jeudi 21 mars 2024

Oisin Leech 2024


 

Pas de Camélia maquillant le granit, ni d'ajonc salé dorant les corniches, ici les candélabres jaunes jaillissent un à un du sol vert bouteille dégorgé.

Chaque année l'opéra des crucifères des plaines me mettent en contemplation. La moutarde monte au nez des champs, le jaune colza donne le coup d'envoi du grand débourrage. Tout sourde et tremble, l'impatience des cellules a pris fin. Hors l'humain dit-on, tout tend à se reproduire. Et des tableaux s'étalent des pieds à l'horizon, tout jute. La pochette de cet album est un nouveau réconfort pour mon cerveau.


Les cordes sont sorties, les ciels changent à chaque seconde, tout se charge d'ambition et un voile de délicatesse voltige sur le chant d'Oisin Leech. Drake et Jurado convoqués. Si les couleurs primaires prennent doucement le pouvoir, « Cold Sea » en songe folk acoustique embellit chaque lueur respirée. Oisin n'est pas tout seul pour faire fleurir ses mélodies. Steve Gunn et M.Ward accompagnent.


De grands verts tendres traversent la lumière, des nuances de rouge dansent avec le cadmium, le bleu est partout. Dehors rutilant, des nids se bedonnent, et le bal des insectes est ouvert. « Cold Sea » des contrées irlandaises est venu dans une merveilleuse coïncidence chanter les premiers colza et la fin de mes pages des fées de Tesson.


Oisin Leech 2024 « Cold Sea » sur Outside Music

4 commentaires:

TonTonMusik a dit…

Je dis : que c'est beau, belle chanson, belle pochette, j'ai du temps donc je pousse plus loin, merci pour cette énième découverte.

DevantF a dit…

Je me disais, bon avant d'attaquer M. Korngold. Je ne pensais que jeter une oreille pour te faire un coucou. Mais c'était si apaisant, mieux même je me suis senti un peu larmoyant, comme avec certain Neil Young ou bien tiens, Mickey Newbury, et ce sentiment je ne l’ai jamais eu avec M. Drake et M. Jurando je ne connais pas assez pour me souvenir. Comme ce fut bon de s’apitoyer joyeusement sur soi. Merci m’sieur.

Charlu a dit…

Ouaih Tont', un très bel objet, je le passe en boucle et je ne sais pas quand ça va s'arréter. Merci à toi

Charlu a dit…

Quoi!!!??..jeter une oreille..moi qui suis en train de me taper du Dassin à cause de toi... bon d'accord, de toute façon c'est à revenir dessus ce Leech les babines. Eh tiens, Newbury.. qu'est ce que j'adore ces albums à lui, les débuts. On en parlepas souvent de ce Mickey là. Avec le Young, tu es dans le ressenti et l'émotion. Pour Drake et Jurado, j'ai entendu la texture, le timbre, la délicatesse, leur tendre technicité et la palette.

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...