mercredi 19 juin 2019

Jontavious Willis



Je boulotte flemmard des olives sous mon cerisier aux lourdes branches. Les guignes me tombent sur la gueule, du coup je lutte et crache mes noyaux. L'ingratitude du merle qu'on bichonne des années, il est là, juste au dessus du hamac et entaille le bigarreau. Le matin son petit déj c'est pas d'effort, déchiqueter la cerise tombée au sol, et là, à l'heure de l'apéro, il nargue et dévalise juste au dessus de moi.

Un sacré paquet de noyaux au sol. Pas sur que l’Olivier fasse le fier devant le Cerisier, pas le bon climat.... pourtant une petite tapenade à la place du clafoutis qui m'emmerde grave depuis quelques jours, ce s'rait pas un luxe. Cette manie de laisser les noyaux dedans le flan.. est-ce que je laisse ceux de l'olive noire moi dans ma tapenade qui sent bon l'ail, le câpre et l'anchois …. rien à battre, je vais semer comme un dingue, il y aura un olivier ici dans quelques décennies. Le merle a bien compris, c'est la guerre. Je me retranche au fond de mon filet tendu, je vais sulfater.

Jontavious pas loin, bien fort au fond de la casbah se demande si le blues existe encore. Je tangue sous la pluie de noyaux à cracher les miens, Willis ébranle en douceur ma houle, Olea versus Prunus, je crois bien que le blues vit encore. Rafales de bastos qui fusent comme ses accords, c'est western chez moi.
Impossible de faire fuir mes merles, ils se gaussent et se gavent, de toute façon je m'en bats la pulpe, Jontavious est trop bon et les guignes écarlates ça se partage avec les bons becs orangés assoiffés de guignolet. De toute façon les branches sont bien trop hautes pour moi et il me reste une forêt d'oliviers à semer.
J'abdique, je suis sous mon cerisier et je grignote quelques olives noires en éjectant mollement le noyau sur ma pelouse qui ne ressemble pas trop à une pelouse, pâquerettes, trèfles et tendres mousses... mais bon, me lèverai pas tant que l'olivier ne prendra pas... ah si, faut que j'aille remettre le disque.

Jontavious Willis 2019 « Spetacular Class » label : king of blue music

4 commentaires:

Mylène Gauthier a dit…

Je hume le bon vent de nos voisins du Sud.

charlu a dit…

Parait qu'il faut les laisser, pour le goût. Déjà je peux pas piffrer les desserts, alors avec des noyaux dedans c'est pas possible :o Je fais les clafout's mais je les mange pas :))

Va faire chaud ici la Mylène, 40dgr, impec pour avoir le blues ;D

Everett W. Gilles a dit…

J'ai mangé mes premières cerises aujourd'hui, en écoutant le dernier Chris Robinson. Lui je continue à l'écouter en me demandant bien pourquoi. Je me dis que non c'est trop facile et hop je me le remets. C'est ta faute.
Pour la peine j'me barre au Portugal lundi tiens, polvo et sapateira.

Ah ouais merde, Jontavious ... non mais sans dec' c'est quoi ce nom ?

charlu a dit…

Mais oui.. je pensais pas non plus que Robinson allait me coller aux basques après la première écoute. Surement le petit côté cradingue qui me botte.

J'ai graillé ds un petit resto familial portugais vendredi soir.. c'était cochon ou polvo :D J'ai pris le rôti, c'était assaisonné avec la sauce magique de Leitao... avec des tranches d'oranges et un demi sec mousseux. Ouaih parce que j'ai pas l'moral..j'y vais pas cette année :(

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...