Nous ne sommes surement pas loin des élucubrations Sysyphus et autres délires expérimentaux zoologiques d'Ummagumma, à l'écoute des courtes plages improvisées de Giuseppe Ielasi.
Parmi les principaux architectes sonores de la scène italienne expérimentale, Giuseppe Ielasi (auprès de Fabio Orsi, my cat is an allien, Valerio Cosi, Nicola Ratti, Renato Rinaldi, Stefano Pilia ..), jadis abrité par le label agonisant suédois Hapna ou le japonais 12K, sort au compte goutte sur un label barré Senufo edition, des variations ambiantes d'un monde qu'on croirait microscopique, le tout enregistré en 2009 et retravaillé en 2010.
« 15 tapes » est le nouveau voyage extrême au drone dégingandé, à travers lequel des machines croisent des insectes qui grouillent et pullulent. L'imagination est mise à rude épreuve, et il est tout à fait intéressant de plonger dans ce monde enfoui et d'essayer de deviner l'origine des grouillements, de bruits en tout genre.
Quand je vous disais que l'impact d'Ummagumma était collossale.
Senufo edition est un refuge italien distillant ses pièces sonores au compte goutte (100 à 300 éditions à chaque fois). De beaux objets rares en pochettes cartonnées. Juste tout près de « 15 tapes » sort un unique morceau de 19 min de Rinato Rinaldi « Dyed in the grain », mixé par Ielasi, des superpositions douces et irréalistes pour un autre voyage. Un petit monde à explorer, des disques précieux pour collectionneurs à choper rapidement, un coin du monde transalpin où culmine la musique électro introspective, ambiante et très expérimentale, tout en restant tout à fait abordable.
Giuseppe Ielasi 2011 « 15 tapes » label : senufo edition
http://www.senufoeditions.com/ (plein d'extraits en écoute)
www.myspace.com/santandreadegliamplificatori/music
échelle de richter : 7,5
support cd
après 2 écoutes
2 commentaires:
Salut à toi, Charlu.
Giuseppe Ielasi, la scène italienne expérimentale, je ne connais pas. Je dois bien avouer qu'en matière de musique drone/expérimentale/psychédélique machin chose, je ne suis pas très calé.
La manière dont tu parles (très bien d'ailleurs) de "15 tapes" ou "Dyed in the grain" me donne envie de découvrir. Comme souvent, avec ces genres de musiques, je lis de très beaux papiers mais quand je passe à l'écoute, c'est autre chose. J'ai souvent du mal à tenir sur la longueur. Comme avec "Erroneous A Selection Of Errors" de Nurse With Wound & Larsen, le "Going Places" de Yellow Swans, etc...j'écoute mais à petite dose. Ce serait plus une écoute à dose "homéopathique" ! De même avec Sun Araw, Pocahaunted ou autres prod' Not Not Fun que j'aime pourtant bien.
Peut être que je ne comprends pas ???
Peut être que je n'ai pas la culture du drone et de la création sonore expérimentale ??
Ces temps-ci, je redécouvre Loop, le groupe de Space rock/psyché fin 80' proche des Spacemen 3. Et aussi les albums de Spectrum que je n'avais pas encore exploré !
A + amigos.........
Yellow Swans est un expert en la matière. En fait, le drone est une relation étroite entre le son et la nature. Alors que beaucoup ne voient qu'un ruisseau couler, certains s'arrètent et scrutent la couleur du débit, la profondeur du flot et le contraste des remouds, les caillous en transparence. Ce qui pourrait passer pour une musique rébarbative est en fait un juxtaposition de texture à écouter en apnée, comme un semi-coma. C'est aussi beaucoup associé au vent, et le label TOUCH excelle dans ce vrombissement sonore (Watson, Nilsen pour les puristes). Les vents, il y en a tellement de différents, de la brise à la tornade.
Le post rock aussi pourrait être associé à la nature, mais plus du côté tectonique, marée, éclipse, éruption..une autre dimension.
à bientot Francky
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