J’ai honte, je ne sais plus où me
foutre, je ne sais plus quoi leur dire à mes deux grands. Ils vont
devoir faire un choix quant au prochain résident de la république.
Ils vont voter un président pour la première fois. Vaste
dépucelage. J’ai envie de pleurer et de leur dire de construire
avec tous les indépendants, les athées, un parti d’abstentionnistes
à entendre, gueuler, bouder ou démissionner. Mais j’ai pas
l’échine, le droit et je suis bien tenté par « démerdez-vous »
j’ai la nausée. Urner pour éliminer l’horreur, calculer,
écarter et bafouer ses convictions. Mais un chien peut en cacher un
autre, c’est cuit. Faire en sorte de détruire un fion ou un
pen-à-jouir, de garder ses idées hautes dans sa culotte… « des
millions de pauvres… des millions de pauvres… », oui je
sais, la pluie ça mouille.
Je les sens bien « plus partisane
que cellophane » mes grands avec des « odeur de
populaire », je leur dirai bien que j’aime le « petit
matin au bistrot » et que je suis extrêmement Europe, mais pas
celle là.. que j’ai jamais voté avant 2002 et que j'ai encore le
sphincter attaqué, que j’irai bien vivre avec mes frères
portugais au bout du continent .. Ne lisez pas les programmes, après
c’est comme quand on ouvre la boite d’un big mac chit méga
macron, rien à voir avec la photo du menu.
Mon grand est allé voir Damien Saez
sur scène avec son amoureuse. « Peuple militant »
.. peut être depuis, il s’est fait une idée, en tout cas ça
vaut ce que ça vaut, mais moi je suis bien dans cette chanson là …
voilà, démerdez-vous avec c’que vous avez, ce que vous savez et
surtout ce que vous ne savez pas encore. J'écoutais bien Balavoine
dans les années 80, et moi aussi j'avais peur de donner le pouvoir à
un fou.
Les crevures se déchaînent, les urnes
d’épuration frissonnent, la haine ne décante jamais et une
quelconque ordure va monter sur le socle, la résistance va bouillir
pour qu’on puisse se battre à la survie de l’amour pour l’autre…
ah merde, je recommence mes conneries puériles, j’ai un devoir
d’adulte buriné, de transmission et de conseil d’homme
administré.. moi je vous dis ni fion ni pen-à-jouir.., je vais y
aller, bien obligé, voter blanc ou noir, je vous aime mes grands.
Tiens moi ma découverte de Saez, c’est
grâce à William Sheller comme beaucoup de quadra. Et déjà je
préférais « Petit prince » et « Montée là-haut »
à « jeune et con ». Et quelque soit les controverses,
les médias et les rumeurs, tout ce qu’on dit et cette merveilleuse
pochette censurée, j’écoute la verve infernale de ce Damien
lunaire, Barbara, Brel, Renaud, DaSilva, Noir Désir..oui je sais ça
va faire hurler.. ses interprétations sont incarnées .
Toutes les chansons « Pierrot »
sont belles, et puis là, il y a aussi « Lulu »,
belle comme un « Pierrot ». C'est un triple album à
prendre sans trier, quitte à se perdre dans « La rue de la
soif », ….. dans le flot colérique de Damien Saez.
Damien Saez 2017 « Lulu »