Il y a bien longtemps que je n'ai pas contemplé un tel paysage electro. L'impression de tourner en rond depuis quelques temps (2 ou 3 ans), j'ai perdu la manie de fouiller systématiquement les rayons synthétiques. Et pourtant, je reste fermement attaché aux descriptifs ambiants échantillonnés plus ou moins introspectifs. Plus électronica que techno donc, je suis toujours à l'affût du déclic. Il est arrivé avec Nicolas JAAR et « Space is only noise ».
Difficile à définir tellement ce disque est une surdose de richesse en tout genre: programmation autour de voix (Goddard qui dialogue par exemple), d'instruments acoustiques, quelques plages piano aussi libre que Keith Jarrett, d'autres instruments branchés, des synthé, des guitares claires, du dub raffiné qui se noie dans le tableau mélancolique, des sonorités, des gadgets, des idées à la pelle et des textes glanés en patchwork...
Voyage immobile, exploration cinématographique, flash moderne, urbain, spacieux, claustro, lunaire, totalement noctambule, « Space is only noise » est une véritable transe à cogitation lente, des soubresauts cérébraux en danse molle d'appréhension neurasthénique. Une beauté soul par moment, Ray Charles en apparition Moby vient réchauffer quelques phrases de Tristan Tzara sous un piano libre comme Robert Wyatt. Un véritable roman sonore, un concept cohérent.
Plus profond que Wax Tailor, beau comme l'unique disque de Worm is green, intelligent comme une pièce de Jay Alansky, soutenu comme un Pulseprogramming, aussi fin que « The dynamics » d'Osaka, aussi dépaysant que les « Voyage into paradise » du Dr Alex Paterson, et aussi éclatant que Faultline.
Nicolas Jaar déclenche, inspire, injecte les paysages et les situations, à nous auditeurs affamés de voyages immobiles, mais aussi vers d'autres créateurs. Un clip est né de « keep me there »... un flash, un déclic, un personnage en court métrage, une tranche de vie et du coup une bande son féconde.
Plus profond que Wax Tailor, beau comme l'unique disque de Worm is green, intelligent comme une pièce de Jay Alansky, soutenu comme un Pulseprogramming, aussi fin que « The dynamics » d'Osaka, aussi dépaysant que les « Voyage into paradise » du Dr Alex Paterson, et aussi éclatant que Faultline.
Nicolas Jaar déclenche, inspire, injecte les paysages et les situations, à nous auditeurs affamés de voyages immobiles, mais aussi vers d'autres créateurs. Un clip est né de « keep me there »... un flash, un déclic, un personnage en court métrage, une tranche de vie et du coup une bande son féconde.
Lucas lâche les mots pour justifier sa passion de l'auteur. Il m'a autorisé à diffuser son clip réalisé avec son équipe et des bouts de son mail en contexte .. voici :
C'est avant tout pour allé vers les gens qui ont adoré cet album que j'ai voulu faire un clip, avec l'idée de donner à ses amateurs (dont je fais parti) un objet visuel à partager, avec son univers propre, où la musique de Nicolas Jaar aurait toute sa place. En effet, en pianotant sur youtube, j'était frapper de trouver aucun clip. Or je trouve que sa musique, dans son essence, à quelque chose de profondément visuel. Bref, l'idée de faire un video clip est donc naît assez naturellement dans la mesure où, pour moi, son écoute suppose une expérience vachement visuelle. De file en aiguille le personnage de Gregorino est naît, une sorte de flic en fin de parcours, tournant en rond (un peu comme un vynil), bouffé par une existence blafarde. Je crois qu'à la première écoute du morceau "keep me there" j'ai eu cette impression de mélancolie, d'où ce personnage. Mais au fur à mesure des écoutes tu te rends compte que derrière cette mélancolie apparente se cache en réalité des formes élancées, à la fois chaude et réconfortante (bref le féminin). Pour rendre compte de cette seconde dimension, le travail de mon chef opérateur (Amine Berrada) ainsi que de ma monteuse (Avril Besson) a été déterminant: on a fait en sorte d'alterner les teintes froides et chaudes et on s'est refusé de monter mécaniquement sur la caisse claire (pour ne pas avoir un résultat hyper séquencé).
À par ça le tournage, qui a été fantastique, a duré 7 jours non-stop. On a tourné un peu partout dans Paris et sa banlieue: Beaugrenelle, Pigalles, St Ouen, Pantin, Bobigny, Gennevilliers... Le travail de préparation a été vachement déterminant car on voulait créé une ville mêlant le mystère à la crasse, où les ruelles bouffées par la pénombre attirent autant qu'elle font peur. À ce niveau le travail de Jim Dupuy, avec qui j'ai d'ailleurs développé le récit du clip, a été d'une importance folle, on a parcouru la ville ensemble pendant des journées durant, à l'affût du moindre immeubles douteux, pont en acier, .... Et puis c'est grâce à Jim également que j'ai trouvé mon bon vieux Gregorino, et oui, c'est son père qui s'est prêté au jeu, et franchement il a été du tonnerre on peu le dire (j'ai d'ailleurs du mal à croire qu'il n'ai jamais joué auparavant). Donc pour mille raison Jim Dupuy (lui aussi 20 ans, comme moi) a était fondamental tout au long de cette aventure.
C'est avant tout pour allé vers les gens qui ont adoré cet album que j'ai voulu faire un clip, avec l'idée de donner à ses amateurs (dont je fais parti) un objet visuel à partager, avec son univers propre, où la musique de Nicolas Jaar aurait toute sa place. En effet, en pianotant sur youtube, j'était frapper de trouver aucun clip. Or je trouve que sa musique, dans son essence, à quelque chose de profondément visuel. Bref, l'idée de faire un video clip est donc naît assez naturellement dans la mesure où, pour moi, son écoute suppose une expérience vachement visuelle. De file en aiguille le personnage de Gregorino est naît, une sorte de flic en fin de parcours, tournant en rond (un peu comme un vynil), bouffé par une existence blafarde. Je crois qu'à la première écoute du morceau "keep me there" j'ai eu cette impression de mélancolie, d'où ce personnage. Mais au fur à mesure des écoutes tu te rends compte que derrière cette mélancolie apparente se cache en réalité des formes élancées, à la fois chaude et réconfortante (bref le féminin). Pour rendre compte de cette seconde dimension, le travail de mon chef opérateur (Amine Berrada) ainsi que de ma monteuse (Avril Besson) a été déterminant: on a fait en sorte d'alterner les teintes froides et chaudes et on s'est refusé de monter mécaniquement sur la caisse claire (pour ne pas avoir un résultat hyper séquencé).
À par ça le tournage, qui a été fantastique, a duré 7 jours non-stop. On a tourné un peu partout dans Paris et sa banlieue: Beaugrenelle, Pigalles, St Ouen, Pantin, Bobigny, Gennevilliers... Le travail de préparation a été vachement déterminant car on voulait créé une ville mêlant le mystère à la crasse, où les ruelles bouffées par la pénombre attirent autant qu'elle font peur. À ce niveau le travail de Jim Dupuy, avec qui j'ai d'ailleurs développé le récit du clip, a été d'une importance folle, on a parcouru la ville ensemble pendant des journées durant, à l'affût du moindre immeubles douteux, pont en acier, .... Et puis c'est grâce à Jim également que j'ai trouvé mon bon vieux Gregorino, et oui, c'est son père qui s'est prêté au jeu, et franchement il a été du tonnerre on peu le dire (j'ai d'ailleurs du mal à croire qu'il n'ai jamais joué auparavant). Donc pour mille raison Jim Dupuy (lui aussi 20 ans, comme moi) a était fondamental tout au long de cette aventure.
Nicolas Jaar 2011 " Space is only noise" label : circus company
échelle de richter : 8,5
support cd
après 2 écoutes
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire