Certaines chansons nous appellent aux embruns. Comme une bande son exact au ressac, on écoute, on dévore et on y est...on vogue. Chaque note nous attire vers les fonds, chaque enchainement nous happe. Tous les naufrages improbables engloutis dans des mélodies, tous les récifs avertis par un refrain phare. Un tangage pour une basse, une dérive pour un violon. Chalutier en lutte, ou barque en refuge.
Deux chansons me filent le blues de l'océan. Beaucoup trop éloigné à mon goût, je cherche un palliatif à ce manque. « Les étrangers » de Léo Ferré, et « La navale » de William Sheller sont deux exactitudes océanographiques qui plongent chaque écoute dans les embruns. Les lèvres sont salées par les larmes marines.
Deux chansons me filent le blues de l'océan. Beaucoup trop éloigné à mon goût, je cherche un palliatif à ce manque. « Les étrangers » de Léo Ferré, et « La navale » de William Sheller sont deux exactitudes océanographiques qui plongent chaque écoute dans les embruns. Les lèvres sont salées par les larmes marines.
Quelle est cette barque de réfugiés qui avance péniblement vers un rivage d'accueil ? Le violon, c'est la barque, la symphonie la mer. Un combat, une lutte, des espoirs à n'en plus finir. On y est, on est là avec la plainte Grappelli, on tangue et on pleure....ça chiale sous un crachin chagrin, Lorient ou Brest..l'orchestre tangue, le violon navigue. Quels textes ceux de Léo Ferré, l'impression que tout nous échappe, que la « crêpe en ciment », n'est pas celle que l'on croit... « macro tragique, étoile dans la voix, un bateau dans les dents, drapeau noir, mer anthracite, avril de mon cul et le cœur comme ces rocs, couverts de chantilly »... depuis combien de temps j'ai cette chanson dans la tète ???
Quant à « la navale », dès la première note on y est aussi. Des bruitages, un titre, une basse qui roule et navigue... . « Tout finit dans la mer »..pas sûr, des doutes planent. Alors on prend de la hauteur et on frôle la surface en colère. La basse sur cette chanson est véritablement le cœur de l'océan. Si quelques uns arrivent, d'autres sont en partance... éternel dilemme de cette partie du monde.... On débarque ou on embarque.
Léo Ferré 1974 « les étrangers » de l'album « L'espoir »
William Sgeller 1994 « la navale » de l'album « Albion »
Léo Ferré 1974 « les étrangers » de l'album « L'espoir »
William Sgeller 1994 « la navale » de l'album « Albion »
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