mercredi 31 août 2016

Daniel Johnston 99



Sparklehorse, Curt Cobain, Tom Waits, tous sont d'accords, Daniel Johnston est le plus grand songwriter.
Thomas Vinau entend de lui une « voix douce d'un lapin dont on a enlevé la peau », comme « des ballades qu'un Beatles chanterait s'il se retrouverait coincé au fond d'une crevasse glacée ».


Daniel dessine ses pochettes lui même, il chante comme on siffle à travers un ventilo, comme un sansonnet blessé et ses chansons sont très loin d'être d'en être la roupie, de la couille de mite. « Cathy Cline » m'a toujours renversée, des larmes au bord du rire, ou peut être c'est mon sourire qui sanglote, elle resplendit dans les chagrins. Une myriade d'albums jusqu'à celui-ci, puis beaucoup moins après.. qu'est devenu Daniel Dale Johnston ?


C'est un clochard céleste, parmi les 76 dessinés par Thomas Vinau. Son livre est un gouffre de poésie, de la prose sur quelques poètes et artistes vagabonds, la beauté des gens qui sont devenus des étoiles, ceux qui se sont consumés.
« L'homme de terre est une vieille patate qui n'en finit pas de germer ».
Il y a dans ce recueil de portraits les esprits écorchés de Mark Linkous, Robert Wyatt, Gil Scott Heron, Syd Barrett, Billie Holiday, Chet Baker..... et Daniel Johnston. Ce livre est beau, ces clochards bouleversants, tous me tombent dessus à l'heure où l'ignominie est de retour, ou des visages d'enflures nauséabondes dégoulinent sur les médias, les burnes à urnes à des années lumières des poètes abîmés par la grâce, réapparaissent avec les cartables. Il va falloir se déconnecter absolument pour ne pas sombrer, je coupe, je m'en vais causer avec le fou du village, celui qui devrait siéger à la mairie, et je dévore ces trognes burinées, ce livre de Thomas Vinau qui fait ressortir quelques pépites discographiques. Un livre, des esprits célestes, un disque.


Daniel Johnston 1999 « Rejected Unknow » label : new improved music










Thomas Vinau 2016 "76 Clochards Célestes ou presque" éditions vents contraires
http://etc-iste.blogspot.fr/
http://www.ventscontraires.net/recherche.cfm/tags/17070/clochards_celestes.html



jeudi 25 août 2016

Max Jury



Un bail que je cherchais une raison au silence de Badly Drawn Boy. C'est en découvrant Max Jury de l'Iowa que la question est revenu.
Un petit blanc bec tout pertinent et tout fleurissant qui sur le chemin quotidien peut aspirer avec juste une mélodie, le jus noir humain que nos congénères invisibles laissent baver sur le bitume. 


Il n'est pas interdit de se décorer d'un sourire sur « Beg & craw » en regardant cette fille à bicyclette qui passe comme si de rien n'était, ou ne fut, alors que dans ses sillons fleurissent des phrases muettes avec des envies de bouches. Un air et hop, le retour à l'adolescence, celui qui colle à la peau du cou de teenager qui sommeille.
Je m’arrête dans l'ombre épaisse d'un marronnier impatient de lâcher ses bogues et repasse en boucle cette ode à la légèreté estivale, finalement pas aussi gaie que le mercure qui s'affole. 


J'ai retrouvé Badly Drawn Boy sans bonnet, en plus jeune en fringues amerloques gospels("Princess"), avec les mêmes idées de pop tueuse et sincère. Même sont petit côté Robbie Williams que je vois plus comme un Elton jeune, ne me dérange pas plus que ça .


Max Jury 2016 « Max Jury » label : marathon artists

lundi 22 août 2016

Chris Robinson Brotherhood 2016




Des cendres du Black Crowes ont jailli des pépites seventies, je gratte, fouine et suis la poussière. Dans la famille Robinson, je demande le frère, Chris.

Son autre groupe CRB avec quelques nouveaux membres vient de sortir un album aux remugles CSN et ceux d'une autre fratrie, celle des Doobie. Le son southern prend des allures de funky boogie, ça groove et ça sent la côte Ouest.. « Narcissus soaking wet » introduit « Anyway you love, We know how you feet » et ouvre les pistes infinies sur un hymne routard heureux à danser sans cesse vers le soleil couchant.

 
L'arborescence éclatée d'un groupe formé il y a 25 ans n'en finit pas de fleurir... brother.


Chris Robinson Brotherhood 2016 « Any you love, we know how you feel »
label : silver arrow

vendredi 19 août 2016

Rich Robinson 2016




Je me suis huilé dans l'ombre, histoire de me rafraîchir les fringues. J'ai l'air d'un chacal que la pomme effraye, la douche attendra. Pourtant c'est pas les degrés qui devraient faire fuir le jet. De toute façon le jour se lève et une combinaison de guitare basse dégueulasses me souffle à l'oreille des idées de flemmarde crépusculaire. Ce soleil là n'a aucune réponse, à force de me vautrer sous ses persiennes, j'ai fini par me le mettre en mode poussière répétitive, comme ces grains de conifères que j'aspire à grand poumon. Au Cedrus du grand cèdre remarquable, j'ai toujours cédé.

« Wich way your wind blow » dans le fagot, juste histoire de prévoir quelques branches sèches pour chauffer l'hiver à deux pas d'ici.
En attendant, je bous sous ce plomb humide tiédeux, impossible de me rafraîchir. Mon collier de poils me démange, ma chemise neuve jamais lavée schlingue à des lopins d'ici comme ma vieille pelure imprégnée d'adoucissant qui ne tient pas ses promesses.
Dans mes oreilles résonne un Robinson riche des 70's comme j'aime, et je somnole, j'hibernatusse mon écoute dans le flou le plus total. Mais y'a quand même une vieille odeur qui persiste .. là, derrière le sapin. 

Je flotte, je tangue, la poussière jaune de conifère sur les sinus. Le chèvrefeuille étrangle mon lilas, manquerait plus que le houblon remplace mes burlats.


Rich Robinson 2016 « Flux » label : circal sound records/ Eagle records

samedi 13 août 2016

Anders Osborne 2016



Un disque avec un corps de rêve, des pecs de cinglé enveloppés par une peau satinée, du mollet, des hanches, du poil et un appentis pour rouler des épaules le galbe ravageur.

Jam, Riff, reins protéinés, de la sueur des chevaux fous, l'échine trempé, les cervicales bétonnées, l'américana du suédois défonce outrageusement. La gorge est puissante, la chaleur comme un Xavier Rudd, la rotule langoureuse et le fessier en acier à la Black Keys. Anders Osborne, c'est la rudesse de la colonne et le moelleux du galbe, mouillé, enfumé, blanc comme un cul bronzé, romantique et bandant..ne vous fiez pas à la pochette, ce disque est une vraie salouppe.

« Old Counry »..en boucle, volume au maximum, comme une obsession salope.

Anders Osborne 2016 « Flower Box » label : back on Dumaine records


dimanche 7 août 2016

The Doors 68




Les USA tenaient enfin LEUR groupe, 1968 et l'Angleterre de l'autre côté explosait son répertoire. Un troisième disque pour les Doors, la confirmation fait son chemin.
Paul Ferrara s'est accroupi sur le toit de sa voiture pour le cliché gardé en cover de « Waiting for the sun ». On pourrait croire à une quelconque bordure d'une route, un talus anodin, une halte à la va-vite histoire de boucler une séance photo pour un album qui ne sera pas celui qu'on montrera en premier dans la discographie des Doors. Pourtant que « Love Street » est belle. 


Il suffira que le photographe se lève pour découvrir en arrière plan, toute la profondeur des environs du Laurel Canyon. Les USA tenait là aussi un de leur endroit mythique culturel et musical. La liste des artistes qui ont fait l’histoire de la musique outre-atlantique dans ce creux aride est illimitée, de Neil Young à Zappa, de Jonathan Wilson au Red Hot, de Joni Mitchell à Dusty Sprinfield......John Mayall.

Enfouie derrière les quatre membres qui écrivent leur mythe à grande vitesse, toute une vallée se dévoile, la zone urbaine de Los Angeles et San Fernando Vallez. John Desmore habite dans un garage sur Utica Drive et Paul Rothchild le boss d'Elektra et le producteur des 5 premiers albums des Doors crèche un peu plus bas, sur Ridpath Drive. Le soleil est trouvé, il est là, au creux de cette sécheresse encastrée, sur la cime d'un endroit du monde fécond, Morrison dévoile un visage livide, habité, c'est leur séjour dans la côté Ouest des USA. Music made in L.A.

Les endroits, les contextes, Liverpool, Detroit, le château d'Hérouville, Laurel Canyon... des épicentres d'où jaillissent la musique et l'histoire des disques.



The Doors 1968 « Waiting for the Sun » label : elektra





Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...