vendredi 31 décembre 2010

Roger Quigley / At Swim Two Birds










Les billets de Markab affichent dans un calme et une discrétion séduisante la mélancolie qui hante ses ambiances sonores. Ce vague à l’âme heureux erre à travers un choix de disques absolument délicieux qui font aussi partis de mes préférences. Ces pièces bouleversantes ne s’affichent sur la toile que dans une marge et une invisibilité qui en font des objets précieux : Melpo Mene ; Portrait of David (le disque qui a fait nous connecter); Edison Wood (disque inoubliable chez Glitterhouse dans lequel était glissé une plume d’oiseau noir) ; Hildur Gudnadottir; Esmerine; Olafur Arnalds…. Et celui qui nous lie maintenant, Roger Quigley, précipitant naturellement une chronique dans la file d’attente.
Quigley, artiste invisible, est tout de même à l’origine d’un album rangé tellement haut au rayon de la mélancolie culte qu’il est difficilement explorer. At Swim Two Birds est arrivé biologiquement mettre en musique mes instants de cogite douteux. Il est là depuis, sans raffut, sans fracas, mais indispensable.
L’arborescence de Quigley fait froid dans le dos ; « If i could fly » est un mini album diffusé en 1997 chez Acétone records, tout près des tourangeaux Cavil et leur grand disque à faire pleurer au petit matin « Laughing in the morning » 2002 (album absolument indispensable qui colle à merveille à l’univers de Quigley). Il a aussi traîné ses doutes du côté de Gnac et Mark Tranmer avec qui il a formé le groupe The Mongolfier Brothers et « All my bad thoughts », autre disque absolument nécessaire.

L’épicentre de cet artiste frissonne sur « Quigley’s point » en 2002 sous le nom donc de At Swim Two Birds donc. Des guitares engourdies glissent dans une ambiance extrêmement minimale, une voix douce et ankylosée danse tout autour. Un manège hivernal aux airs répétitifs flotte dans des brumes luxuriantes et pâles.

Ce folk de chambre me ramène aux spleen de Trevor Montgomery avec ses ambiances acoustiques et instrumentales obscures. Lazarus (William), son nom de groupe, est à ranger tout près de Quigley. La même langueur affirmée avec une légère touche décadente en plus, un peu comme Arab Strap des débuts, surtout avec le terrible « Songs for an unborn sun ». Un disque qui pourrait traîner sa mélancolie chez Markab. Comme Mme Pastel dans ses pages, il associe merveilleusement des photos à ses sélections, une petite dérive triste et heureuse à aller visiter tranquillement.
Si Quigley reste silencieux depuis, Lazarus a sorti l’année dernière la confirmation « hawk medicine » et Cavil « mare’s tails » sur khartoum records (je viens de le découvrir..une mission pour 2011).

At Swims Two Birds 2002 "quigley's point" label: a vespertine & son

www.myspace.com/atswimtwobirds

www.verspertineandson.wordpress.com

Lazarus 2003 "songs for an unborn sun" label : temporary residence
http://temporaryresidence.com/descriptions/trr59.php

Grant Lee Buffalo


Un carton de disques inébranlables est toujours à portée d’esgourde afin de s’astiquer l’affect et revernir les sentiments. Un petit câlin, une dépressurisation du bulbe résolument thérapeutique lorsque l’on tape dans ces galettes rangées en vrac.
« Fuzzy » de Grant Lee Buffalo est dedans parmi les autres. 1993 sur la platine de temps en temps pour se faire sucer la soupape, et le petit chef d’œuvre orchestré par Grant Lee Philips, qui depuis offre discrètement de très bons disques, tourne inlassablement avec la même émotion réconfortante à chaque fois. Des disques tubesques à ne pas oublier, « Fuzzy » à l’époque qui remportait mes suffrages, laissant « Grace » de Buckley (à peu prêt dans le même genre) pulser sur les ondes.
Grant Lee Buffalo 1993 "fuzzy" label : slash

jeudi 30 décembre 2010

Nathaniel Rateliff



Nathaniel Rateliff n’est pas dans mon top 2010 et je pleure. Un poil en retard je découvre cette merveille depuis deux jours, quelques heures et déjà des airs lancinants me prennent toute l’attention. Remué à la première écoute, la deuxième est presque un rendez-vous réconfortant, comme on va chez un vieux pote pour trouver de la chaleur humaine.
Assez proche de Micah P.Hinson, l’effet coup de foudre de « In memory of loss » est à peu près le même que j’ai ressenti en 2005 à la découverte de Mattias Hellberg.
A coup sûr, à quelques jours prêt, Nathaniel Rateliff aurait gravit les échelons de mes charts à mains nues.
Nathaniel Rateliff 2010 "in memory of loss" label: rounder
quand on aime : giant sand; mattias hellberg; micah p ghinson, johnny cash

jeudi 23 décembre 2010

2010


Après ce nouveau dérapage seventies, la neige a eu raison de mon courage et cette immobilité forcée m’a finalement permis de prendre un peu de recul sur l’année musicale qui s’achève et de m’asseoir quelques instants. Complètement motivé par mes amis de la toile, je lâche avec mon désordre habituel, cette pause de nouveauté. Je me retourne.
Aussi je suis conscient qu'étant extrêmement évasif, je ne joue pas le jeu, c’est un peu facile d’en mettre plein …...mais..:


10 / Rock international:
.Neil Young « le noise »
.Peter Gabriel « scratch my back »
.Bryan Ferry « olympia »
.John Mellemcamp «no better than this »
.Jimi Hendrix « valley of neptune »
.Grinderman « grinderman »
.John Hiatt "the open road"
.Shawn Mullin « light you up »
.Findlay Brownlove will find you
.The Bellrays "black lightening"






10 / Rock indépendant:
.The Brian Jonestown Massacre « who killed srgt peppers »
.Women « public strain »
.Suuns "zeroes QC"
.Swans « my father will give me up a rope to the sky »
.Liars « sisterworld »
.Interpol « interpol »
.Oh No Ono « eggs »
.Bardo Pond « bardo pond »
.Windsor for the Derby "against love"
.Blue Water White Death « blue water white death »













12 / Pop:
.Blonde Redhead
« penny spakle »
.Midlake « the courage of others »
.John Grant « queen of denmark »
.Get Well Soon « vexations »
.Owen Palett « heartland »
.Musée Mécanique « hold this ghost »
.Klima « serenades & serinettes »
.Agnès Obel « philharmonics »
.Ariel Pink haunted graffiti « before today »
.Les Marquiseslost lost lost
.Broken Bells "broken bells"
Wildbirds & Peacedrums "rivers"

10 / Folk:
.Micah P.Hinson « and the pioneers saboteurs »
.Damien Jurado « saint bartlett »
.Emily Jane White « ode to sentience »
.Doug Paisley « constant companion »
.Joker's Daughter « the last laugh »
.S.Carey « all we grow »
.The Tallest man on earth « the wild hunt »
.Lost in the Trees « all alone in an empty room »
.Siskiyou "siskiyou"
.Phosphorescent « here's to taking it easy »




















5 / Weird Folk:
.El Boy Die « the black hawk ladies and tambourins
.Head of Wantastiquet « dead seas »
.Twinsistermoon « the hollow mountain »
.Kuupuu « lumen tähden »
.Wooden Veil « wooden veil »















10 / Soul:
.Aloe Blacc « good thinks »
.Duffy « endlessly »
.Gil Scott Heron « i'm new here »
.Plan B « the defamation of strickland banks »
.Strange games & funky things vol5
.Sharon Jones and the dap-kingsI learned the hard way
.Holy Fucklatin
.Erykah Badunew amerykah part2
.Mavis Staplesyou are not alone
.Andreya Trianalost where I belong




10 / Electronique:
.Brian Eno
« small craft on a milk sea »
.Fourtet « there is love on you »
.anbb « mimikry »
.Caribou « swim »
.EDH « prédature »
.Autechre « oversteps »
.Chloé « one in oyher »
.Pantha Du Prince « black noise »
.The Boatssleepy used music
.Supersilent "10"










10 (11) / New sound/experimental:
.Machinefabriek & Peter Broderick
kites” fang bomb
.BJ Nilsen « drawght #1 » ash international/touch
.Hildur Gudnadottir « without thinking » touch
.Thomas Köner « nunatak/teimo/permafrost »
.Max Richter « infra »
.Chris Abrahams « play scar » room40
.Richard A Ingram « consolamentum » white box
.Dakota Suite « vallisa » glitterhouse
.Marcus Fjellström « schattenspieler » miasmah records
.Balmorhea « constellation » western vinyl
.James Blackshaw « all is falling » young god
.Johann Johannssonand in the endless pause there came the sound of bees” / Richard Skeltonlandings” type records




10 / Chanson française (maigre année, tout est sorti en 2009) :
.Bastien Lallement « le verger »
.Bertrand Belin « hypernuit »
.Dominique A « la musique/la matière » réédition 2010 +inédits/ ep Peplum.
.Florent Marchet « courchevel »
.JP Nataf « clair »
.Jacques Bertin « comme un pays » (le grand retour très très émouvant)
.Arnaud Fleurent-Didier « la reproduction »
.Colin Chloé « appeaux »
.Benjamin Biolay « live »
.M « live »


10 / Frensh:
.Roméo & Sarah
« vecteurs et forces » herzfeld
.Little Red Lauter « slow down » herzfeld
.Faustine Selman « silent valley » collectif-effervescence
.Yann Tiersen « dust lane »
.Manuel Bienvenu « bring me the head of » disque époustouflant (chronique à venir).
.François-Eude Chanfrault « intérieur »(2009 mais parce que je le cherche depuis très longtemps et que je l'écoute depuis deux mois).
.Chapelier Fou « 613 » ici d'ailleurs
.French Cowboy « isn't my bedroom » havalina records
.Sylvain Chauveau « singular forms (sometimes repeated) » type records
.Lilium « felt » glitterhouse


.



10 / Rééditions/compilations:
.King Crimson
« red »; « in the court of crimson king »; in wake of poseidon »; « lizard »
.Paul McCartney & the wings « band on the run »
.Stevie Ray Vaughan « could stand the weather »
.Jim Sullivan « light in the attic »
.Einsturzende Neubauten « architecture IV 2002/2010»
.The Notwist « neon golden » city slang réédition 2010
.Xtc as the Duke of Stratosphear « psonic psunspot »
.David Sylvian « sleepwalkers » samadhisound
.Incredible String bandwee tam& the big huge” 1968/2010
.Apple box set (mary hopkin; bad finger, james taylor, jachie lomax..malgré le fait de filer de la tune à yoko)

.


5 / Labels :
.Type
(explosion du catalogue de très haute qualité)
.Young god (retour des Swans, Gira + james blackshaw
.Jagjaguwar (women, richard young, bon iver, people of the north..)
.herzfeld (riche catalogue + principe du club herzfeld)
.Home normal (découverte cette année et gros catalogue 2010)





Qq Grosses déceptions:
.Arcade Fire (quel raffut quand même pour un disque tout à fait normal)
.Mgmt (ouaih gros buzz pour pas grand chose, la surprise a fondu, ressortir le premier album)
.Sufjan Stevens (prise de tète et gros tintouin)
.Avey Tare (lui comme ses acolytes toujours a la recherche du générique idéal pour les télétubies..je vais finir un jour par arréter d'essayer ce groupe)
.Angus & Julia Stone (la notoriété et la grosse production auront eu raison de leur innocence et la pureté des deux premiers albums…hyper trop sucré)
.Marissa Nadler (pareil, plus rien à voir avec ses premières productions..visibilité néfaste !!!!)
.Black Mountain (avec le recul, ce disque ne passe plus du tout, spontanéité des débuts perdue aussi)
.Jackie O Mother fucker (chez fire maintenant, expérimentation et poèsie acide envolées pour une collection de chanson pop insispide)
.Syd Matters (très très géné par les choeurs et les vocalises à la animal collective justement.. blocage, impossible d'aller plus loin dans ce disque, bien loin du début)





5 / Blogs musicaux :

1 / TUBE : "THE GHOST INSIDE" : Broken Bells
1 / Plus beau morceau : "PLANES" : Machinefabriek & Peter Broderick



samedi 18 décembre 2010

Indétrônables concerts.. en bref










































A l'heure des bilans incontournables et des synthèses sur l'année en partance, je livre ici un vague bilan anachronique. Impossible pour moi de prendre du recul, la musique est trop intemporelle et les médias trop catalysés, alors voici les indétrônables concerts depuis qu'ado je passais ces vinyles en boucle à labourer la cire. Quelques concerts maintenant gravés à la pochette scannée passent toujours sous les mêmes suées lacrymales euphoriques. Jamais trouvé aussi bon depuis, ces monuments live me dévorent, me rassurent et confirment l'importance de mes racines blues.
Mini-chronique assez brève juste pour dévoiler en silence et lancer un appel au débat... qui peut surenchérir et trouver mieux que ces doubles lp chauds bouillants..je suis prêt à développer.
Des bouquins entiers existent déjà sur Clapton qui vient d'afficher son nouveau brooshing et son blues académiquement insipide (ce qu'il fait depuis des années d'ailleurs) me laissant de marbre depuis que Phil Collins a imposé ses baguettes, sur John Mayall le patron d'une grande école de blues, sur Bob Seger qui sort toujours des albums studios rock de bonne tenue et dont tous ses vinyles sont archivés au chaud sous mes étagères, sur Doobie Brothers qui viennent de passer à Paris sous la même canicule qu'en 1979, sur Jimi Hendrix qui n'a jamais été autant d'actualité, sur Rory Gallagher disparu en 2001 et dont ses riffs brulent toujours autant mes enceintes, sur Stevie Ray Vaughan aussi disparu laissant derrière lui les concerts les plus bouillant seul détenteur des talent d'Hendrix, et finalement sur Hawkind dont je ne connais rien sauf ce concert de 1973... voici les indéboulonnables :

Bob Seger and the silver bullet band "live bullet" 1975
John Mayall "moving on" 1972
Jimi Hendrix "band of gypsis " 1969
Doobie Brothers "farewell tour" 1979
Eric Clapton " just one night" 1979
Rory Gallagher "irish tour 74" 1974
Hawkwind "space ritual" 1973
Stevie Ray Vaughan "alive" 1986

Je remercie Christian, ami de l'époque qui m'a conseillé ces 6 concerts. Bob Serger est celui que je préfère de loin, avec sa soul dans son rock brut de Détroit et sa voix merveilleuse que lui jalousait Gérard Manset. "Moving on" de John Mayall est rééllement un sommet live unique, la référence même du "blues-jazz-fusion" (beaucoup plus puissant que son prédécesseur "live in Boston and New York" de la même année). Le dosage parfait entre blues, jazz et soul. Mon vieux vinyl acheté à Caen en 89 vient tout juste d'être réactualisé par une édition cd inespérée de 2009.



















Si ces monuments blues représentent la période adolescent, le concert qui suit est le premier live a passer inlassablement quand j'étais minot:
Barclay James Harvest "live tape" 1979 : une réédition vient de paraitre pour mon plus grand plaisir avec trois inédits "hymn for the children"; "medicine man"; "the world goes on".. concert que j'écoute très souvent avec la même émotion.



vendredi 17 décembre 2010

Astral Social Club


Il faut être absolument disponible pour prendre de plein fouet cet uppercut sonore trash. Une bonne dose de curiosité est aussi recommandée pour s’ouvrir aux ondes décadentes et luxuriantes. « Happy horse » (publié chez le label japonais « happy prince », habituellement sur vhf records), comme pas mal de production d’Astral Social Club emmené par Neil Campbell est une sorte de test, de mise à épreuve de sa tolérance, son endurance à pouvoir ingurgiter autant d’énergie, à affronter ce magma schizoïde féroce (la transition de « free wheels » légèrement plus trouble à « cloud war » hymne de rave party est dantesque).
ASC est monté d’un cran dans l’élaboration anarchique d’un flot sonore tétanisant par un virage techno comme un rouleau compresseur qui lamine l’auditeur sans lui laisser la moindre bouffée d’air. Toujours ambiant, ses disques précédents dessinaient des paysages plus contrastés, comme au temps où il fut membre du groupe Vibracathédral orchestra.
Une fois bien armé, fin prêt, il suffit de se laisser pénétrer par se désordre extatique syncopé et de se laisser engloutir par la vague transcendantale acide qui émane de ces plages toxiques.
Abstinent, on a l’impression alors qu’un venin d’extase diffuse dans tout le cerveau, puis dans le corps et on se laisse aller à ce voyage immobile fabuleux jusqu’à la dernière note.
Toutes ces qualités sont les conditions sine qua non pour endurer, au risque de rejeter en bloc ce kaléidoscope techno. Un grand moment de tension expérimental, une gigantesque rave cérébrale emballé dans un joli crépon jaune fluo cousu main.


Astral Social Club 2010 "happy horse" label : happy prince.

www.vhfrecords.com/catalog/100.htm

samedi 11 décembre 2010

En bref : escapades en solo

















Tardivement, John Casablancas est venu bien longtemps après ses camarades de groupes ajouter une pièce aux projets solo des The strokes, avec « Phrazes for the young ». Avant lui, Albert Hammond jr (7,5/10) avec ses deux superbes albums (« Como te llama », « Yours to keep »), avait lancé les hostilités. En 2007, le batteur des Strokes Fabrizio Moretti, collaborait avec le guitare/basse/chant Rodrigo Amarante et montait Little joy (8,75/10) pour un album époustouflant de décontraction pop aux mélodies implacables. Toutes ces arborescences provenant de l'explosion d'« Is this it » 2001, sont en fait des aubaines sur lesquelles je me rue plus volontiers que sur le groupe lui même.


En 2005, Babyshambles s'accapare du batteur Adam Ficek qui livrera en 2008 son album solo aussi bon que Little Joy: Rose Kings Castles. Un disque de dany-folk épuré, dans une simplicité et un minimalisme déconcertant. Légères et gaies les chansons défilent entre des cordes intimes et des cuivres doux et chaleureux. Une véritable réussite, un enchantement pop rare. 9/10


Cette année, les projets solo affluent et assurent, notamment chez les batteurs:

Après les Strokes, Babyshambles, c'est au tour de Bon Iver de lâcher son batteur. Sean Carey (S.Carey) pose les baguettes, relâche les biceps (sauf sur « Action ») et le temps s'arrête. « All we grow » touche même au sublime quand viennent s'égrener les notes de piano sur « we fell ». Une poésie crépusculaire, à l'image des nappes vaporeuses, habite chaque morceau. Les pianos et les voix sont doublés. Violon, xylophone, flute, légères percussions, clapping hands, quelques cuivres se baladent sur un chant pastoral digne des Fleet Foxes, Song of great pheasant, sigur ros, The zephyrs, voire Panda Bear Mothers »). Un disque particulier d'une profondeur égale à Frankie Sparo en moins triste. 9/10







Autres baguettes en grève, Philip Selway. Le batteur de Radiohead en cavale et les médias en branle. Ce sont une fois de plus mes amis blogger (Chips & rosé) qui m'ont fait plier sur l'acquisition de ce disque. A l'image d'un Ringo Starr sur « Sentimental Journey » 1970, la cohabitation avec le génie (Tom Yorke; McCartney/Lennon) a dû laisser des traces dans l'inspiration mélancolique de Philip Selway, car « Familial » est un disque pop-folk absolument bouleversant. Aussi beau que les chants aériens de Paul Anderson de Tram three years »), aussi intime que Jason Edwards sur « Doldrums », et surtout la même qualité indiscutable que « Triumphs and disasters, rewards and fairytailes » de 49 swimming pools. Bien loin des hauteurs sphériques de Radiohead, « Familial » est à déguster tranquille loin du tumulte. 8/10







La guitariste de My morning jacket a enregistré sur « All bird say », des ballades très pures, langoureusement académiques posées sur une base country. Rien ne dépasse, tout est propre (trop peu être) carré, bien rangé dans sa caisse, et si quelques chansons aux influences McCartney, Nourallah ou Morning Star assoupi s'affirment, Carl Broemel ne sue pas la quintessence de ces derniers. L'album reste toute fois assez agréable à écouter pour qui aime les dessert trop sucrés. 5/10






Enfin, dans un autre style, Mark McGuire sort cette année deux albums. C'est « Tidings/Amethyst waves » qui occupe ma platine. Le guitariste du groupe Emeralds propose seul avec son instrument de prédilection et des claviers, une expérimentation sonore sur de longues plages habitées d'acidité drone et de contemplations psychédéliques. Par moment (sur « a matter of time ») on croit entendre les délires sonores synthétiques de Mike Oldfield période « platinum ». Le tout reste tout à fait planant. La phase « Tidings » contient deux pistes de 17 minutes chacune très drones acidifiées, « Amethyst Waves » quant à elle, arbore des paysages softs, idylliques et planants. 6/10

jeudi 9 décembre 2010

Klima



Deux ou trois tentatives à chercher mes mots pour faire l'éloge de Piano magic m'ont finalement laissées bredouille et frustré d'une quelconque chronique. Histoire de venger cette frilosité devant une telle intimité d'écoute depuis qu'ils diffusent chez Rocket Girl records, et de faire transition au petit bilan 80's (la consonance principale de Glenn Johnson), je jette tout mon dévolu sur une petite perle précieuse qui vient juste d'apparaître au grand jour. La voix de Piano Magic, Klima (Angèle David-Guillou) sort son deuxième album solo.
Sous les plus beaux éloges et sous les applaudissements dithyrambiques, « Klima » 2007 chez Peacefrog à l'époque venait lancer son escapade solitaire.
Trois ans après, Klima revient avec « Serenades & serinettes », plus sombre (tant mieux, ce disque est mille fois plus émouvant que le précédent) dans une discrétion qui fait de cet objet une perle rare.

Pleurez sur « Father » si vous avez fondu sur Agnès Obel; planez sur « In my room » si vous avez craquez sur Soap & Skin; laissez vous bercer sur « French Mittens » si vous êtes partis avec Mùm; cédez aveuglément à la présence de Glenn Johnson si vous aimez Piano Magic, succombez tendrement à "Sing to me" ou " Bottomless sea" si vous frissonnez toujours sur Stina Nordenstam, .. mais surtout, buvez goulûment si vous avez un jour plongé dans les méandres sonores du duo Keiron Phelan & David Sheppard.

Sur Rocket girl à nouveau, en 2002, est sorti un disque merveilleux que j'écoute toujours quelquefois pour flotter sur mes vagues à l'âme, « O, little stars ». Il faut avoir plié sur ce disque instrumental pour comprendre ce qu'il se passe sur les sérénades délicates de Klima. Une touche ambiante (« Papillon de nuit »)et des arrangements particuliers transportent les serinettes dans un paysage fait de xylophones, de flûtes, d'accords répétitifs...

Je vous en conjure, pointez le bout de votre oreille sur cette délicate pop joliment mélancolique, Klima, intelligemment entourée, enchante avec une collection de chansons intimes, toutes différentes..."Bottomless sea" est beau comme un paysage de neige... et "Orffans" est un jam coquin, guilleret et fraichement afro-délicat.

A défaut d'avoir les info www sur la pochette, il est glissé à l'intérieur un joli petit thaumatrope, adorable petit jouet optique à l'image de la délicatesse musicale qui règne à l'intérieur. (clip thaumatrope et autres visibles sur la version multi-média de cette chronique ici).

Klima 2010 « Serenades & serinettes ». label : second language.


http://www.secondlanguagemusic.com/
www.myspace.com/contactklima


quand on aime : stian nordenstam; mùm; piano magic; agnes obel; soap skin, sheppard & phelan

dimanche 5 décembre 2010

Aaron Martin

Aaron Martin, violoncelliste mais aussi multi-instrumentiste promène ses paysages sonores soit chez Preservation, un superbe label australien, soit chez les londoniens Type, deux entités artistiques précieuses. C'est ponctuellement sur l'étonnant label Experimedia qu'il offre un moment de mystérieux apaisement, de douceur inquiétante comme un repos mystique.

La cheminée crépite, j'ai la sublime pochette entre les mains, le son diffuse et j'observe la neige fondre, le temps s'arrète...bande son idéale..absolument paradisiaque, idyllique.


Aaron Martin 2010 « Worried by the fire » label : experimedia

www.aaronmartin.com

www.experimedia.net


artwork : jeremy Bible


anbb



Après l'excitante collaboration improbable des deux cerveaux de Xiu Xiu et Shearwater, une autre rencontre bat son plein sous un tout autre point de fuite. Et cette fois-ci les rôles sont très bien distribués. Si « blue water white death » était l'œuvre d'une complicité troublante, « Mimikry » distribué sur le label allemand Raster Noton, nait d'une complémentarité trop rare pour ne pas qu'on s'y attarde quelques instants.
La voix atypique des Einstürzende Neubauten, Blixa Bargeld, vient incarner les ondes ambiantes du plasticien sonore Alva Noto cofondateur du label cité, Raster Noton.
Deux sommets opposés pour un disque monumental. Blixa transporté loin de son kraut goth dynamique vient apporter un côté humain aux troubles digitaux noisy et minimal d'Alva Noto. Deux laborantins mélangeant leur texture pour un résultat colossale, deux mathématiques complémentaires indissociable l'une de l'autre. Et l'on passe du dynamisme percutant et répétitif à un apaisement pop toujours délicatement habillé par la technique musicale. Ce colossale dialogue entre la voix de Blixa et les doigts de Carsten (alva noto) galvanise. Une tension palpable tétanise, les boucles transcendent, les cordes sur « Bernsteinzimmer » hantent et émeuvent.
Blixa fait ce qu'il veut de ses mots et de sa voix, Alva Noto excelle dans l'architecture climatique des compositions, et chaque morceau est une réussite totale, un chef d'œuvre absolu. A tel point que les disques respectifs des deux artistes vont paraître dorénavant frustrant. Nos exigences quant à la logique artistique de ce monument va devenir réductrice.
Ceci dit, comme pour rassurer illico, sort en parallèle le quatrième volet de « Strategies Against Architecture » du groupe de Blixa Bargeld, Einstürzende Neubauten. Cette double compilation vient massivement mettre en boite un condensé des productions des berlinois entre 2002 et 2010. Un autre monument à savourer longuement.


chronique en version multi-média chez les frères du son ici.

anbb : Alva Noto & Blixa Bargeld 2010 "mimikry" label : raster-noton




La superbe pochette est réalisée par Vera Lehndorff:

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...