La pimbêche cette rose blanche qui s’épanouit quand le soleil anémié nous délaisse. Il reviendra comme la Pomponette, en attendant on coupe le bois et l’Hellébore se la ramène. Elle fait moins sa maline quand le soleil très haut lui tape sur les feuilles, c'est une assoiffée, une amoureuse des terres engorgées et ombragées, elle a beau nous dire que l'hiver est beau, que l’abeille lui est indifférente, la belle affaire. Elle est du beau monde, de celles qu'on affiches avec des paillettes et des candélabres de tables. Ou peut-être est elle des plus discrètes, timide et solitaire à prendre les regards emmitouflés qui la méritent, le peu de jour qui la dévoile. Elle aime skater des jours entiers les vases emplis, au chaud, longtemps après la fête terminée.
J'ai un beau disque sous mon crane qui chante les abeilles en dormance, l'impatience du vert, la douceur de cet hiver-ci.
La rose de Noël n'alertera aucune ruche, elle est amoureuse des longues nuits, des temps de bouillasse et des tables enjolivées, parées et clignotantes. Elle est juste de l'autre côté, au pied de ma porte fenêtre. « Into the night » aux allures Hazlewood imprègne tout l'espace, Loverman hante. Hellébore frappe au carreau, me fait de l’œil sous les chatons de noisetiers qui se réveillent impatients. Le Solstice d'hiver se faisait attendre, il est derrière déjà, le soleil a entamé sa lente remontée, tout redémarre, les merles à l'aube sombre ont recouvré leurs gosiers, le pollen s'évade, des cotillons pour un nouveau cycle.
Il aura fallu attendre les derniers Saints pour me faire ramasser par cette pépite albe. « Tinderly » pour un réveillon chamanique. Il peut faire gris à cendre tomber, « Loversongs » insuffle une canicule Sylvestre, comme ce bouquet de reines blanches qui fait la nique aux Rosacées des jardiniers. James De Graef a 28 ans, il sort son premier album sous des remugles Hazlewood, Cohen, Hawley... Sous la basse voûte qui nous asphyxie, « Candyman » est un miracle.
Loverman 2023 « Loversongs » chez PIAS