mardi 3 mai 2022

PARK -

 


C’est pourtant pas l’automne, ça débourre même à tout va, les touffes de l’horizon se teintent de vert tendre. Les parfums sont indécents, les feuilles se pavanent. L’autre week-end pleines sont tombées, bleu sale recyclé, vides de sens, toutes chargées de haine perplexe, de doute. Puis des légères comme l’air, à la merci du moindre courant d’air pour fuir, rater la fente, esquiver, prendre la tangente, légère comme tout, la plus belle représentation du néant des douze apôtres qui veulent grimper à l’arbre.

J’ai serré très fort ma feuille recroquevillée, mon bleu terne plié, vide, pour ne pas qu’il s’envole. Viser juste, faire l’automne dans l’urne, un nouveau cycle, d’autres saisons pour rien. Je l’ai vu virevolter, planer tanguer, pas pressée de toucher le monticule. L’autre week end, c’était l’automne, le frimât des âmes en file indienne, la queue des autres, des regards en berne, le devoir des désespérés, des convictions par procuration, des souffles courts, le devoir est devenu un fardeau, un cercle vicieux.

Bientôt l’été et ces feuilles qui tombent, tout ce vides sous les discours bruyants et incohérents qui ne devraient pas cesser, je suis retourne vers mes horizons, allégé du vide de ma feuille bleue sale industriellement pliée. Le temps était clément, doux, à peine venteux, la lumière devenue crâneuse, je fis une petite pause dans mon parc. Dans les oreilles, PARK, post-rock inattendu d’un François and the Atlas étonnant et de Lysistrata que je découvre. C’est lourd de son, plombé de sens , puissant enfin, ça décrasse comme une tempête sous un crane.. dehors tout était léger volage et sans intérêt, plein de personnages s'affairent, vont et reviennent rapides le temps d'une feuille qui tombe, c’est un printemps de tendre mois d’avril. Déjà révolu.


PARK 2022 « Park » sur Vicious Circle

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