mardi 14 juin 2011

Dustin O'Halloran




C'est l'heure où le merle fait le bilan de sa journée, perché sur la faitière, l'heure où la lumière tombe et que tout se tamise. C'est l'heure de sortir des sonates, des opus, des notes de piano en cascade.

Dans la même vaste famille des néo-classique présentée plus bas avec Peter Broderick, Dustin O'Halloran affiche depuis 2004 des albums classiques, seul avec son piano. Deux volumes de « Piano solos » chez bella union, puis « Vorleben » en 2010, livré pour quelques chanceux à 450 exemplaires. Le piano est alors son seul compagnon et la lumière reflète Chopin, Satie.

Dans une osmose totale, Dustin s'entoure cette fois-ci d'un quatuor de cordes (ACME de New York), de Peter Broderick, autre jeune expert globe trotter. Mais il y a aussi dans les parages Johann Johannsson aux effets et aux manettes, Nils Frahm à la direction, et Adam Bryanbaum à la guitare.
Toutes ces entités musicales se fondent magistralement sur des instrumentaux crépusculaires, classiques et sublimes. Moins expérimentale que Broderick, « Lumière », ce nouveau chef d'œuvre proposé par Fat-Cat, est un indispensable nuancier de lumières, une sorte de perfection orchestrale simple et purement classique. Un doux tourbillon de quintette, quartet, opus développe une fragilité pâmoison tenue par un rideau flou de lueurs qui faiblit à la frontière du jour et de la nuit, là où tout se fige pour quelques poignées de secondes édéniques. Et s'il fallait une bande son à cette transition idyllique vécue par le merle apaisé, ce serait « Lumière » composée par un autre prodige classique contemporain, Dustin O'Halloran.

Il faut bien avouer que quelques violons gonflant la trame, étoffe la texture des partitions. C'est une œuvre complète.

Qu'il est rassurant de voir ces artistes se mettre au devant de la scène, percer et voir leurs disques surgirent des bacs indépendants tout prêt de Okkervil River, ou O'Rourke. Tellement de musiciens contemporains sont classés en musiques nouvelles au fond des bibliothèques de moins en moins fréquentées.



échelle de richter : 8,8

support cd

après 6 écoutes
Quand on aime : chopin, satie, Max richter, peter broderick, goldrum,




Lumiere by Dustinohalloran

1 commentaire:

Benoit a dit…

très bel album, peut-être le meilleur dans le genre cette année. J'y ai apporté ma contribution aussi.

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