Dominique A était présent sur « Qu'est ce qui m'a pris », la cuvée 2004 de Philippe Poirier. Ce n'est pas un hasard, car la musique de Dominique A, comme celle de Philippe Poirier est jazzy métissée de eighties. D'ailleurs, ça me fait cogiter sur l'énorme paradoxe qui me hante depuis que mes oreilles oreillent: Dominique A d'obédience 80's est quand même l'outrecuidance de toutes mes chimères alors que je m'introduis à peine dans cette décennie musicale synthétique qui m'a hérissée pendant tant de temps et qui n'est toujours pas dans mes préférences. Comment imaginer sur « gouvernance », que c'est Philippe Poirier qui ait composé et pas Dominique A ? C'est une intersection, une rencontre qui coule de source. Parole et chant de Dominique A, le reste c'est Philippe Poirier, une logique implacable.
Un grande famille donc. D'autant plus que « Qu'est ce qui m'a pris » est hébergé chez microbe d'alors, et la pochette dessinée par Fabio Viscogliosi, de la même écurie, sous laquelle il a sorti deux albums formidables que je passe toujours avec la même émotion. Depuis, les tuiles microbe se sont envolées, Dominique A dilue son jazz Remué vertigineusement introverti dans un esprit eighties plus franc (« la musique ») ou plus acoustique (« L'horizon »). Quant à Philippe Poirier, il sort sept ans après un album eighties métissé de jazz chez Herzfzld. Son fils est le Roméo de Romeo &Sarah, disque époustouflant sorti sous les nouvelles tuiles strasbourgeoises. D'ailleurs Romeo à le physique de Philippe, qui lui ressemble beaucoup à Rodolphe Burger. Seul point commun au blues man abyssale qui partagea avec lui les heures de gloire de Kat Onoma. Une grande famille donc, des verts, des plus murs, des bons, des artistes qui œuvrent pour la même cause, ceux qui se cachent pour émouvoir irréversiblement.
Ce nouvel album me rappelle un super disque très proche de celui-ci, sorti en 2002 chez un autre label disparu Derniere bande, le refuge des restes du Kat Onoma. Une collaboration avec Stefan Shneider, l'électronicien de To rococo rot, ou septembre collective. Un complément, un disque important pour la nouvelle carrière de Philippe Poirier.
Philippe Poirier, c'est plus le clavier et le vent que la guitare .. des cuivres en ligne de conduite, assisté de Jérôme Bensoussan, aussi dépression ventilée de Dominique A quand il scrute l'Horizon. Il y a surtout Dominique Brusson aux manettes, autre point commun.
S'ajoute à cela une once d'expérimentation sonore, une voix monocorde, une certaine modernité qui rappelle celle de Mobiil, le groupe disparu d'Olivier Mellano (aussi guitariste de Dominique A). « il » est un sommet de mélancolie jazz électro-ambiant jazz, à mi chemin entre Dominuqe A et Robert Wyatt. « les triangles allongés » envoie directement sur les pistes torturées et sophistiquées d'Oslo Telescopic (très très grande famille donc). Le fils est là pour les effets sur « les minces ».
Un disque indispensable, un invité de choix d'une autre génération chez les jeunes herbes folles du label qui monte assurément. Un artiste au cv impressionnant, dessinateur, auteur compositeur interprète, multi instrumentiste, et cinéaste de court métrages.
Philippe Poirier 2011 « Les triangles allongés » label : herzfeld
échelle de richter : 8,3
support cd
après 4 écoutes
quand on aime : fred poulet; julien baer; dominique a; marc gauvin; Oslo telescopic; marcel kanche; mobiil ..
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