mardi 16 septembre 2025

Chuck Prophet 2002


 

Remettre à César.. à force de salves récurrentes récurant les lacunes ou quelques négligences, venues de part et d'autre du voisinage éclairé, ils se reconnaîtront, des Roger-bontemps en général.

En accord oui, mais sans me vautrer pour autant. Alors c'est assez et je plonge vraiment.

Après midi réservée, laps de temps bloqué, je pose mon pavé de Thoreau flottant 7 jours sur le fleuve et je m'imbibe. Embarcation ready, amarres basses rompues, étendard hissé haut, c'est parti.

C'est comme on rame en traversant toute l'histoire des berges, les lits et les plaines fécondes, le train qui avance avec les rails, la coque en muscade boisé et mon cul sur un chaland, des anciens habitants en molles bourgades peintes dans des ocres héroïques. Tous me regardent dans ces contrées inconnues tellement familières. Sans cesse des tempêtes et toujours ce fleuve mou qui bourlingue.

Eels Beckisé en Petty, tous les orchestres à la merci de Chuck. Le fleuve fume, la barge fend la buée, c'est juste le débit qui sue. Pas un poil devant et pourtant les arbres se penchent, pile poil Devant pour son billet prophétique, c'est maintenant ou jamais. Alors je choisis et bloque, « No Other Love » me plaît énormément.


Plus beaucoup de miracle à mon age.. ah si, je vais bientôt être grand-père. Va falloir que je tienne bien mes étagères de disques. Si si, dans 15 ans y'en aura encore. Les disques à papy. Je rame et pagaye assis et hilare, ou plutôt heureux dans mon imbécillité évidente que seule la libellule bleuté peut comprendre. Je ne décale rien, je prends tout, j'envie la vie d'un sage. L'âme lisse je décâlisse loin des dompes en épiderme et des frasques à schlingue. Le blues des clapotis, la hargne des démons sous la flotte j'avance entortillé sur ce serpent plombé en sobre considération. Faudrait pas non plus virer sur l’ordinaire, que la rivière soit droite et limpide. À fouiller ainsi juste après la belle averse, regard à l'ouest, je scrute les formes de la beauté et me dis que l'art lutte, peut-être un jour il fera fasse en explosant cette admirable clôture. Goûterais-tu ma liqueur la belette ?

Le tantôt est là, les bras brûlent et les copeaux flottent, j'ai trop ramé, je ne connais aucune prière pour ces canopées. Tout est si naturel, l’évidence a la brûlure d'un jour insipide.

Loyalement loin des glaces figeant le lac, je trouve un bivouac au pied d'un bouleau en chaton, histoire de respirer l'aviron sifflotant, la poussière féconde dans le blase, à toute berzingue sans haut fracas j'ai la sagesse dans le biceps et des consignes de paysans dans l'os. J'avance, j'écoute Chuck, presque une révélation, « No Other Love » est mon obsession du moment, la nouvelle, ma lubie d'ici à défaut de mon Homère d'alors, depuis le temps. Et c'est qui cette « Elouise » ?

Un orage tonne quelque part, fanfare de fin d'été, râle rauque des nuages. Esprit cauteleux « Comme un avion », les premières gouttes sont parfumées, j'avance comme je veux, je ne suis pas allé très loin. L'oseille crépue caresse la rame, quel jour on est ?

Dorénavant et à partir de maintenant, qu'est ce que j'aime ce disque, pourquoi arrive t-il maintenant ? Merci d'avoir insisté. Je me dandine frais comme un lardon sur "That's how much I need your love", merci les Césars.


Chuck Prophet 2001 « No Other Love »

10 commentaires:

Sorgual a dit…

"What Can You Tell Me" , t'es en retard et puis c'est tout !!! Heureusement qu'on te surveille... et bienvenue chez les Papys.

My Gauthier a dit…

Oh! Là! Tu cherches la crève... on gèle! Je plaisante, il fait doux, me suis saucée ce matin dans le lac, Joe Dassin sifflote au loin. Je pense que l'été indien est là, mais je quitte le paradis vendredi. Stie! Merci pour la musika, je vais écouter cela tantôt. Félicitations Papi Barlu.

DevantF a dit…

Un chouette papier qui va rejoindre le dossier « No Other Love » Pour de la musique aussi décontract, je m’excuse d’avance du terme DOSSIER. Avec ce monsieur on tient le bon bout. Encore plein de bons titres « Summertime Thing » hop un ****. Je note que même la pochette lui donne un air cool classe, un peu comme celle de « Balinese Dancer » un peu trompeuse, elles gomment le côté « branleur » qui fait partie du charme, un « branleur » de talent. Le chroniqueur de AMG qui a probablement une oreille de musicien entend même un bon guitariste qui cache son talent. Il conclut « Figurant parmi les plus grands artistes underground américains, Prophet s'épanouit peu à peu et devient une figure majeure. » Un Chuck UN !!

charlu a dit…

Yes, suis à la bourre sur plein de trucs et ça va pas s'arranger. Reus'ment que vous ètes là. :)

charlu a dit…

Chaud ici aussi.. arff ostie parle pas de Joe :) Eh Papy Barlu, je garde

charlu a dit…

S'épanouit chez moi en tout cas, comment je suis passé à côté de cet opus !!! bref je vais fouiller encore

Everett W. Gilles a dit…

Elouise ?
Bien vu de mentionner ce titre, lointain précurseur tex-mex de ce génial dernier disque aux accents cumbia. Comme quoi les branleurs ont du pif pour les uns, et de la suite dans les idées pour les autres, ce qu'on savait déjà par expérience.
Le plus dur chez Chuck sera de lui trouver un mauvais disque, voire même moyen, sans parler de ses légendaires prestations scéniques.
Eels Beckisé Petty, pas mal ! Il manquera là deux notions qui lui sont propres : jamais une seule faute de goût, et ce côté, comment dire ... boy next door avec qui tu partageras une bière au comptoir, l'anti-star quoi.
La bise mon Cha !

charlu a dit…

Gros pif les branleurs c'est sur, l'anti-star je veux bien le croire et du coup je me dis que le comptoir est un zinc où grouille à foison. Je me guéris et m'aguerris comme si je l'avais bu avec toi cette glute bien épaisse. Tiens, je suis troublé par une découverte de mes grosses lacunes. J'ai pourtant crusé comme un dingue pdt des décennies. Jeb Loy..tu connais ?? bon, je reviens.
La biz too mon Gilou

Everett W. Gilles a dit…

Des lacunes ? Tu plaisantes j'espère, tu connais tout sur tout, à part quelques tordus mais on est là pour ça, haharrr...
Jeb Loy je connais pas non, mais rien que le nom fleure bon ... c'que j'vais faire, contrairement à d'habitude, j'vais pas me ruer dessus, j'attends que tu me (nous) le présentes !

Charlu a dit…

En fait je crois qu'il y a un truc de préjugés ds mes lacunes. J'ai dû entendre un truc de Chuck un jour et j'étais pas ds les conditions. Et hop.. zappé. Tt comme Hugo qui m'a mis Pete Townshend entre les pattes.. je voulais pas..et bin yandes disk biens 😂🙄. Bon je m'y mets.. c'est Jeb Loy Nichols. Tuerie

Jacques Bertin -"Le Chant d'un Homme"

  « Petite chanson, bien mieux qu'un gros livre ». Des pour « aider à vivre ». Des beaux poètes comme on écoute un Ferrat, Ferré, Fanon...