Félicia repasse par ici. Elle est cyclique, instrumente mes pensées. De nouveau les montagnes avec un bleu. Elle arrive et à nouveau me prends la tète entre ses mains, me murmure l'engourdissement de mon ressort, éponge mon agitation. Mon corps tout entier est passé par le siphon, moi qui ne prend jamais de bain.
Une saignée des tendons, bavardage siphonnée, je me laisse prendre par le sable de mon fauteuil et je grimpe à nouveau dans mes souvenirs, sur les flans obliques du ravin de Méouille, au creux des combes du Pelat.
Il y a bien longtemps, je me suis assis sur la roche grise du mont Pelat. Tout en haut. Le grand vide d'un côté, la vallée dévalant de l'autre avec le lac d'Allos en contre bas, l'espace ne s'est pas arrêté.
Elle est avec moi et tant d'autres avec, je revis mon Mercantour d'alors avec le vertige en plus, juste le corps qui parle et la pensée à la merci de tout, la sensation inoubliable susurrer là par cet album. Grimper d'un pas lent écouter son espace, tout regarder au ralenti, l'horizon montre les dents, le ciel se fonce, le vent dans la capuche chante, et mes godasses sur la molle terre éponge déneigée depuis quelques semaines seulement suggèrent le battement. C'est le son de mes pas lunaires. Sans bouger, Félicia est venue farfouiller ma tète à nouveau.
Félicia Atkinson 2024 « Space as an Instrument » sur Shelter Press
7 commentaires:
Superbe ce piano-pluie qui ruisselle, un peu moins fan de ce qu'elle mets autour. J'ai du mal à plonger.
Obligé d’interrompre brusquement l’écoute quand j’ai découvert que pendant ce temps là le temps continuait sans moi. Un peu pris de panique, je me suis remis à la recherche du thème d’un de mes prochains papiers, Conan Le Barbare du bouquin de Laurent Mantese « La Sonde et la Taille ». Sur son papier Norvégien Ranx m’a filé un coup de main.
Ouf! En plein coeur. Mots et musique. Merci.
Moi j'ai grimpé avec elle d'un pas sûr et lent. Ma purge
voilà, "sans moi", un peu de perte de contrôle.
Merci My :)
Et la pochette, une tuerie.
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