J’ai écouté ce disque pour la première fois lors d’un trajet ferroviaire, au casque, à l’instant même où une pluie battante laissait derrière elle une atmosphère chargée d’humidité. Un soleil de mars radieux jetait ses derniers éclats avant le coucher et jouait avec les gouttelettes de rosée humaine accumulées sur le carreau embué.
Le son idéal pour ce paysage kaléidoscopique et trouble. Les rayons saccadés et découpés par le passage des arbres à grande vitesse jouaient avec cette condensation lourde. Le jeu délicat de cette lumière stroboscopique frappait la rétine dans une transe éblouissante.
Comment résister encore une fois à cette coïncidence de l’image et du son ? Le jeu de guitare de Jakob Olausson sur « silhouette v » flirte avec le psychédélisme d’un Pink Floyd de bord de rivière « Grantchester Meadows ». Des bruitages naturels, des voix doublées et hallucinées, une musicalité de paysage comme sortie du studio d’Ummaguma. Une harmonie artistique instantanée, un raccord unique qu’il est impossible de programmer ou de reproduire tant chaque moment intense où un album touche l’affect à son point le plus sensible tombe miraculeusement de manière opportune. La jubilation d’une combinaison entre l’élément naturel et sa bande son reste un moment unique.
Il est vrai que l’album pris au hasard d’un moment anodin ou d'un instant géographique quelconque peut rebuter voire irriter quand les conditions de la communion ne sont pas réunies. "Moonlight farm" fait parti des disques qu’il faut aller chercher, attendre le moment, la situation rare qui rend l’émotion perméable et le plaisir à son comble.
Dans la lignée très à la mode des disques folk barré « Moonlight Farm », tiré à 800 exemplaires, signe un drone léger qui garde un pied dans le réel. Olausson est un bidouilleur de bande son enregistrée sur 4 pistes et disponible sur CD-R uniquement. C’est le fondateur du label DE STIJL qui offrait, sur l’écoute d’une démo, la possibilité d’enregistrer officiellement son premier album. A l’origine, « Moonlight Farm » est sorti en vinyl en février 2006.
Puisqu’il est mentionné ici comme référence, je voudrais juste avouer un instant l’influence foudroyante, le déclic irréversible de la découverte du double album "Ummaguma" qui devait à jamais ouvrir toutes les portes d’une musique débridée, libre et féconde d’imagination picturale. La musicalité des paysages transposée concrètement en son impressionniste, animalier, fauve, visionnaire, voilé par quelques artifices brumeux ou acides. Précurseur fondamental de musique ambiante psychédélique, je serai sûrement venu à reparler de cette influence floydienne tant elle a ouvert toutes mes portes artistiques.
Le son idéal pour ce paysage kaléidoscopique et trouble. Les rayons saccadés et découpés par le passage des arbres à grande vitesse jouaient avec cette condensation lourde. Le jeu délicat de cette lumière stroboscopique frappait la rétine dans une transe éblouissante.
Comment résister encore une fois à cette coïncidence de l’image et du son ? Le jeu de guitare de Jakob Olausson sur « silhouette v » flirte avec le psychédélisme d’un Pink Floyd de bord de rivière « Grantchester Meadows ». Des bruitages naturels, des voix doublées et hallucinées, une musicalité de paysage comme sortie du studio d’Ummaguma. Une harmonie artistique instantanée, un raccord unique qu’il est impossible de programmer ou de reproduire tant chaque moment intense où un album touche l’affect à son point le plus sensible tombe miraculeusement de manière opportune. La jubilation d’une combinaison entre l’élément naturel et sa bande son reste un moment unique.
Il est vrai que l’album pris au hasard d’un moment anodin ou d'un instant géographique quelconque peut rebuter voire irriter quand les conditions de la communion ne sont pas réunies. "Moonlight farm" fait parti des disques qu’il faut aller chercher, attendre le moment, la situation rare qui rend l’émotion perméable et le plaisir à son comble.
Dans la lignée très à la mode des disques folk barré « Moonlight Farm », tiré à 800 exemplaires, signe un drone léger qui garde un pied dans le réel. Olausson est un bidouilleur de bande son enregistrée sur 4 pistes et disponible sur CD-R uniquement. C’est le fondateur du label DE STIJL qui offrait, sur l’écoute d’une démo, la possibilité d’enregistrer officiellement son premier album. A l’origine, « Moonlight Farm » est sorti en vinyl en février 2006.
Puisqu’il est mentionné ici comme référence, je voudrais juste avouer un instant l’influence foudroyante, le déclic irréversible de la découverte du double album "Ummaguma" qui devait à jamais ouvrir toutes les portes d’une musique débridée, libre et féconde d’imagination picturale. La musicalité des paysages transposée concrètement en son impressionniste, animalier, fauve, visionnaire, voilé par quelques artifices brumeux ou acides. Précurseur fondamental de musique ambiante psychédélique, je serai sûrement venu à reparler de cette influence floydienne tant elle a ouvert toutes mes portes artistiques.
Jakob OLAUSSON , 2007 "moonlight farm" label : DE STIJL
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