Une remise en question s'est profilée et, avec le recul, a marqué l'histoire de la musique des années 2000. Comme une pause au tumulte, au succès du groupe à travers lequel elle a architecturé un culte, Beth Gibbons propose avec "out of season" loin des sentiers chaotiques pop et électronique, ce qui fut à coup sûr, la première pierre acoustique d'une décennie qui allait devenir d'obédience folk (étiquette que l'on accole désormais à tout disque acoustique).
Une douce neurasthénie gobe les viscères et transmet au cerveau du plaisir. Et si la voix emblématique est à peine voilée par les généreuses volutes de tabac, tous les morceaux de cet œuvre pourpre sont habités par le fantôme de Mark Hollis. Ce disque est avant tout un alibi à toutes les chimères étouffées, une blessure que l'on cache parce que l'on en est coupable... c'est un visage sec instantanée, beau et torturé; un lit de rivière trouble, clair obscur et corps fantomatiques, stoïques, comme pétrifiés; ce sont des frimas matinaux que l'on veut tuer à coup de clopes pour se punir de ne pouvoir en accueillir les contrastes et de les transmettre; c'est un air rétro pour rompre avec l'ébulition; c'est brouiller les pistes afin d'oublier le sentier sans retour et faire croire que l'on gère chaque geste quotidien, chaque décision alors que seule l'envie de gravir quelques marches du ravin nous conduit vers une lueur blême imaginaire et prometteuse. C'est finalement ce petit anticorp "Rip" électronique qui nous immunise de tout, comme "Mysteries" en 2002, chanson absolue qui peut en quelques minutes nous empêcher d'aller plus loin dans les saisons, j'ai mis quelques dizaines d 'écoutes avant de passer à "Tom.." le tube, puis au reste, avec une autre menace de rester bloqué sur « show ».
Une douce neurasthénie gobe les viscères et transmet au cerveau du plaisir. Et si la voix emblématique est à peine voilée par les généreuses volutes de tabac, tous les morceaux de cet œuvre pourpre sont habités par le fantôme de Mark Hollis. Ce disque est avant tout un alibi à toutes les chimères étouffées, une blessure que l'on cache parce que l'on en est coupable... c'est un visage sec instantanée, beau et torturé; un lit de rivière trouble, clair obscur et corps fantomatiques, stoïques, comme pétrifiés; ce sont des frimas matinaux que l'on veut tuer à coup de clopes pour se punir de ne pouvoir en accueillir les contrastes et de les transmettre; c'est un air rétro pour rompre avec l'ébulition; c'est brouiller les pistes afin d'oublier le sentier sans retour et faire croire que l'on gère chaque geste quotidien, chaque décision alors que seule l'envie de gravir quelques marches du ravin nous conduit vers une lueur blême imaginaire et prometteuse. C'est finalement ce petit anticorp "Rip" électronique qui nous immunise de tout, comme "Mysteries" en 2002, chanson absolue qui peut en quelques minutes nous empêcher d'aller plus loin dans les saisons, j'ai mis quelques dizaines d 'écoutes avant de passer à "Tom.." le tube, puis au reste, avec une autre menace de rester bloqué sur « show ».
J'ai lu un tas d'inepties sur ce disque à l'époque où les critiques restaient collés à "glory box" et Dummy (symbol du trip hop d'époque au côté de Jay jay johanson). Cet album est un objet rare qu'il faut prendre comme un moment unique, une utopie....ou alors le laisser alentours sans piper mot, sans aborder le hors sujet qu'Utley à la guitare guest et à la prod a donné en pâture à toutes pages mensuelles ou virtuelles. J'ajoute à se souvenir musical qui traine et qui traine encore, un portrait et une photo (misswalflower) qui me parle à la énième écoute te
llement influencée par Mme Pastel.
BETH GIBBONS & RUSTIN MAN 2002 "out of season" label : go beat
3 commentaires:
Ah ah ! Vous avez pris une longueur d'avance ! mais je n'ai pas oublié mon post sur la chanson "Mysteries", mais elle se dérobe... j'ai du mal à trouver une illustration satisfaisante...
En tous cas, bravo pour votre très bel article sur ce très beau disque. (Et merci pour la mention)
Bonne soirée !
Oui Mme Pastel, je me suis rué....mais depuis j'ai fait un rève sur "Mysteries":... de l'apesenteur, des frimats, de la pureté cristalline.. des ballons blancs suspendus à un morceau de glace. Le temps aussi, suspendu à la douceur, comme une horloge au décollage, un compte à rebours funambule. Superbe et délicat hommage, un rève pastel. Bravo et
merci pour le commentaire.
Charlu
C'est suite à ton article sur le dernier Goldfrap que je tombe ici (via le lien).
Très beau papier sur 1 disc sublime, rare donc précieux. Cette première escapade solo de Beth Gibbons (et seul ?) hors de ses Portishead poursuit leur travail tout en proposant autre chose. Mélodies somptueuses, atmosphères mélancoliques, rythmiques Trip hop...et surtout son chant, voix de pleureuse. Un choeur de tragedie à elle seule !
Un des grands albums "electronic" des 00's, voir tous styles confondus !!!
A +
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