mardi 21 octobre 2025

Jon Batiste - 2025


 

Il a un lourd cursus en arme bétonné. Je suis allé explorer en écoutant ce brûlot insolent d'histoire et de facilité talentueuse.

J'avais le dernier Curtis Harding en écoute et dans la discussion, « Déjà 2 chroniques dessus » me dit mon pote avec qui je partage depuis des années les nouveautés (merde, depuis 25 ans). « Écoute plutôt ça » prenant le pouvoir sur ma Mega-Boom en surchauffe. Étonné par le bourrichon de son geste qui pourrait passer pour du barbare, je laisse l’énergumène agir. Il est branché Télérama certes, mais se pique souvent de quelques fulgurances, voire de bons conseils.

« Big Money » de Jon Batiste.

L'exalté sur mon fauteuil en face de moi m'a tué. Plus aucune place pour le contemplatif qui me traîne les veines depuis des semaines et que j'ai essayé de rompre avec le super Curtis Harding 2025. Le bucolique dans le tiroir, je me suis laissé entraîner avec l'étincelle joyeuse d'une discographie et un monde à découvrir. Demi-heure épatante, les 9 plages ont défilé comme on déguste un documentaire sur l'histoire de la musique de la Nouvelle-Orléans. Le mec invite, partage, Andra Day, Randy Newman (cette chanson!!!!)... Son, jeux.. délicieux. Sorti en août dernier?! pas étonnant, désolé Curtis. Je reprendrai la contemplation un autre jour, « allez, rends-moi l'enceinte vieux, on va explorer Jon Batiste ».

Jon Batiste 2025 « Big Money » 

 

lundi 20 octobre 2025

OP8 & Lisa Germano - 1997

 


Des choses fondamentales se diluent dans les absences, des petites perfections aux oubliettes. Il est passé des jours entiers cet OP8, revenu ouvertement sans affres ni doute, puis dilué dans les moult écoutes au fil des ans. Calexico augmenté. Lisa chez les garçons. City Slang, 4AD, Howe Gelb, tout un monde.

Un point de fuite, le pile endroit des idées qui se longent. Puis l'impact, le temps d'un album, la magie de tout un monde qui s'abouche. On dirait un couple, une histoire d'amour dite, le chant des inspirations regroupées.

Et mes enceintes avec cette moue crâneuse tout en tapant la membrane, « bah ouaih mon gars, combien de temps que tu n'as pas écouté ce chef d’œuvre ?!!! ». Émotions de très haute fidélité.

Mon rock-in-chair et mon chapeau de paille, vous allez vous balancer à nouveau dans le plus bel embrasement. « Perdre sa vie à chercher l'or d'un cœur ».

OP8 « Slush » sur V2

 

jeudi 16 octobre 2025

Lou Reed 1996


 

La profonde couleur bleu-nuit des bouteilles de fleur d'oranger m'a toujours apaisé. Le contenant d'abord, ce vitrail trouble de rayonnage, et aussi le parfum qui s'en dégageait dès qu'on dévissait le bouchon à vis. Je faisais souvent ça quand ma mère s'adonnait aux pâtisseries, je restais là à observer le protocole en aidant dès que je pouvais, une pesée, garder la pâte en mouvement pendant qu'elle battait le blanc des œufs ou tranchait la motte de beurre. Renifler la fiole de cocagne. Quelle belle idée d'associer ce bleu avec le parfum des oranges en fleurs, orange bleue comme la Planète. Ce petit flacon allumait mon imagination.

Plus tard pendant mes études de laborantin, je suis tombé sur le même verre bleu avec un bouchon à vis, dedans c'était de l'éther. Nous nous en servions pour endormir les souris d'élevage juste avant de les décortiquer. Je passais les cours de biologie animale à moitié endormi avec ce réflexe nostalgique de respirer le contenu suave de ce flacon bleu nuit joli comme un vitrail, un autre bleu moi qui suis de la vallée de Chartres.

Cette petite bouteille apaise quoiqu'elle contienne, rêveries orangées ou anesthésiant éthéré, j’aime énormément les flacons de verre de ce bleu-là, voilés de nuit le ciel parfumé. L'épaisseur cérulé gras pour conserver et protéger des lumières, garder intact à tout prix cette effluve qui dompte le cerveau. Un masque bleu, ajuster le crépuscule. 

 


Lou Reed 1996 « Set the Twilight Reeling »

samedi 11 octobre 2025

The Antlers - 2025

 


La météo dans les dents. Avec le recul, je réalise son influence permanente sur mes écoutes, l'envie musicale accrochée aux couleurs des arbres. Mon humeur à la merci, aucune volonté, Orion debout, brume matinale, alignée de peupliers jaunis, la lumière qui se nacre, j'ai ce qu'il faut en rayon.


Conseil d'un ami, il fait très noir dehors. L'heure avancée installe une buée grise argentée, l'horizon se trouble et le vent s'est couché. Mais c'est quoi cet album !!

Exactement comme je l'avais envisagé, la matinée est flamboyante et fraîche. Il a fallu que le vent lâche sa grasse matinée pour chasser le brouillard. Tout s'est incendié. Mon arbre boule de neige est rouge sang et ça tombe bien, j'ai rendez-vous avec « Blight » de The Antlers. Je me langui et le café gargouille. Le carnage dans mes douces émotions mélancoliques. Mise en scène. Inconsciemment, la veille j'ai presque tout programmé. Ce n'est en tout cas pas un hasard. Je suis assis dans ma verrière à contempler dehors le nuancier qui chante comme un bouquet final avant extinction des lumières et le règne interminable des gris.


Les petits bonbons violets de mon Callicarpe s'allument un par un, le soleil montre le lierre qui s'adonne aux derniers butineurs d'octobre. « Blight » distille, c'est une merveille, c'est tout ce que j'aime quand les champs fument et que les toiles d'araignées sont parées de perles brumisées. Plus tard j'irai explorer ces gars-là. En attendant je déguste.


The Antlers 2025 « Blight »

jeudi 9 octobre 2025

Modern Nature - 2025

 


Folk carotène, un Musée Mécanique Low Eliott Smith qui sent le bois de chauffe. Les jours raccourcissent certes, mais il fait tiède sur les palissades, des britanniques dans le désert. Des voix canons, des accords clairs et distincts, il pleut sur le sable. Quatre dans le minimum pour des belles tranches de chansons lentement chaloupées. Cosy, bien isolé, les feuilles emmènent le orange par terre, doux et moelleux, c'est un acoustique chanté qui réconforte comme un vieux poêle à bois, avec dessus une gamelle qui fait fumer la soupe, et éventre les châtaignes. Fredonner calmement en joie avec la mousse qui renaît et le pissenlit Larousse.


Modern Nature 2025 « The Heart Warps » sur Bella Union

samedi 4 octobre 2025

Little Simz - 2025

 


Piégé par la pochette, moi !!?? Oui et non. L'hameçon mordu, j'ai voulu me débattre, intérieur joue blessé à me morde, mais la mâchoire s'est vite détendue. Loin de me noyer, je me suis posé, et comme un vieux gigot rescapé sur la berge j'ai gigoté, retrouvant ma respiration sans broncher, dandinant comme un dadais, eh ouaih, j'écoute du rap les gens, que j'ai dit à mes préjuger graphités de bourru.

Alors, calmez-vous, j'ai dit ni oui, ni non, pas dupe non plus, et les puristes du genre étiquetteront-ils ce bel objet de rap ??

Bref, ma rétine a crocheté un sublime album de RAP, mon corps à danser ankylosé, et mon cœur a flanché sur la petite madame SIMZ. Déçu il y a quelques semaines par les nouveaux projets de BUCK 65, j'ai failli définitivement lâcher l'affaire. « Lotus » m'a sauté dessus.. Oh l’entourloupe qui n'en est pas une, oh la belle bassesse des somptueuses hauteurs, bien joué la pochette .. sublime, comme le disque.


Little Simz 2025 « Lotus »

Jon Batiste - 2025

  Il a un lourd cursus en arme bétonné. Je suis allé explorer en écoutant ce brûlot insolent d'histoire et de facilité talentueuse. J...