J’ai mis à belle veste orange pour sortir grimper sur le chemin qui surplombe le village. C’est pas trop pour qu’on me distingue ou qu’on ne me cartouche pas, nan, c’est juste que je l’aime bien cette vieille pelure roussie quand l’automne traîne l’été sous ses godasses. La gadoue porte encore en elle les averses estivales, le soleil cucul éponge, la citrouille est cuite, la gueule grande ouverte tuée par les guirlandes et les boules de Noël. Un jour on va la tartiner de frangipane. Pourquoi vouloir toujours accélérer, s’engouffrer dans le tunnel toujours plus vite.
Potiron poltron, châtaigne en cendre, cèdres délavés, Potron Minet, l’eau est là, partout, à poil les branches, plus aucune gêne et le foutre en flotte les chatons s’agitent. Aurons-nous de la neige cette année ? je vais laisser mes géraniums dehors, à force.
« Le ciel plonge depuis des semaines…. » le vivant pionce, les arbres ne sont plus qu’arborescence. On va savater mou et laisser traîner le pas, le blues des ploucs que la glaise braise. Le rouge aux joues pour mettre à jour l’humeur du matin je reviens du coteau tout crotté l’air heureux et harassé. J’ai quelques bûches aux creux des bras la braise glaise attend mon foyer, mes croquenots terreux ont des cailloux collés avec des feuilles et des asticots. Ma belle veste orange rebelle fume, c’est le mois sans tabac. Mon plan de cuisine cucurbite assez la cardamone et les topinambours m’attendent, tout est nuit, la hache courbaturée sur la chèvre est cuite, les trois petits cochons sont toujours dans le bois. Dick n'à de garde que de faire vibrer la poésie.
Dick Annegarn 2005 « Plouc » sur tôt ou tard
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