dimanche 15 janvier 2023

Bob Seger 1973

 

Du gris, du blanc, un nuancier de cendre que seuls le marcescent roussit et la terre brune réchauffe. Mais c'était sans compter le jaune, janvier est aussi le mois cadmium. Certes les chatons de noisetiers s'ouvrent et laissent entrevoir la blondeur safranée de ses entrailles, aussi, alentours, les mahonia, forsythia et mimosa s'épanouissent et font la nique aux lueurs d'hiver.

La joie au visage emmitouflé, j'erre parmi ces discrets petits agréments, sans compter qu'au chaud dans ma besace, se brinquebale la galette jaune 73 du Boss. Non, pas Bruce, le vrai, Bob, from Detroit.


 

J'avais perdu l'habitude de fouiller les bacs à la recherche de cette pépite. Longtemps je me suis contenté du Mp3 de mon suppôt à écouteurs. C'est fait, une réédition improbable 2008 sur Lost Diamonds, un truc argentin (je suis pas rancunier) avec bonus. C'est une période bénite de sa discographie, une succession d'albums importants qui va aboutir au Graal, au sommet « Live Bullet » 75, plaque tournante. Cet opus à la pochette jaune janvier donc n'est pas des plus glorieuses, elle est pourtant visuelle, je la pensais virtuelle, celle qui se retrouve tous les 4 à 5 ans chez les disquaires (m'a t-on dit). « Back In 72 » mériterait, tout comme un autre chef d’œuvre « Beautiful Loser », une édition Deluxe comme il se doit. Rares sont les artistes de cette envergure à échapper à l'incontournable résurrection.


Une sacrée bande de zicos pour cette session, son groupe à Bob, mais aussi le Muscle Shoals band, et plein d'amis sur tous les instruments, dont JJ Cale. Ça joue bien, pro, naturel, c'est un grand moment de plaisir rock avec son groove à lui, et son timbre unique. Du Live Bullet, se calent ici « I've Been workin' » (reprise de Van Morrison qui a aussi inspiré le titre de l'album), « Turn the page » s'il vous plait et en bonus « Heavu music - part2 » et « Lookin' back ». Puis des bombes comme « Midnight rider », « Rosalie »... et la pépite « So I wrote you a song ».


C'est un rappel, déjà fait un billet sur cet opus que je n'avais pas entre mes mains à l'époque. Bob récurent, je radote Seger l'incontournable, il est là comme les saisons, janvier jaune saupoudré des premiers pollens, du jaune hivernal, « Back In 72 » le vrai, l'indispensable dans mon sac. Je bégaie de mon plain gré, depuis le temps que ce blog tourne en rond, autant respecter le cycle.Promis la prochaine fois, une nouveauté neuve.

 



Bob Seger 1973 « Back In 72 »

8 commentaires:

RanxZeVox a dit…

Je ne l'avais jamais vu en cd, celui là et il court déjà pas les rues en vinyl (en voila un qui a échappé, et pour cause, à toutes mes périodes de purges staliniennes). J'ai déjà dit ce que je pensais du Bob Seger des années pré-Live Bullet, mais je le redis avec plaisir, elles sont un insurpassable sommet du rock ricain et une source d'inspiration pour un grand nombre de gens d'extrème bon goût tel que Phil Lynott (dont on ne parle jamais assez).

Everett W. Gilles a dit…

J'ai toujours été fan de Mongrel, déjà parce que j'en adorais la pochette.
Feignasse comme je le suis j'étais pas allé plus loin,Stranger et Against The Wind dont j'étais ''vraiment'' contemporain m'ayant bien aidé dans un rejet plus ou moins conscient du bonhomme.
Du coup, avec vos conneries, je suis en train de me faire une sacrée séance de rattrapage ...
Bon, jusqu'ici j'en démords pas encore, Mongrel rules !
Sinon, ça va les mecs ?

RanxZeVox a dit…

Salut Everett, Mongrel, oui, brut de brut. Dans le registre son single ramblin' gamblin' man est pas mal aussi, l'album qui va avec se cherche encore un peu. Noah est très bon et Smokin'OP's est plutôt démoniaque. Bref, avant Live Bullet (dont je ne suis pas fan) c'est du bon groove qui tranche. Après c'est vrai que ça se gâte, surtout sur les titres les plus rock où ça vire au balourd (comme Springsteen à partir de Darkness). C'est le défaut du rock ricain de la seconde moitié des 70's, le groove funky est remplacé par des enclumes.
Et sinon, ça va, je suis toujours coincé sur Hendrix sans avoir eu besoin de me remettre à la drogue, donc j'imagine que ça va.

charlu a dit…

Jamais vu sur aucun support.. une aubaine ce truc argentin. Pour revenir au Live Bullet, il est vraiment révélateur .. autant ce concert me rend zinzin, autant "Nine Tonight" qui aurait pu être le p'tit frère, passe beaucoup moins bien. ça fonctionne pas je trouve .. son ? cohérence ? tracklisting ? début 80's ?? les 3 studios précédents sont quand même pas dégueux. Je lance la commande de "Brand new morning".. made in Argentina aussi.

charlu a dit…

Pas plus loin que "Mongrel" !!! bordel, tu bug souvent comme ça ?? donc tu as becqueté Noah et Ramblin juste avant ?? Le vinyle de "Ramblin.." à l'époque m'a bien intrigué.. surtout "Gone" qui m'a flingué. Bon l'avantage c'est que tu vas découvrir "Beautiful loser" etc.. et j'aimerais bien être à ta place.
En fait, pour avoir écouté Johnny gamin, je connaissais Bob depuis belle lurette sans le savoir ;D

Ça va tranquille, comme un janvier .. je patauge dans les vieilleries..impossible de sortir la tète de l'eau trouble.. ah si me suis mangé le dernier Iggy à donfe.
Et toi vieux brigand ?

charlu a dit…

Comme ça pas fan du Live Bullet ??!!
Ouaih le lourdingue Bob, avec son "Like a rock".. que j'ai adoré à sa sortie.. très mal vieilli, mais un petit coup de vinyle de temps en temps pour les remugles. Fute en cuir, coupe courte pour lui et mulet pour les zicos.. les 80's quoi.

RanxZeVox a dit…

Live Bullet, je confirme, pas plus fan que ça. Ok y a la version de Turn the page qui faisait son effet, bien que ses effets sont justement parmi ce qui a le plus mal vieilli. Dans l'ensemble ça plombe, ça piétine, là où les albums studio d'avant sont finalement bien plus acérés.
Il y avait cette mode des doubles live massifs, gros son et compagnie, le mec rabache nutbush waouuuh nutbush wraouah nutbush pendant trois plombes et t'es censé avoir l'impression d'y être, sauf qu'il manquera toujours l'odeur de clopes, de shit et de merguez (ils font des merguez à Detroit ? Je me demande).
Alors, c'est ni le pire, ni le seul dans son cas, mais la musique ne transcende pas suffisament le manque de données pour que je ne lui préfère pas les albums studio.
Un grand live a besoin de plus, Absolutely Live en est un, Live at Leeds aussi ou Get yer yaya's out (encore que), Band of gypsys en est un autre, il y a dans tous ceux là quelque chose d'inatteignable en studio, un feeling qui nait de l'improvisation (d'où le encore que pour Get yer yaya's out, les Stones n'ayant jamais été fichu d'improviser).
Nine Tonight, c'est un best of mal déguisé, catégorie qui a fini par enterrer la mode du double live.
Like a rock ? Tu veux vraiment mon avis ? ))) Je l'avais acheté ceci dit et plus aucun ensuite (ce qui finalement donne mon avis). Parmi l'après Beautiful Loser, The Distance est peut être celui qui tient le mieux la distance (c'est bien fait, la vie), ni trop niais, ni trop pute, dans mon souvenir du moins. Attention, les autres ont de belles chansons, je le redis, les ballades sont mortelles, mais le mec rock comme ma grand mère (ou comme Iggy Pop 2023 qui en plus ressemble à ma grand mère))).

charlu a dit…

Mais tu m'avais pas dit que tu étais fan de TOTO :)))))) et ce live mythique :o
Live Bullet est mon indétrônable. Nine tonight est mon pitoyable.

Whoahh.. une grand-mère Iggy.. bordel, elles devaient être foudroyantes ses confiotes ...

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