A mes pieds, un bourdon vient déguster la bruyère. Ce petit buisson bas d’Éricacée est en fleur depuis la fin de l'automne, nectar d'hiver. Si la nuit blanchit nos aurores, mon après midi tiède à des allures de printemps. Du coup, je suis installé au soleil pénardos avec un bouquin, et juste une pelure à capuche pour pas me peler le caillou. Cette pause réparatrice extérieure me manquait comme jamais.
Le temps est déposé, tout se recroqueville pour s'ouvrir plus beau. Des remugles de confinements viennent effleurer mes chimères. Y'a pas si longtemps ce truc, comme une hallucination. C'était bien ce doux délaissement, ce temps superbe allongé à regarder le ciel sans avion, un entracte au tumulte, ce délassement. Sentir comme le brouhaha qui tombe, le gibier s'approcher pour nous susurrer sans rancune la compassion alors qu'ils pourraient se foutre de notre trombine et nous becqueter les yeux.
C'était bien les ravagés du bulbe cloîtrés, le monde feutré, les poumons libérés, le dos posé. Tout est tellement reparti trop vite qu'on a l'impression que ça fait belle lurette qu'on tentait de réapprendre à vivre. Suffoqués à remettre les gants, courbaturés, y aller comme si de rien n'était, et on nous dit qu'il faut en plus s'en acquitter. Finalement rien n'y fera tant que tous ces culs n'iront pas se faire cuire.
Depuis quelques mois, il m'est devenu légion de pouvoir m'ankyloser les roustons, de me passer une nappe de néo-classique sans qu'aucun chuchotement ne vienne froisser ce flottement divin. Je vais quand même pas me foutre la tronche dans un plastron, me faire greffer des paupières pare-balle.. une heure de tranquillité à me délecter, ça leur arracherait la gueule !!! me vautrer sous un chaud soleil lunaire avec le bourdonnement diablotin d'un maître butineur en voix de disparition, juste là, près de mes godasses.
Nils Frahm « Old friends new
friends »sur Leiter
8 commentaires:
Etonnant la façon dont la masse a oublié la parenthèse enchantée. A croire qu'elle a peur d'être confrontée à elle-même, tout ce vide que les angoisses du quotidien aident à remplir sans faire l'effort de réflêchir. Je les regarde poursuivre leur marche à cadence imposée.
Fais quand même gaffe au bourdon, j'ai été réveillé un matin par une désagréable sensation sur mon bras, d'instinct j'ai frappé. Fort. C'était un bourdon et son dard s'est planté bien droit et profond dans mon épiderme. J'ai eu un bras en bois durant une bonne grosse semaine.
Foutredieu .. moi c'est la guêpe, et toujours le bras droit, venin. Eh sur la tronche ..ça nous fait une sacré gueule de bois.
Le bourdon se défend .. tu as dû l'emmerder ou t'endormir avec l'apiculteuse.. la guêpe c'est une pute, directe elle t'empale par prévention.
Je pense effectivement que les individus qui n'aiment pas la pause et le calme sont confrontés de plein fouet avec l'idée de leur disparition. La masse et le bruit, la cadence, l'autodestruction.. le toboggan.
Hello Charlu. J'aimerais écrire un truc intelligent sur Nils Frahm mais pour ça il faudrait que je sois intelligent. Et que j'écoute sa musique. Je vais commencer par ça, ce sera un début.
Tout se passe bien ici ? J'ai pas eu beaucoup de temps ces derniers mois.
Seul dans mon antre, petite maison et jardin dordognaise (Toi même) et je laisse écouter plutôt qu'entendre.
Une pause musicale pour calmer la crève qui ne bouche pas mes oreilles, chouette une bonne crève.
Nils, impec, je me prépare à abandonner SPOTY pour QOBUZ.
Imagine à Bergerac je tombe sur un magasin HI-FI, pas un vendeur mais un fou de musique, du matos, des vinyles et envie de faire écouter... la musique. et du son qui va avec et qu'il me raconte QOBUZ c'est la plus grande qualité quand la source le permets Et Nils est en haut, du HR qui résonne à travers ma grosse boule Cabasse, cadeau pour ma douce et la musique dans le salon.
En tout cas merci, je flotte sur mon nuage cotonneux (et un peu fievreux, un peu)
J'ai écouté mais je n'en suis pas sorti plus intelligent. C'est pas trop my cup of tea ce Nils mais merci pour ma culture Charlu.
Till !! laisse filer, le Toine a été intelligent pour toi :). Avec le Nils, on peut rester dans le néoclassique, mais on peut aussi aller vers l'electro planant ambiant, comme l'a fait Sylvain Chauveau d'ailleurs. Quoiqu'il arrive se laisser transporter pas la nappe (c'est ce que disait mon grand-père quand il passait à table)
ça va tranquillos, en pointillés ici, je viens, je repars
J'avais hésité entre spoti et qobuz.. me suis laissé influencer par mes gosses. C'est bien de pouvoir taper au hasard dans la disco d'un artiste.. si on m'avait donné ça y'a 20 ans !!!
Tu t'es fait tester ?? :)
PCR négatif... Forcément ma belle fille et son bébé à venir mais qui veut venir prématurément, pas le moment de faire le convide. Alors j'ai accepté les chatouilles sous l'oeil.
SPOTI a sa "RADIO" l'air de rien ça manque à QOBUZ... j'hésite encore... Mais QOBUZ + CABASSE ça sonne.
Je me refais mon enfance. STONE "It'S only Rock & Roll" a faire vibrer les vitres
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