mardi 5 novembre 2019

Giant Sand 2018/2019




Capter l'eau des cactées à défaut d'humer l'humus et des ligneux, ramper pour aller boire à pleine dent le cactus orangé, chercher l'aqueux coûte que goutte.
Du sable dans la gorge, de la poussière sur les gencives, les yeux brûlés par la surpopulation des succulents, je rampe et serpente entre les corps de l'eau. Comment j'aurai pu savoir, boire en mâchant juste ici où je devais griller sur place à coup sûr.
A défaut de ramer comme le galérien pour pas grand chose, je rampe des bras, je lève le cou et croque entre les épines en pensant à ce vieux Malbec dans mon verre cathédrale, juste avant que je parte pour le désert, épine-vinette mordorée transpercé de soleil à travers le cristal rond de mon ballon, si loin déjà. J'ai avalé du raisin, je bouffe du sable et me désaltère au xérophyte. Mes yeux convulsent, je voix la vallée de la pluie.

L'eau coule sur mes canines, me noie la glotte et me lave le menton, overdose de flotte fluo, l'extase allongé sur le sable géant. J'ai dû mâcher un fungi pas catholique sur ce figuier de Barbarie, ils dansent tous avec leurs yeux de reptiliens affamés .. « Desesperate man » on the sand. Mon acupuncteur est un fucking fakir, il m'a pris pour un branleur, il m'en a mis partout, je meurs de soif et je me roule dans ce pourpre irradié à épines. Les badigoinces ensanglantées, la langue charoïte, l'oeil médusé sur les Cactaceae, je bouffe tout, chacun sa gueule, même si je suis tout seul dans ce grand désert hallucinogène et troublant, Giant Sand est un groupe indispensable depuis que les déserts existent. Il revisite, reprend, c'est encore meilleur.... Je lâcherai jamais, je veux du « Body of Water » à fond, jusqu'à plus soif.

Giant Sand 2019 « Recounting the Ballads of Thin Line Men »
2018 « Returns of valley of rain »  label : fire records


5 commentaires:

sorgual a dit…

Merci pour celui là que j'aurais forcement été chercher un jour ...
PS: ne passez pas à côté d'un disque oublié, groupe danois de blues rock rocailleux et sous acide de 1971 : une belle découverte même a postériori, et le danois chanté sur le titre "skaev" a un charme certain. A pêcher sur madshoesmusicology blogspot.com, le groupe c'est "Moses3, le disque "Changes". chargez vite , les liens s'épuisent vite.

sorgual a dit…

Pardon , le groupe "Moses", plus je l'écoute plus je pense à à Machine Head du Deep Purple, vraiment le son de l'époque.

Everett W. Gilles a dit…

J'ai toujours eu du mal à entrer dans la magie de Giant Sand, je crois te l'avoir déjà écrit.
Pourtant avec des fans comme Marius et toi, et ton texte, je devrais avoir tout bon. Mais en fait non.
Je dois être un peu branleur.

charlu a dit…

Mais oui il me semble bien.. les branleurs en tiags..
Par contre je pense que tu pourrais avoir moins de problème avec ses débuts..la suite est plus crooner country lo-fi...

DevantF a dit…

" crooner country lo-fi." tout ce que j'adooooore

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...