samedi 28 juillet 2012

Hafler trio




Les chaleurs accablantes ont un impact sur le bruit, elles capitonnent comme la neige. Le silence règne et le mercure dicte sa loi. Un drone blanc grimpe avec les degrés celsius, et les molécules semblent s'agiter, elles chantonnent un air sourd de vent solaire.
Hafler Trio a sorti chez Important, une série de minis albums contenant un seul morceau d'une vingtaine de minutes. Des constructions sonores pour s'injecter immobile lorsque dehors la terre brûle et ne respire plus. Allongé, immobile, le bruit blanc pénètre.
Chaque objet au design prestigieux est édité en 500 exemplaires. Andrew McKenzie est à la tète d'Halfer Trio et offre une liberté de lecture à chaque écoute. Saharien ou calotte glaciaire, le seul fil conducteur à l'écoute des quatre eps, c'est l'éclat des lumières blanches qui inonde le cerveau.
Je garde précieusement ces magnifiques objets depuis leurs sorties, et me les branche dès que dehors il fait plus chaud qu'à l'intérieur d'un corps humain. Alcôve sonore paralytique, brûlure du cortex.
Formidable voyage atomique circulaire, triangulaire ou étoilé. .



Hafler Trio 2006 label : important
« A eg ad, halda afram? » « 3 eggs » «  I never knew thats who you tonight you were » « Being a firefighter isn't just about squirting water »

échelle de richter : 8,4
support cd
après qq météorologiques écoutes

jeudi 26 juillet 2012

Bobby Womack


Des échos d'avis de tempête à quelques frontières de là. Comment peut-on imaginer un ciel sans colorant, aussi vif et aveuglant que celui qui m'éclabousse aujourd'hui (15 juillet) . Le soleil lui, a une mine incandescente. Bobby Womack comme bande son à cette santé météorologique insolente, zigzaguant sur de hauts plateaux ibériques, juste sous les dépressions outre-Pyrénées, avec comme seules ombres possibles des eucalyptus, des oliviers et des figuiers à perte de vue. Des troncs trapus, des ombres courtes, et Bobby Womack qui défile. Son jeu vocale proche de James Brown avant, est brûlée par le soleil. L'acoustique « Deep river » embarque loin sur la ligne verticales, l'électro gimmick « Stupid » assure les arrières tubesques.
Russell avait déjà ressuscité Gil-Scott Heron pour un ultime retour gagnant. C'est avec l'aide de Damon Albarn qu'il s'est attelé à faire renaître la soul de Bobby Womack pourtant bien malade, comme Heron à l'époque.
Bobby Womack vient de sortir "The bravest man in the world"  avec une patine vocale à la Hooker. Il sort aussi en parallèle, la bande son cultissime « 110 th Street » qui fête cette année ses 40 ans. Elle est présentée en double cd avec en bonus les deux albums studio suivant « Facts of life » et «  Lookin' for a love again ».
Un joli pack pour un anniversaire et un retour discographique torride et ensoleillé.

Bobby Womack 2012 " The bravest man in the universe" label : XL
échelle de richter : 6,8
support MP3
après 2 écoutes




Bobby Womack 1972/2012 « Across 110th street »; « Facts of life »; « Lookin' for a love agin »
label : charly 648X
échelle de richter : 7,9
support cd
après 1 écoutes

jeudi 5 juillet 2012

Nicolas Repac


C'est sur « La fuerza del sentimiento » que je me suis mis à pleurer. La peau gallinacée m'avait pourtant mis en garde depuis le début du disque, du blues comme jamais, Dieu en habit du diable tout le long. Une couleur, une culture, un slide avec un couteau, de la chair autour de l'os, un continent.

La fuerza del sentimiento était trop pour moi, pas pu rester debout. Et pourtant on les veut ces instants là, on recherche sans cesse un morceau qui vous transperce la gorge, parce qu'on est pas grand chose. Carotide, reins, os ou pelvis, tout y passe... Nicolas Repac raconte : « Médecine blues, chamanisme, la musique guérit, soigne les corps, guide les âmes, médecine douce, médecine blues, blues chaman, la force des sentiments se puise à la source claire et féminine de la vibration »...pas pu rester debout.

Complaintes, Voodoo, aube et crépuscule, de la Serbie au Sénégal..nomades, enchainés, prisonniers, de John Lee Hooker aux plus sombres inconnus, Willie Johnson, Cheikh Lo, beaucoup de groove, pleins de doigts burinés, un soleil de plomb et des larmes brûlantes, un grand artiste à la tète de No Format! Nicolas Repac. Il a cueilli tout cette histoire qui mijote dans son cerveau depuis l'enfance, et beaucoup travaillé en studio pour offrir le plus beau disque de blues depuis des décennies. Comment ne pas devenir fou sur « All ready? »? comment ne pas s'évader des murs carcéraux de nos oppressions, « L'oiseau s'évade de sa cage par le son ».. « Betty loop » Moby peut changer de planète. Les Betty sont des prisonnières.. faut pas pleurer Betty. 
Boucles et loops en boucle, Bo Diddley et Bonga... je vais pas me relever. Je suis un crocodile....

la fuerza del sentimiento et moi je continue de peindre mon village, la moisson a commencé hier. Poussière de blé, blues caniculaire.
La flute, c'est une flèche dans la poitrine.. la force des sentiments... me suis pas relevé.

Nicolas Repac 2012 « Black box » label : no format!
Échelle de richter : 9
support cd
après 5 écoutes
http://www.myspace.com/repacnicolas
http://www.noformat.net/








Puis il y a cette collaboration aussi, en parallèle, « L'or noir » caribéen, hommage poétique à Aimé Césaire, l'album en collaboration avec Arthur H, avec qui il a dansé sur « Haiti Bottlaneck » de Black Box.







Et puis pendant que j'y suis, il y a aussi un des plus bels albums de chansons d'ici, « La grande roue » sorti en 2007. Un puit de poésie, une idée de perfection injustement passé sous discrétion. Sa grande roue à lui, c'est le soleil et des oiseau autour... des idées de gimick en boucles comme professeur inlassable.. un monde cinématographique enchanté, des continents qui s'entrechoquent. Ce disque là, je l'emmène partout.
Un grand artiste... et surtout bourré d'  « Idées noires ».

Nicolas Repac 2007 « La grande roue » label : no format (avec un distributions discograph)

Richard Hawley


Les promenades bucoliques en forêt au milieu des plus grandes quiétudes peuvent procurer quelques surprises. Richard Hawley d’obédience sereine a permuté son envie de plénitude totale en désir de son luxuriant surdimensionné.

Lorsqu’on connaît le timbre de Hawley, on aurait plutôt opté pour un album de chansons rock façon Elvis comme l’a si bien fait Findlay Brown. C’est en fait une formidable envolée psychédélique qu’a produit cet ancien Pulp. Un gros gros son et une voix voilée par les machines, aussi, « Standing at the sky's edge » débute comme un gigantesque morceau pop de Khula Shaker, ondulante à basse ronde, sitar et violons, puissant solo guitare (« She brings the sunlight »)... « Down in the woods » à peine croyable, fulgurant comme un morceau de U2 période « Pop ».

« Seek it »; « Don't care at the sun »; « The wood collier's grave » calme le jeu, un magnifique retour au crooner habituel avec une belle nébulosité musicale. On croit alors le décrescendo amorcé et une finition tout en douceur. « Leave your body behind you » redémarre sur d'autres brûlures, un peu façon Manic Street Preachers. « Before » quand à elle, nous embarque dans un décollage de guitares saturées entourées de synthé cosmiques.
Des couleurs féroces nouvelles qui lui vont bien elles aussi.

Richard Hawley 2012 « Standing at the sky's edge » label : mute
http://mute.com/artists/richard-hawley
http://www.richardhawley.co.uk/
échelle de richter 7,8
support MP3
après 2 écoutes





mardi 3 juillet 2012

Mount Eerie 2012



J’ai déjà avoué tout le bien que je pensais de Mount Eerie. Le dernier opus ne me fait mentir en rien, son ascension est incontestable. Mûrissement, maîtrise parfaite avec «Clear moon » qui garde l’équilibre entre balades gothiques à la limite d’un post rock poétique et un songwriting boisé affublé de tristesse majestueuse. La mélancolie, c’est d’ailleurs sa ligne de conduite.

Le slowcore de Phil Elverum est une douce injection qui nous dérobe le sol, une longue fuite, un épais voyage aux contrastes appuyés, une symphonie de landes perdues et de collines troubles.

La musique de «Clear moon » est plombée comme un Migala ou Arab Strap, avec des nappes fantomatiques de Robert Wyatt et quelques touches éraillées des guitares de « Dead man ». Et toujours des montagnes sonores anthracite, juste sous des ciels impénétrables. Toujours des contrées, où seule la nature règne avec sa violence et fascination. Un voyage vers des paysages irréversibles, là où Phil Elverum vit.

Mount Eerie 2012  "Clear Moon"  label : pw elverum and sun
Echelle de richter : 8,8
Support cd
Après 3 écoutes












lundi 2 juillet 2012

Father John Misty


Pastoral comme un Fleet Foxes, une perfection vocale comme un Mickey Newbury, des petites balades pop comme un vieux Bee Gees, un romantisme mélodique comme un Elton John naissant, et toutes les références que ça engendre.. cet enchantement musical sort chez Bella Union, une évidence.

La pochette laisse présager une musique farfelue, foutraque et fauve. Il n'y a que de la douceur sirupeuse qui suinte de cette rafraîchissante surprise... trop peut être.
Simplement agréable.

Father John Misty 2012 « Fear fun » label : bella union
échelle de richter 6,2
support MP3
après une écoute

http://fatherjohnmisty.tumblr.com/



dimanche 1 juillet 2012

"Incendie" 28/30 juin 2012 (121x61 - 3D)

"Supercherie " 30 juin 2012 (51x31)



Toile en lin servant d'essui brosse après une séance de peinture assez "violente", j'ai écrasé mes poils de martre sur un chassis vierge disposé à quelques centimètre de ma palette, un coup de folie douce. Toile de trois minutes que je vais surement effacer ?? !!

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...