dimanche 27 octobre 2024

Jethro Tull - 1988

 


La brume mange la moitié du paysage, à cette hauteur de château d'eau on ne voit pas à 100m. Il faut redescendre à hauteur d'arbuste pour voir s'allonger devant soi les parterres de cyclamens. Le brouillard va si bien à la chlorophylle qui se barre, la pluie dégueulasse est d'une lâcheté. Brouillard, brume et bruine, un vrai petit temps à explorer la discothèque.

Et ça tombe bien, je viens de recevoir un coffret 5 vinyles, un truc que j'ai mis plus de 20 ans à me rappeler que je n'avais jamais pu mettre la main dessus. À l'époque, souvent des champs de batailles pour aller pécher des sorties, des sous à trouver pour de beaux objets rétrospectifs. Aujourd'hui, s'ajoute au streaming, les sites d'échanges où l'on peut quasiment se démerder entre nous. Vinted des fringues ?? pas que. Qui m'a conseillé ce site pour compulser les vieux disques ? Pour quelques kopecks je clique des coups secs jubilant, secoué de petits soubresauts compulsifs et vieux toc d'acheteur d'opus que je croyais disparu.

En 1988 je n'avais pas encore découvert Jethro Tull. Lorsque je mis la pogne dessus, les « 25th anniversary 1968 - 1993 » sortaient dans une boite à cigares. Obligé, je lorgnais sur la grosse compilation sortie 5 ans auparavant. Je venais de jeter au feu mes sapes de bidasses avec dans le fond des poches la volonté d'y jeter du morlingue dès que possible. Tant d'années après, Vinted depuis quelques semaines seulement pour moi et l'idée utopique d'y trouver « 20 years of Jethro Tull ». Loin des cotes, la foire à tout, on veut se débarrasser. Une aubaine. Venez à moi la décote, une demi-molle rien qu'avec la rétine. 

En ce week-end maussade du ciel, je m'enferme avec mon adolescence pour causer un peu avec mon impatience d'alors, ma frustration de jadis, ma faim de naguère. La folle flûte en transe pour me souffler qu'il est mieux appréciable aujourd'hui. D'ailleurs les 2 derniers opus CD sont là aussi avec toute la discographie, mais il est question de 20 ans aujourd'hui, de ma puérilité guillerette très mature (du coup) à tenir dans les mains un objet que je n'avais même jamais vu en rayon, promontoire ou moult brocantes maintes fois visitées. Mais je cause, j'ai encore 3 galettes à écouter avant de ressortir la boite à cigares pleine de CD.


Compact Disk pour les 25 ans, la version vinyle pour les 20 donc, et ces inédits, surtout celui-là, le « Part of the machine » très construit, à la limite du heavy celtique et du prog médiéval.. bah l'étiquette du Tull en fait. Et du coup, j'en découvre d'autres à jamais n'avoir osé le peer to peeré, « Coronah » par exemple. Un truc d'ancien, les Anderson's guy ne soulèvent plus beaucoup d’intérêt depuis pas mal de temps. Balec, je ne lâcherai rien, je jubile sur une patte.


Tiens, il fait nuit plus tôt aujourd'hui, le ciel retombe de plus belle, une purée sans nom. Les salauds, ils ne m'auront pas, la buée sur les vitres, à moins qu'il ne s'agisse du brouillard, de la bruine ou de la brume, je patauge dans mon Tull comme on danse sur les pointes ou fabrique sa moustiquaire.





Jethro Tull 1988 « 20 Years of Jethro Tull » sur Chrysalis

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Jethro Tull - 1988

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