jeudi 2 août 2018

Tachan Vasca Béranger






Cette matinée ressemble à un rond-point. A peine quelques minutes sont passées et je me retrouve ici, au même endroit avec la même humeur, les mêmes idées.
Bougon pourquoi, un mauvais réveil, ronchonchon climatique, pourtant je n’ai rien senti d’anicroche pour grommeler ainsi en silence.
L’heure des braves a sonné, le petit ballon de 10h45 comme disait mon grand-père. Le brunch comme c’est plus correct de dire maintenant dans la haute. A une poignée de minutes du méridien, un Cheverny qu’un franc soleil transperce, éclaire la pièce de son jaune cristallin avec des petites lueurs tilleul sur la nappe de coton blanc. Humeur de silex, j’aime au palais sentir cette nuance de pierre siliceuse des pays de Loire, ce même goût que j’avais gamin quand je suçais des cailloux. Je ne sais pas quelle manie j’avais à prendre pour bonbons ces petits silex bruns concassés qui rependaient les cours de nos maisons beauceronnes. Ils ont un goût lointain et frais ces petits silex, tout comme ce « Vieux Clos » 2013, un goût de sol qu’il faut aller chercher au fond de la gorge et dans mes souvenirs.
Envie d’écouter des fortes tronches, quelques gueulards sans hurler pour autant et de boire ce vin de caractère au parfum unique, tourner encore un peu sur ce giratoire interminable avant de prendre une direction. Gamin, j’écoutais ça aussi, ces chanteurs dénigrés, ces poètes cabochards pas répandus, j'écoutais ça, surtout un, moins l’autre et un peu plus tard le troisième. Tachan, c’était comme un ami fidèle, une voix familière qui me réconfortait. Béranger est venu juste après et Vasca du fin fond des contrées de chez moi au hasard d’un coffre à 30cm, quelques part au fin fond d’un grenier d’un corps de ferme beauceron.

Tachan le casanier vit encore à Avignon, né en 39 à Moulins il a été serveur, puis a rencontré Brel au Québec, passionné de lettres et de musique classique, il a sorti 18 albums depuis 1965. Humour noir, timide en pétard, il a une collection phénoménale de chansons terriblement humaines.
Béranger et Vasca ont fini leurs jours dans le Gard, 17 albums depuis 71 pour François l'ouvrier militant, 26 depuis 64 pour Jean poète parisien ébloui par Ferré Ferrat et Brassens. 

La matinée reprend des couleurs, je me ressers un ballon de Cheverny, j'ai le goût madeleine du silex au palais, le goût des petits cailloux bruns qui gamin me niquaient les dents.

Henri Tachan 1974 "Henri Tachan"
François Béranger 1979 "Joue pas avec mes nerfs"
Jean Vasca 1967 "La Fine Fleur"









4 commentaires:

TonTonMusik a dit…

Le petit Tachan est dans ma caisse à ripoliner ... pour pouvoir le présenter à la plus grande partie. Moi c'est un chanteur que je découvre pour la plus grande partie de son œuvre et je suis assez intéressé par ce qu'il a produit. Bravo pour ce trio gagnant.

charlu a dit…

Pour moi c'est Tachan le plus répandu. Qq vinyles, K7 mais son intégrale (presque) en cd.. si ça vous intéresse ;D

Béranger aussi, mais un peu moins en écoute chez moi. Quant à Vasca.. j'ai tout en K7 et qq trace MP3.

C'est un billet K7 vinyle.. etc.. je balance en vrac ;D

Mylène Gauthier a dit…

Ouaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah! :) Je ne connais pas.

charlu a dit…

vais voir ce que je peux faire ;D

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...