Comme les rides au milieu du front, il
y a des chouchous sur ce blog. Hors de question de montrer du doigt,
ça ne se fait pas. Le récurent dévale sur l'obsession, et des tics
à TOC naissent, des automatismes, des bouffés rassurantes, la
bouée, des phares, de l'Auvergne à Provins, et puis la Bretagne
s'est immiscée, a dégringolé avec ses cycles, ses coefficients de
vagues. De celles qui nous submergent la glotte. Crooner ou pécheur,
de quelle lignée venons-nous ?
La magie du shaker génétique, la
brouette au cul ou l'idée de pouvoir s'en sortir, il faut voir nos
trombines.
Des préférés armés se faufilent
irrémédiablement, terrassent et bétonnent. Je ne dérogerais pas,
voici la vision tambour bâtant de Bertrand. Le nouveau récurent
Belin, l'incontournable attaché.
Des plumes sur le carreau, du plomb
dans les ailes, lente invasion avec la fougue du canasson, je me
laisse grignoter.
« Couteau Calme » est
inespéré. Il m’embarque vers les saveurs Saravah, au psyché
chamanique de la révolution rock hexagonale.. à l’époque ils se
nommaient Maajun, Heldon, Pinhas, Catherine Ribeiro dans la montagne,
Triangle, Gong ... je suis bien là.
Cheval Fou, c’est une apparition en
1994, et ce superbe retour délirant l’an passé. « Seminal
French psychédelic, dans le space prog rock ».. qu’ils
disent sur discogs… pas mieux.
Au fond, des sons
troubles à reculons, comme avant avec Holden. Ça tombe bien Armelle
est là en équilibre sur la bête. Michel Peteau ce fou cheval sans
fouet ni cravache tient les rênes, règne, chevauche sur des terres
vierges, ou plutôt sur des horizons irradiés.
Mon édredon en plumes m’attend, il
va falloir que le hamac me lâche un peu.. salopard de toile tendue
en glue sous les feuilles en pleine puberté.
Vachement addictif ce truc. Quel
œuvre !!!! je la dévore, l’estomac dans l’étalon.
Cheval Fou 2021 « Couteau Calme »
label : Marelle Music
C’est pourtant pas l’automne, ça
débourre même à tout va, les touffes de l’horizon se teintent de
vert tendre. Les parfums sont indécents, les feuilles se pavanent.
L’autre week-end pleines sont tombées, bleu sale recyclé, vides
de sens, toutes chargées de haine perplexe, de doute. Puis des
légères comme l’air, à la merci du moindre courant d’air pour
fuir, rater la fente, esquiver, prendre la tangente, légère comme
tout, la plus belle représentation du néant des douze apôtres qui
veulent grimper à l’arbre.
J’ai serré très fort ma feuille
recroquevillée, mon bleu terne plié, vide, pour ne pas qu’il
s’envole. Viser juste, faire l’automne dans l’urne, un nouveau
cycle, d’autres saisons pour rien. Je l’ai vu virevolter, planer
tanguer, pas pressée de toucher le monticule. L’autre week end,
c’était l’automne, le frimât des âmes en file indienne, la
queue des autres, des regards en berne, le devoir des désespérés,
des convictions par procuration, des souffles courts, le devoir est
devenu un fardeau, un cercle vicieux.
Bientôt l’été
et ces feuilles qui tombent, tout ce vides sous les discours bruyants
et incohérents qui ne devraient pas cesser, je suis retourne vers
mes horizons, allégé du vide de ma feuille bleue sale
industriellement pliée. Le temps était clément, doux, à peine
venteux, la lumière devenue crâneuse, je fis une petite pause dans
mon parc. Dans les oreilles, PARK, post-rock inattendu d’un
François and the Atlas étonnant et de Lysistrata que je découvre. C’est lourd
de son, plombé de sens , puissant enfin, ça décrasse comme une
tempête sous un crane.. dehors tout était léger volage et sans
intérêt, plein de personnages s'affairent, vont et reviennent
rapides le temps d'une feuille qui tombe, c’est un printemps de
tendre mois d’avril. Déjà révolu.