La lumière est encore
éteinte, on cherche son briquet pour allumer, en vain.. voilà, je vais le
prendre ainsi, un son suave et sensuel de folk à écouter dans le
noir, je la fumerai plus tard, j'ai juste l'envie des volutes et de
la chair encore battue par nos membres passés à tabac.
Cigarettes After Sex « Cigarettes After
Sex » label : partisan
Apothéose progressive comme une blue
note ancestrale déposée sur le rouge psyché du rock incandescent
en mutation. Du blues au jazz, un demi ton et tout change, du rock au
psyché vers le prog et les grands huits du coq à l'âne....
Nous ne sommes pas loin ici de la
perfection.
Steven Wilson devient au fil du temps
le maestro, la référence du genre, mais lequel, tout s'équilibre à
travers tous les styles. Certes sa patine est palpable, mais rien ne
patine chez lui et l'envergure est de mise.
Il a pour mission depuis plusieurs
années de prendre en main le son renouvelé des plus grands disques
progressifs de l'histoire, lui qui rechigne un poil à l'idée qu'on
lui accole cette étiquette artistique évolutive.
Tout est puissant dans cet album, même
le mélange des styles qui font de « To the Bone » une
nouvelle étape empirique pour Wilson, celle qui devrait l'amener
vers les stades.
« To the Bone » est une
nouveauté fulgurante qui va faire trembler la planète à la
rentrée.
Album de tous les sondages ? disque référence à proposer quand on veut faire découvrir Jethro Tull à un novice ? Surement. En tant que passionné du groupe dans son intégralité, je laisse glisser cet opus 71 sur les incontournables. Des choses évidentes à exposer sur "Aqualung", aussi, sur la pochette, un vieil homme tout droit sorti du folklore médiéval britannique comme s'il avait traversé l'Atlantique cachant sous sa pelure crasseuse la recette du vieux delta. L'air démoniaque, cette figure Old Scratch semble vouloir rappeler la croisée des chemins, la naissance du blues sur lequel Jethro Tull a déposé sa genèse.
Ian Anderson a dilué son blues initial avec du folk médiéval et du rock progressif à venir.
C'est une pochette mythique, un réflexe rétinien qui m'embarque dans la locomotive infernale du groupe, le grand père du blues, malicieux tirant vers la cloche, une musique de vagabond céleste mise en peinture par Burton Silverman. La légende veut que c'est le visage de Ian Anderson que le peintre a essayé d'incarner tout en utilisant les clichés de sans-abris de la compagne Jennie Anderson. Dans mon cerveau embrumé je croyais, au temps où j'ai découvert cet incontournable, que Aqualung était le chien du pépère à trottoir. Peu importe les idées de cabots, c'est un nom qui claque et sonne comme l'air aviné d'une belle époque des seventies reposant pour un temps sur la traversière bandée d'un baladin errant.
Médiatiquement la pièce centrale ? Peut-être. C'est en tout cas pour moi, l'album qui renferme une des plus belles chansons folk de Jethro Tull, "Wond'ring aloud".. ballade poétique merveilleuse qui sera reprise un an plus tard dans la compilation "Living in the Past" sous d'autres couleurs, "Wond'ring again".
Sur laplanète, 292 versions officielles d'"Aqualung" depuis 1971, je connais depuis 2015, trois rééditions remixées, dont celle de Steven Wilson 40 ans après ce pivot discographique. Celle qui renferme les plus riches bonus, et le son le plus fantastique, à condition d'en posséder l'original, le vinyl, celui qu'il faut quand nous viennent des envies de quais, d’embarcadères, de rives bitumées, des envies de trottoirs sur lequel le blues a un jour déposé son baluchon pur coton.
Etage noir recordings, le niveau qui me
renvoie vers au Professeur Inlassable à une époque dont j'ai oublié
la saveur. Loin de moi l'idée de jouer les vieux gens, mais sans
connaître la technique de la chose, y'a un truc en boucle répété
qui me ramène à Moby et son « Play again » que j'écoute
encore, quelques fois, des choses pas désagréables du tout, le son
que l'on papiète quand y'a du monde autour des enceintes. Du festif
désuet, des remixes de son d'un autre temps du des techniques
modernes.. et j'aime ça.
Sûrement la présence la présence de
monde autour de cette musique est très recommandée, aussi je me
retrouve solo explorer ce plasma autrichien sous un ciel d’août
crachin et du monde arrive, plein de gens pour qu'on se colle et que
le mercure retrouve des couleurs indécentes.
Je regarde sur Discogs, 2004 les
débuts, 10 albums, rien de ma rétine qui réponde au souvenir, et
pourtant cette pochette là sur les étalages étalés m'a
interpellée, n'est-elle pas craquante ? Des reliques samplées,
du sépia remasterisé, du son mélangé, c'est samedi, c'est bon..
j'attends du monde, je vais leur présenter Muddy Waters .. « Soul
fever blues ».
Les albums de Bertrand Burgalat ont
tous des vibrations estivales. Si le temps qu'il fait raconte des
albums, quelques disques dressent illico la météo, « Les
Choses qu'on ne peut dire à Personne » se partage entre
juillettiste et aoûtiens.
Ultra anticyclonique, ultra classe,
ultra dévotion pour cet univers "Sssound of Mmmusic" que j'ai pris
passionnément pour entrer dans un nouveau siècle, huitième pièce
de son label Tricatel, c'était en 2000.
D'ailleurs, Tricatel, ça sonne pas
résidence de vacances, villégiature estivale, refuge de crique où
le sable est ton oxygène ? Tout Burgalat en soleil ultra mure
résonne sous le zénith hyper comblé de lumière. Ce son là, sa
voix, la basse, synthés, un univers à lui, c'est un album qui
raconte la vie d'aujourd'hui sur des notes intemporelles, passéistes
et futuristes. C'est un climat, une ambiance, c'est absolument
solaire..plus que jamais.
Burgalat n'a pas le retour qu'il
mérite, il a pourtant offert en 2001 entre autre, un des meilleurs
disques de rock de par ici avec les A.S Dragon.Cet album, faut le dire à tout le monde.
Je termine ce billet sur des mots à
lui : « Il y a beaucoup de merdes qui marchent dans
tout ce qui sort et ça a toujours été le cas. Et ce n'est pas
parce que ce que l'on fait ne marche pas que ce n'est pas de la
merde. Et s'il suffisait de faire de la merde pour que ça marche, il
y aurait beaucoup de milliardaires du disque... »
(R'n'F 2017) .
Bertrand Burgalat 2017 « Les
Choses qu'on ne peut dire à Personne »
Au bord du chemin qui mène à la musette, se dresse la même clôture de fils barbelés qu'en 98 quand les sarthois chantaient "Mon amant de Saint-Jean" cette première reprise fantastique qui a déposé Tue-Loup sur les rails en plus du fait que "Le Nœud", "Les Vanneaux", "La bougie" sont toujours des incontournables inébranlables d'alors, sans compter avec "Veltra" et "Morphlée"..
"La Bancale" s'est ouverte sur une discographie imparable avec mon sommet hexagonal à moi "La Belle Inutile" et le récent "Ramo". J'aime ce groupe et la carrière solo de Plumas.
Les lampions sont là, de l'autre côté du chemin acoustique qui invite, que j'ai foulé pour rejoindre la foule en java. J'ai cherché qui chantait, Bourvil, Montand, Piaf .. et puis je me suis perdu, je connais même pas Georgette Plana. Tue-Loup prend tellement à eux des airs que l'on connait tous, et puis c'est un grand groupe de par ici, et puis c'est un peu l'été quand même, et puis la musette des bals de quelque part sur une petite scène carrée séduit, pas loin de par ici... trois temps, trois notes, une java, les Compagnons de la Chanson et viva Espana même à marée basse, histoire de danser avec Nana et Julo.
Tue-Loup 2017 "Total Musette" label : l'autre distribution / la lézarde
Depuis que l'ergot du seigle a mis le
grappin sur la musique fin 66 et à fait de l'été suivant le plus
lysergique des mythes estivaux, le psychédélisme n'a jamais cessé
de dilater la pupilles des artistes bariolés. Encore aujourd'hui, un
kaléidoscope de musiciens portent sur eux le lourd héritage d'une
conscience modifiée.
Les tiquettes psychées tombent sur les
albums comme des confettis acidulés multicolores. Je pense à Jacco
Gardner en premier, puis Lennon fils avec le barge Claypool....
Pensées et perceptions remaniées,
rêves, transes, hallucinations..difficile de poser des frontières..
où commence le fauve, où prend fin la brûlure. Les produits
lysergiques ont défilé à chaque génération, Lucy in the Sky with
Diamonds-25, héroïne... Anton Newcombe, le massacre de Jonestown,
les Stones de Brian, ses influences nommées un peu partout dans les
titres, Velvet, My Bloody Valentine... c'est son 16ème album en 25
ans de trip, 6 mois de travail pour celui-là, du monde dans les
crédits dont cette voix féminine à la Seigner (Tess Parks) qui
donne à « Throbbing gristle » et « One
slow breath » une teinte ultra Orangée. « Don't
Get Lost », le sublime double Lp de The Brian Jonestown
Masscre irradie la planète depuis quelques mois déjà. Je pense
aussi à Experimental Pop Band, des disques intemporels comme les
champignons mexicains qui poussent entre les sillons d'un acétate de
vinyle.
Le label d'Anton The Committee to keep
music evil en dit long sur les ondes ergométriques qui prennent
d'assaut la charpente de son auberge. Un album à fumer, à
s'injecter, allongé sur le buvard, sûrement le plus psyché de sa
discographie foisonnante de lumières électroniques et de couleurs
percutantes.
The Brian Jonestown Massacre 2017
« Don't Get Lost »
label : the committee to keep
music evil / A records