Post-rock à l’orée d'une grise ville, l'haleine vrombit à l'approche des tours à fenêtres grises mines. J'ai l'habitude d'aller voir ailleurs quand il me manque ce genre de son. Ça rigole plus chez Ici d'Ailleurs, après Zerö, Arnaud Fournier.
C'est âpre, un goût de sang dans la bouche de métro, le voyage fut long, les coteaux fleuris se délitent sur les façades éméchées. Les belles noues en caniveaux ruisselant d’auréoles mordorées s'entortillent vers les grands boulevards. Quai 24 à Montparnasse, la Tour se dessine en flou, mon cou se brise, la pluie a dû crépiter toute la nuit, des moues bistres défilent loin de mes pâturages. Avenue du Maine je bifurque sur Froidevaux et longe ce Champ du repos à ma gauche, les platanes ont jauni l'asphalte. J'avance vers les Catacombes. Ma ligne de métro est fermées pour une dizaine de jours, une autre ligne m'emmerde et les bus pataugent partout pour offrir quelques enjambées. J'ai mon casque et mes gambas. La marée de vélos, c'est pour dans une heure, deux ou trois noires trottinettes fulgurantes seulement me frôlent. Le ciel est gris jaunâtre comme le pus des yeux des fatigues que je croise. Boulevard Saint-Jacques, « New York Belle Île » me percute, le bas des immeuble blancs au dessus de la Butte aux Cailles apparaissent doucement, tout clignote, artères irrespirables, record d'humidité, les articulations dégustent. « Miroirs » attaque mes cellules. Hint est là, les anxiétés sortent des ténèbres.
Arnaud Fournier « 100% black Puzzle »

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire